dimanche 30 novembre 2008

Envoi avec précautions

J'ai acheté ce mois-ci Atout timbres (éd. Yvert et Gervais, 1,90 euro chez les marchands de journaux) pour voir ce qu'est devenu ce mensuel en papier-journal. Même si je ne le rachèterai pas bientôt, il se tient correctement, surtout pour les actualités et le dossier principal (ici, la Sabine).

Un mini-débat dans la rubrique courrier : le regret, par un lecteur, de l'abandon de l'affranchissement en timbres-poste des colis au profit des entiers postaux sous forme de boîtes à liasse Colissimo. Réponse de la rédaction : si les grosses valeurs faciales sont donc plus rares sur courrier, elles n'en seront que plus attractive pour les collectionneurs (j'imagine, idée de cote, de prix de revente, d'études recherchées et difficiles donc primables, etc.).

Soit.

Je commence alors cette quête. Lors du Salon d'automne au début de ce mois, j'ai laissé mes coordonnées à la maison Boule pour recevoir le catalogue de leur vente sur offres sur le Royaume-Uni et ses colonies d'octobre 2008.

Enveloppe plastifiée résistante aux postiers et à leurs machines. Le petite cadre en bas à gauche rappelant que déposé en courrier prioritaire, ça doit arriver prioritairement. Ce fut le cas : postée le 25, arrivée le 26, avec cachet à date manuel, s'il vous plaît. Ça se trouve encore, même dans un centre de tri moderne du Nord parisien.

(désolé pour la qualité du scan, distraction de ma part)

L'affranchissement utilise le stock ancien de timbres modernes. Celui-là même que de vieux collectionneurs et négociants d'aujourd'hui regrettent d'avoir acheté lors des émissions, croyant que les prix allaient s'envoler au fur et à mesure de la parution de catalogues optimistes.

Il est donc en nouveau franc : 3 x 4 francs Wasquehal de 1991 + 2,30 francs Appel du 18 juin de 1990 (âbimé dans la sacoche du facteur, toujours très pleine, obligation de productivité oblige) = 14,30 francs, soit 2,180020946 euros. Juste ce qu'il faut donc pour une lettre prioritaire de 100 à 250 grammes au régime intérieur.


À savoir ce que vaudra ce courrier affranchi de fortes valeurs faciales dans quelques années.

Financièrement, les acheteurs auront pour arguments :
* timbres trop vieux par rapport à leur dates de vente, même si leur capacité d'affranchissement est toujours admise ;
* timbres ayant subi un voyage mouvementé, alors qu'avec la mécanisation du tri, je vois souvent des dents de timbres gommés subir de rudes coups ;
* c'est de la complaisance philatélique : qui d'autres que nous utiliserait des timbres si vieux, voire même des timbres pour affranchir ce qu'une empreinte de machine peut faire plus vite.

Intellectuellement, elle rappelle :
* le problème des stocks de timbres-poste détenus par les professionnels de la philatélie ;
* confronté à d'autres enveloppes similaires, l'évolution du traitement de l'affranchissement et du tri du courrier dans le système postal français actuel.


Aller plus loin :
* à travers ses présentations, les réflexions de Vervelle sur les variétés sur courrier « nature », comprendre derrière lesquels la main du philatéliste n'est pour rien. Lectures appréciables car elle rappelle qu'il y a des histoires derrière les courriers que nous envoyons comme ce recommandé improbable, mais conséquence d'une mésaventure qui nous arrive à tous un jour ou l'autre ;
* quelques chiffres récents de l'activité de La Poste rapporté par Le Figaro et Pierre Jullien. D'où la compréhension que les points philatélie peuvent fermer, ça compensera toujours le chiffre d'affaires de quelques dizaines de milliers de courrier perdus.

samedi 29 novembre 2008

Plume et l'hiver philatélique

Il fait froid. En France en tout cas. Temps idéal pour ce timbre suisse émis pourtant juste avant le printemps, le 4 mars 2008.

Dans une pluie de flocons timbrés, le personnage est Lars, le petit ours polaire (Plume en version française), créé par Hans de Beer, auteur néerlandais qui a connu un grand succès dans les pays de langue allemande. Héros de la littérature jeunesse, il a connu le tapis rouge de la série animée télévisée et, par deux fois, du grand écran.

L'utilisation philatélique de personnages pour enfants est régulière avec l'acceptation de la bande dessinée comme art à part entière, notamment en Belgique depuis 1979. En France, Françoise Eslinger estime que ce choix est coûteux en droits à acheter pour l'émission Fête du timbre et pour attirer le même public de philatélistes adultes. Elle n'a pas tort et a demandé à la FFAP de choisir une nouvelle thématique en conséquence pour 2010. Mais, cela ne lui pose visiblement aucun problème pour le carnet Sourires, que je ne lui ai pas entendu dire ou lu dire qu'il coûtait cher à Phil@poste.

jeudi 27 novembre 2008

Il vole à l'envers

Amusant et discret, l'oiseau postal vole à l'envers au dos d'une lettre réexpédiée à ma nouvelle adresse.

mercredi 26 novembre 2008

Mais où vont-ils ?

Hier, mardi 25 novembre 2008, deux magazines achetés : Timbres magazine, c'était prévu, et un passager clandestin - allons découvrir le monde d'à-côté pour 2,50 euros - €uro pas cher, le « le magazine du Club français de la monnaie », un marchand de monnaies lié au Trésor du patrimoine. Les deux pris séparément ont peu en commun, mais à cause des fameux états généraux de la philatélie,...


Commençons par €uro pas cher. Pas cher en effet ce petit magazine. Tant mieux, vu les prix des monnaies et médailles proposées au lecteur du Club français de la monnaie... ils en ont besoin de leurs euros. Chaque page est, pour moi, la découverte d'un univers étrange. Je pensais naïvement que la Monnaie de Paris frappaient uniquement les sept pièces françaises d'un eurocent à deux euros et quelques pièces commémoratives de deux euros identiques en composition aux autres.

Un entretien avec le directeur de la Monnaie, Christophe Beaux, pages 4 à 9, cassent le mythe : plan social, produire le stock français revendu à l'État au plus juste (lecteurs, cessez de perdre vos centimes cuivrés, s'il vous plaît). Mais, la partie la plus ahurissante à venir pour moi est bien vite évoquée : retards du « programme numismatique » (l'expression est de moi).

Le feuilletage continue :
* des séries neuves de tout pays de l'Euroland en Belle Épreuve et Brillant Universel à prix supérieur à la faciale. Pourquoi pas ? Un numismate se jetterait par la fenêtre en voyant mon odieuse petite collection de pièces trouvées au petit bonheur la chance et brillamment ternes.
* des séries des anciennes monnaies des pays ayant adopté l'euro. Le prix se comprend mieux : elles ne circulent plus.

Mais aussi, des pièces aux valeurs faciales étranges (1 euro et demi) ou fortes (de 2 à 200 euros)... en métal précieux et vendu au prix de ce métal plus une rareté supposée, à moins que ce ne soit une qualité artistique puisque la couleur a fait son apparition sur ces pièces. Pièces parfois rectangulaires ou triangulaires. Et sur des thématiques incroyablement peu communes. Loin sont les commémorations de grands personnages de l'histoire.

Là, je médite : posséder de l'argent et de l'or rassure plus que des participations dans des entreprises cotées en bourse, soit. Autant posséder ces pièces : plus jolies, elles sont revendables une par une plus facilement et discrètement qu'un gros lingot. Même si je crois me souvenir des moqueries de marchands de monnaie et médailles adressées aux particuliers revendeurs, rappelant que ça vaut surtout le poids du métal et pas plus.

Mais, mon esprit bloque sur vendre plusieurs dizaines, voire centaines d'euros, une pièce dont la valeur faciale frappée est bien plus faibles... et que jamais personne n'utilisera pour cette valeur-là, même si vendue à la faciale.

Avant de revenir à la philatélie, je vous conseille la lecture de tels magazines numismatiques : il y a quand même des articles intéressants. Dans cet €uro pas cher n°15, sont présentés les pièces de Slovaquie qui devient membre de la zone euro le premier janvier prochain.



Revenons à nos moutons... à nos timbres dont la production et la commercialisation par Phil@poste a provoqué tant de remuements de papier que l'omni-président octroya des « états généraux de la philatélie » pour que les différents acteurs de cette passion et de ce commerce se mettent d'accord.

Il a déjà été remarqué ailleurs que le site de ce fameux colloque printanier a perdu ses feuilles, l'automne venu. Pour ce à quoi ce site a servi : peu de contributions postées... ou acceptées ? Une de celles les plus construites que j'ai pu y lire paraît avoir eu du succès : publicité du tirage par exemple. À quand les feuilles avec variétés faites exprès ? Autant émettre des timbres-loteries si c'est pour forcer la vente par feuille entière.


Le pire est pourtant à venir. Dans son éditorial de décembre 2008, Gauthier Toulemonde annonce que Timbres magazine va participer aux ateliers post-colloque (ce n'est pas ça le pire). Il reprend des extraits du prospectus distribué au Salon d'automne début novembre. Elle apprend que l'objectif est la signature d'une charte entre La Poste, la Fédération française des associations philatéliques et la Chambre syndicale des négociants et experts en philatélie. Qu'y aura-t-il dans la charte ? Pour le moment, plein de bonnes intentions vagues pour la nouvelle philatélie du XXIe siècle.

Cependant, vous pouvez déjà savoir à quoi pensent deux des futurs chartistes de la philatélie du siècle à peine né. Pour Phil@poste, il y a trois sortes de timbres désormais que dévoile le prospectus de novembre 2008, mais que l'omni-président dévoilait déjà un an auparavant... Les dés sont-ils donc déjà jetés ?

Sûrement quand je lis l'entretien donné par le président de la CNEP, André Borrey, page 15. D'après lui, (voilà le pire) seuls les « timbres officiels », définis par Phil@poste et Nicolas comme dentelés, gommés et choisis par le gouvernement, ont droit à la place au soleil des catalogues de cotations et des albums pré-imprimés qui vont avec. Le reste, ces timbres non officiels mais qui servent tout autant à affranchir du courrier (service rendu depuis 1840) doivent être relégués dans les fins de catalogues, leurs pages pré-imprimées vendues en cachette et à part aux honteux collectionneurs qui s'y intéressaient encore.


Voilà le bilan du colloque : il y a trop de timbres ? Mais, voyons, ces carnets autocollants : ce ne sont pas des timbres :-)


Première conclusion personnelle : ne vous plaignez pas si Phil@poste commence à vendre des timbres à un prix supérieur à la faciale comme la Monnaie de Paris qui doit être le fantasme du fonctionnement économique chez certains cadres de La Poste.

(hein, quoi ?

...Timbramoi IDtimbre Souvenirs...

ils le font déjà ! Rhôôô !)


Seconde conclusion : je continuerai à affranchir mon courrier avec tout timbre vendu à sa faciale utile qui me plaira, division officielle ou pas.


Troisième conclusion : où est mon Stanley Gibbons des colonies britanniques ? Oh, tiens, pour une petite fraction de la valeur faciale du programme philatélique de France, je peux m'offrir des études philatéliques spécialisées outre-Manche !


Conclusions appliquées depuis 1992 pour les timbres de France et 2006 pour le domaine philatélique britannique.

Bon courage à ceux qui veulent continuer à suivre les conséquences du colloque.

lundi 24 novembre 2008

Attirer les ados vers la poste

La Deutsche Post essaie d'attirer à elle une clientèle jeune, davantage habituée aux mails et sms qu'à la lettre manuscrite.

Cette publicité est parue dans l'hebdomadaire adolescent Bravo du 19 novembre 2008, sauvée de la poubelle d'une amie allemande. Elle promeut le site letternet.de.

Le visuel évoque une des trois activités proposées sur ce site : un test de questions à choix multiples pour déterminer quel être social êtes-vous ?

Plus pertinent car elle permet l'envoi de courrier, donc la vente d'affranchissement, la deuxième activité est l'adhésion à une communauté de correspondants du monde entier (le site est aussi en anglais).


La dernière partie est le piège commercial : présenter le « timbre par sms ». Vous envoyez un sms ou un appel au service qui vous renvoie un Handyporto, c'est-à-dire un code à inscrire sur le pli que vous pouvez poster sans rien ajouter d'autre.

Très moderne. Je voudrais trouver un de tel affranchissement pour voir si la Deutsche Post ajoute quelque chose.

Très cher également. Outre le prix du sms/appel, 85 eurocents pour la carte postale et 95 cents pour la lettre circulant en Allemagne. Prix avec timbre-poste ou en passant par le bureau de poste : 45 et 55... Tarifs normaux pas évoqués sur le site. C'est beau le moderne :)


Rappel :
* 16 décembre 2008 : voir aussi sur le Blog philatélie l'explication générale et un exemple de courrier.

dimanche 23 novembre 2008

Base de données du musée de La Poste

Un pas important pour la mise à disposition au public de sources et références philatéliques françaises a eu lieu cette semaine : l'ouverture d'une base de données accessible sur le site du musée de La Poste.

Les connaisseurs de la philatélie classique apprécieront beaucoup : reproductions de timbres, de blocs et de feuilles entières, des galvanos, etc. jusqu'à des objets de la vie du facteur et du bureau de poste.

J'attend avec impatience la numérisation et mise en ligne des archives.

vendredi 21 novembre 2008

Républicaines photocopies couleurs

Après Olivier et Dominique, mon avis sur le carnet des Visages de la cinquantenaire Cinquième République française, imprimé en héliogravure.

Au niveau « j'aime / j'aime pas », je me rapproche du second point de vue : j'ai eu l'impression de voir d'excellentes photocopies couleurs d'œuvres. Elles sont très fidèles, mais elles manquent de... relief ? Oui, je suis victime d'une addiction à la taille-douce ;)

Voici ce que devient la Marianne des Français sur ce premier jour d'utilisation (et posté deux jours plus tôt, le samedi du Salon d'automne, mais largement après la dernière levée du samedi 8 novembre). À l'imprimer en héliogravure, pourquoi ne pas aller au rouge uni, plutôt qu'à la photocopie des traits du graveur ?

Rouge qui est d'ailleurs différent du rouge originel. Question de méthode d'impression ou de dosage des encres ?

Pour la Marianne de Nicolas, quatre mois après son émission, c'est dommage pour ceux qui se réjouissaient qu'un graveur ait dessiné et gravé le dessin. Un diablotin souffle dans mon oreille gauche que ce carnet est un ballon d'essai pour remplacer la taille-douce par l'héliogravure pour les timbres d'usage courant, et ce, pour réduire encore et toujours les coûts ?

Coïncidence du courrier de fin d'année, j'ai reçu le même jour une demande de don pour un organisation non gouvernementale, qui fournit un entier « postreponse » au type de Nicolas. Je trouve le timbre sur l'entier plus agréable à l'œil - que je reconnais fort peu juge artistique.

Cependant, la déconstruction de ce carnet permet de redécouvrir les évolutions de l'impression des timbres-poste en France depuis la fin des années 1950, comme le fait Olivier sur les News du Phospho : le format des timbres d'usage courant a changé, le tri du courrier et les barres phosphorescentes également, etc. jusqu'au format des carnets : avec la capacité de douze timbres depuis 2007, Phil@poste émet ainsi un carnet exhaustif.

Deuxième compliment (il va geler ce week-end) : ce carnet sera toujours plus réussi que le timbre du cinquantenaire de la Constitution, émis un peu avant... dans un style philatélique qui arrive peu souvent depuis que je suis collectionneur (1988) à célébrer les institutions et moments importants de notre État... peut-être parce que personne n'y croit plus ?

mercredi 19 novembre 2008

Princesse Alice, chancelier

La princesse Alice, comtesse d'Athlone, était la fille du plus des fils de la reine Victoria. Née en 1883 et morte en 1981, elle est honorée par un des timbres de Trinité-et-Tobago, émis le 3 octobre 2008 pour le soixantième anniversaire de l'Université des Indes occidentales, dont une des antennes se trouvent dans ce pays. Alice fut le premier chancelier de l'université et ce n'est pas le premier.

De son vivant, en 1951, les États participant à la création de l'Université des Indes occidentales lancent une émission omnibus à deux timbres : les armoiries de l'université sur le premier, la nouvelle chancelier sur le second.

Pour cette paire, le catalogue Stanley Gibbons ne donne pas d'artiste. C'est apparemment le travail d'un des graveurs de l'imprimeur britannique Waterlow. L'effigie royale de George VI est remplacée par son monogramme.

Par ailleurs, une recherche Google m'a mené vers deux flammes oblitérantes de Jamaïque vers 1955 ( 1 et 2). Cet appel charitable par la princesse Alice est une conséquence des difficultés financières des premières années de l'université.


Cet article est une reprise de celui du 4 octobre 2008.

lundi 17 novembre 2008

À cheval

Après une série de cinq timbres pour le couronnement émise le 25 mai 1953 (une semaine avant la cérémonie à Londres) et deux timbres pour la visite royale de décembre 1953, la poste de Nouvelle-Zélande entame l'émission des trois types de la série d'usage courant à l'effigie de la reine Élisabeth II entre décembre 1953 et les premiers mois de 1954.

La jeune reine à cheval est le type pour les fortes valeurs faciales. Ici, celle qui cote le moins dans le catalogue Stanley Gibbons, le trois shillings (3/-) émis le premier mars 1953 avec les cinq et dix shillings. Un deux shillings six pence (2/6) les rejoint en juillet 1957.

C'est là que la liste des recherches à mener s'allonge désespérément :
* pourquoi l'émission du timbre de juillet 1957 ? Quels changements de tarifs ou comportement des usagers a nécessité de compléter les timbres au type des valeurs moyennes ?
* Stanley Gibbons donne pour auteur « J. Berry », certainement James Berry, artiste philatélique et numismatique. Une riche biographie de plus à reconstruire. Heureusement, il est reconnu pour les pièces de décimalisation néo-zélandaise de 1967 (£ -> $).
* l'uniforme est-il celui d'un des corps de l'armée néo-zélandaise ?
* Berry a-t-il travaillé à partir d'une photographie, du modèle ? Juchée sur un cheval impassible ou sur un cheval d'arçon ? Si le cheval fut vif, peut-on retracer son pedigree ?

L'hiver s'annonce occupé :)

samedi 15 novembre 2008

La Poste en campagne, automne 2008

La Poste entame une nouvelle campagne publicitaire dans les magazines grand public, avec pour slogan « La confiance donne de l'avance ». Soyez en avance, pensez que dans quelques années, le marché du courrier de moins de cinquante grammes s'ouvre à la concurrence. Bref, restez chez nous.

Voici le visuel qui parle le plus au client/usager quotidien, celui qui attend ses lettres intimes, ses factures et ses publicités spammiques et qui y a droit grâce au service postal universel. Ici, Lucie qui attendait avec impatience en ce 10 octobre des nouvelles de son petit ami ou copain de vacances, parti/reparti à Paris.

Facile de raconter le scénario puisque tout est sur l'enveloppe que tient la jeune femme... l'enveloppe qui sert à constituer l'oiseau postal en origami.

Elle a reçu la lettre le 10 octobre, car, triplement chanceuse, elle profite d'abord d'un service postal efficace : « 95 millions de plis livrés toutes les 24h[eures] » et le timbre à date indique la levée de 19 heures le 9 octobre au bureau de Paris-Bienvenüe (à vue de nez, celui du siège de La Poste). Sur combien ? jusqu'à quel poids ? Vraiment aussi pour les colis ?

Elle a droit, en plus, à une oblitération lisible : elle sait que son petit ami est bien à Paris. Avec les oblitérations codées, elle pourrait imaginer des choses et s'inquiéter : est-il vraiment à Paris ? Que fait-il dans ce département, innocente non philatéliste qu'elle est peut-être, ne sachant pas que le nouveau code n'est pas postal.

Surtout, son ami a renouvelé la légende de Rowland Hill : avant même qu'elle n'ouvre l'enveloppe, elle saura de qui vient le message (comme si une enveloppe grand format rose avec adresse au feutre rouge ne suffisaient pas, et je n'ose renifler le papier). Il a investi dans une feuille de Montimbramoi à son effigie. Mais qui dit à Lucie que le jeune homme n'utilise pas le même stratagème avec toutes ses conquêtes de par le vaste pays ? Voire même, doté d'une profonde poche à monnaie, de plusieurs feuilles avec une photographie différente selon la dulcinée destinatrice ?

Va-t-elle devoir errer sur eBay et Delcampe pour voir si le père ou le petit frère philatéliste d'une de ses concurrentes ne vend pas cette preuve d'amour philatélique aux enchères ?

mercredi 12 novembre 2008

Grand écart maritime

Rêvons un peu grâce aux timbres trouvés au Salon d'automne, alors que ladite saison, douce quoiqu'humide, semble bien installée sur le Languedoc.

Le Marion Dufresne va voguer entre les districts insulaires des Terres australes et antarctiques françaises. À son bord, en plus des scientifiques et du ravitaillement des bases, une enveloppe que je me suis auto-adressée.

Sur le décalage du orange sur cet exemplaire, il semble qu'une bonne partie du tirage soit affectée : voir celui présenté par Pierre Jullien.

Si le départ de la Réunion conviendrait certainement à mon épiderme et mon bronzage, ce timbre des États-Unis satisfait davantage dans la durée. Grâce à la valeur faciale du régime international, la poste états-unienne rappelle l'appartenance postale, même si politiquement amoindrie, d'îles caraïbes et pacifiques. L'année dernière, c'était Guam ; cette année, ce sont les îles Vierges qui présentent leurs plages de sable blanc, leurs eaux turquoises et leurs forêts luxuriantes.

Bientôt, il faudra se tourner vers nos établissements du Pacifique, quand les flocons menaçeront.

mardi 11 novembre 2008

Armistice de 1918

Demain, mercredi 12 novembre, sera émis le timbre commémoratif du quatre-vingt-dixième anniversaire de la signature de l'armistice du 11 novembre 1918, mettant fin aux combats de la Grande Guerre.

(site Actu timbrée de Phil@poste)

Et un timbre au symbolisme compréhensible du plus grand nombre après des essais de traitements qui ont brusqué certains (du caricaturiste de presse à l'affiche contemporaine, ou au rappel des souffrances égales des autres belligérants) : tricolore, scènes pendant et après les combats. Un travail de Patrice Serres, artiste issu de la bande dessinée.

lundi 10 novembre 2008

À quoi sert le public au Salon d'automne de Paris ?

...

Certes, à marcher plus aisément le reste de la semaine, après avoir vidé son porte-monnaie.

Non, je pensais aux deux prix remis au Salon d'automne pour lesquels le public est invité à admirer la profession décernait seule ses bienfaits.

Le Grand Prix de l'art philatélique français, d'outre-mer et du pays invité est décerné à plusieurs émissions philatéliques des douze mois précédents, lors d'un vote fin octobre, sans que l'on sache qui est présent, quel est le mode opératoire, etc. L'équilibre a été trouvé avec un prix du public lorsque Phil@poste a créé les Cérès de la philatélie déterminées selon le vote de ses clients par correspondance (dont je ne fais plus partie puisque, méchant, je refuse de commander quand mon point philatélie me suffit largement).

Restait aux visiteurs de Champerret l'exposition artistique réalisée par des auteurs de timbres sur un thème imposé : le prix Créaphil. Hélas, l'an dernier, un soupçon de bourrage d'urnes en faveur d'un concurrent a jeté l'oppobre sur cet odieux système démocratique et son urne non surveillée.

Solution : le prix René Cottet avec retour au vote oligarchique sans intervention du collectionneur philatéliste cracheur de monnaie...

C'est tellement moins cher et plus pratique que de poser l'urne sur le stand de la CNEP où une personne était toujours présente pour vendre 2 euros l'affiche du Salon et 5 euros la vignette pompeusement appelée bloc CNEP.

...

Que faites-vous encore là ? Vous n'avez pas des timbres à acheter au lieu de regarder ces peintures qui ne sont pas à vendre. De toute façon, votre avis sur la beauté, peu importe. Il y a un jury de professionnels pour ça.

dimanche 9 novembre 2008

De retour de Champerret

L'aller-retour fut bref, mais a permis de retrouver Paris et son ambiance si spéciale pendant 36 heures, dont trois consacrées à la philatélie, au Salon d'Automne de la Chambre syndicale des négociants et experts en philatélie (CNEP).

Arrivé suffisamment tôt, ayant de bonnes jambes et surtout, une bonne vision du stand de La Poste, j'ai évité la perte de temps pour obtenir les timbres pour mon courrier. Le nouveau système de files a provoqué l'indignation de nombreuses personnes, presqu'autant que le nombre d'émissions... Chargé de s'assurer du calme de la zone postale et de signaler la file où était uniquement vendu les carnets de fin d'année aux visiteurs pressés des jours précédents, l'agent de sécurité parlait des « tickets du jour », faisant preuve de son inculture philatélique ou d'une pertinente clairvoyance :)

Le plan des lieux était étrange : un grand triangle isolé pour les administrations postales de France, d'outre-mer et d'Israël, philatélie invitée de ce Salon avec émission conjointe à la clé grâce à l'intervention du philatéliste Raphaël Livnat, d'après les remerciements de l'ambassade d'Israël en France. Malins, étaient-ce les entreprises et marchands ayant pris stand dans ce coin-là, dont Timbropresse, certainement le seul éditeur d'ouvrages présent (hors catalogues) ?

En ce samedi, ce n'était pas forcément évident. Les allées du grand carré habituel de la halle A de l'Espace Champerret étaient bien emplies comparées à celle du Salon de juin dernier, un mardi. J'ai, en dehors des timbres sur timbres polynésiens, réussi à tenir le mini-budget de cette année (je parlerai d'ouvrages britanniques achetés avant un de ces jours) avec quelques pièces de l'Empire britannique. J'ai esquivé l'achat du catalogue Maury (a.k.a. Dallay + Cérès +/- Rousso). Mon intégrale Dallay actuelle suffit largement à mes faibles besoins en philatélie de France et ses colonies, tourné que je suis vers le monde britannique.

Les diverses maisons présentaient leurs nombreuses ventes sur offres, tout comme les internationaux de Feldman et Spink leurs ventes aux enchères. Pour ces deux dernières, je trouve tristes leurs stands peu fréquentés malgré jolis tapis, beaux catalogues et personnels serviables. Le philatéliste française veut visiblement voir de suite, acheter de suite ou offrir en voyant sur pièce.

Comme d'habitude sur ce Salon, les quelques collections sont sur les côtés. Comme d'habitude à mes yeux, rien ne m'incite à aller les voir comme un article dans une revue le ferait. J'ai sûrement tort. Comment faire venir un nouveau public si le seul but est de leur vendre sans faire savoir ? Si même les collectionneurs et philatélistes venus exprès ne regardent pas les collections exposées ?

Dernière surprise : l'espace commun aux dédicaces et à l'association Art du timbre gravé était spacieux allant jusqu'aux murs d'enceinte d'un blanc immaculé. La philatélie française, négociants compris, continue à apprécier les artistes qui les nourrissent, matériellement pour les uns, spirituellement pour les autres.

vendredi 7 novembre 2008

Les feuilles du Salon d'automne tombent

J'y serai demain samedi 8 novembre 2008 ; des blogueurs ont fait l'inauguration et ont livré leurs impressions sur les quelques « événements » créés par Phil@poste et Maury, Rousso & Co. pour profiter de l'afflux de collectionneurs et de philatélistes à l'Espace Champerret, Paris 17e jusqu'à dimanche.

Le carnet de célébration des anciens types d'usage courant de France de 1958 à la Marianne de Nicolas version héliogravure, lire les News de Phospho et le Blog philatélie.

Sur le nouveau méga-combo ultra hit Maury featuring Dallay and Ceres guest starring Armand Rousso, de qualité visiblement : lire Ma Philatélie par Vervelle (qui donne la masse du tout), le Blog philatélie et les News du Phospho.

Sur les premiers résultats du Colloque-buffet... pardon les États généraux de la philatélie, résultats déjà annoncés dans l'invitation de l'omni-président : lire les News de Phospho et relire Nicolas chez le Blog.

Parmi leurs témoignages, des confirmations sur mon besoin d'arriver tôt pour accéder vite au bureau de poste et acheter les quelques nouveautés que je souhaite pour mon courrier (oui, avec un point philatélie qui ferme à 13h00 à Montpellier...). Et une surprise sur ce que pourrait faire Aude Ben-Moha, si son éditeur-patron d'Amiens l'écoutait davantage1. J'espère voir. Pour le moment, c'est l'abonnement à L'Écho de la timbrologie en moins dans mon budget, messieurs Yvert et Gervais2.

Notes :
1 : lire les dernières lignes après les photographies du repas.
2 : et merci dans votre prochaine relance de proposer des cadeaux pertinents. Une boîte de charcuterie...

mardi 4 novembre 2008

En relisant les publicités

La publicité, quoiqu'envahissante et parfois abusive, révèle parfois des perles de création graphique ou de documentation utile au client potentiel.

Ainsi, en relisant le numéro de septembre 2008 de Timbres magazine, page 18, j'ai découvert, grâce à la maison d'enchères Spink, un document d'avril 1840 présentant aux maîtres des postes d'Écosse les nouveaux moyens de paiement du port, utilisables à partir du mois du 6 mai suivant.

Le texte décrit ces nouveaux moyens postaux ainsi : « stamped Covers and Envelopes » et « adhesive Labels », c'est-à-dire les entiers postaux illustrés par William Mulready et les deux premiers timbres-poste à l'effigie de la reine Victoria (1 penny et 2 pence).

L'introduction du cachet oblitérateur est rappelée : la croix rouge doit être frappée sur Britannia pour les entiers et sur chacun des timbres d'une lettre, en plus du cachet à date sur le reste du pli. On note ainsi presque tous les sens du mot stamp en anglais dans cette lettre, nom commun comme verbe.

Pourquoi seulement d'Écosse ? Une recherche Google qui a de fort possibles lacunes permet de retrouver le Secrétaire Edward S. Lees dans une transcription de la liste des témoins appelés à se prononcer sur la réforme postale proposée par Rowland Hill et la fiche de l'almanach des postes de 1841 des postes conservées par la National Library of Australia. Tous deux décrivent Lees comme le Secretary to Post-Office of Scotland. Division administrative habituelle au Royaume-Uni : Angleterre et Pays de Galles ensemble, Écosse et Irlande unis au royaume d'Angleterre, mais avec un traitement spécifique.


Une transcription du document est disponible sur le site Wikisource. N'oubliez pas de citer vos sources.

lundi 3 novembre 2008

Oblitération sans fin bilingue tunisienne

Postée le 27 juillet 1961, cette lettre entre deux entreprises d'assurance part du bureau de Thameur, à Tunis. Situé certainement sur l'avenue Habib Thameur, du nom d'un des hommes politiques tunisiens ayant participé à la lutte pour l'indépendance.

Le timbre de 30 millimes représente le président Bourguiba d'après la photographie officielle en costume de cérémonie. La tenue autant que la gravure du timbre rappelle la France ; le timbre est peut-être issu d'une commande au bureau de la coopération française, le BEPTOM, puisque gravé par Jules Piel d'après le site Timbres-poste de Tunisie.

L'oblitération est bilingue en comprenant en alternance un cachet dateur en alphabet latin et un cachet dateur en alphabet arabe. Ce que La Poste tunisienne perpétue encore de nos jours.


Mise à jour, 4 novembre 2008 :
Pour les marcophiles en quête de sujets d'étude et d'enquête, Yvon Nouazé me signale que la machine à empreinte continue (période de six centimètres environ) est encore à identifier, et est également connue au Liban, au maroc et en Guadeloupe.

samedi 1 novembre 2008

Leçon d'histoire efficace

1981 : l'évolution du Canada, depuis la province-colonie britannique jusqu'à la Confédération en 1949.

Évidemment, aujourd'hui, il faudrait un timbre et une carte pour montrer le Nunavut, territoire créé pour accorder plus d'autonomie aux communautés indigènes du Grand Nord.

Simple, scolaire. Parfois, il ne faut pas grand chose.