mercredi 26 novembre 2008

Mais où vont-ils ?

Hier, mardi 25 novembre 2008, deux magazines achetés : Timbres magazine, c'était prévu, et un passager clandestin - allons découvrir le monde d'à-côté pour 2,50 euros - €uro pas cher, le « le magazine du Club français de la monnaie », un marchand de monnaies lié au Trésor du patrimoine. Les deux pris séparément ont peu en commun, mais à cause des fameux états généraux de la philatélie,...


Commençons par €uro pas cher. Pas cher en effet ce petit magazine. Tant mieux, vu les prix des monnaies et médailles proposées au lecteur du Club français de la monnaie... ils en ont besoin de leurs euros. Chaque page est, pour moi, la découverte d'un univers étrange. Je pensais naïvement que la Monnaie de Paris frappaient uniquement les sept pièces françaises d'un eurocent à deux euros et quelques pièces commémoratives de deux euros identiques en composition aux autres.

Un entretien avec le directeur de la Monnaie, Christophe Beaux, pages 4 à 9, cassent le mythe : plan social, produire le stock français revendu à l'État au plus juste (lecteurs, cessez de perdre vos centimes cuivrés, s'il vous plaît). Mais, la partie la plus ahurissante à venir pour moi est bien vite évoquée : retards du « programme numismatique » (l'expression est de moi).

Le feuilletage continue :
* des séries neuves de tout pays de l'Euroland en Belle Épreuve et Brillant Universel à prix supérieur à la faciale. Pourquoi pas ? Un numismate se jetterait par la fenêtre en voyant mon odieuse petite collection de pièces trouvées au petit bonheur la chance et brillamment ternes.
* des séries des anciennes monnaies des pays ayant adopté l'euro. Le prix se comprend mieux : elles ne circulent plus.

Mais aussi, des pièces aux valeurs faciales étranges (1 euro et demi) ou fortes (de 2 à 200 euros)... en métal précieux et vendu au prix de ce métal plus une rareté supposée, à moins que ce ne soit une qualité artistique puisque la couleur a fait son apparition sur ces pièces. Pièces parfois rectangulaires ou triangulaires. Et sur des thématiques incroyablement peu communes. Loin sont les commémorations de grands personnages de l'histoire.

Là, je médite : posséder de l'argent et de l'or rassure plus que des participations dans des entreprises cotées en bourse, soit. Autant posséder ces pièces : plus jolies, elles sont revendables une par une plus facilement et discrètement qu'un gros lingot. Même si je crois me souvenir des moqueries de marchands de monnaie et médailles adressées aux particuliers revendeurs, rappelant que ça vaut surtout le poids du métal et pas plus.

Mais, mon esprit bloque sur vendre plusieurs dizaines, voire centaines d'euros, une pièce dont la valeur faciale frappée est bien plus faibles... et que jamais personne n'utilisera pour cette valeur-là, même si vendue à la faciale.

Avant de revenir à la philatélie, je vous conseille la lecture de tels magazines numismatiques : il y a quand même des articles intéressants. Dans cet €uro pas cher n°15, sont présentés les pièces de Slovaquie qui devient membre de la zone euro le premier janvier prochain.



Revenons à nos moutons... à nos timbres dont la production et la commercialisation par Phil@poste a provoqué tant de remuements de papier que l'omni-président octroya des « états généraux de la philatélie » pour que les différents acteurs de cette passion et de ce commerce se mettent d'accord.

Il a déjà été remarqué ailleurs que le site de ce fameux colloque printanier a perdu ses feuilles, l'automne venu. Pour ce à quoi ce site a servi : peu de contributions postées... ou acceptées ? Une de celles les plus construites que j'ai pu y lire paraît avoir eu du succès : publicité du tirage par exemple. À quand les feuilles avec variétés faites exprès ? Autant émettre des timbres-loteries si c'est pour forcer la vente par feuille entière.


Le pire est pourtant à venir. Dans son éditorial de décembre 2008, Gauthier Toulemonde annonce que Timbres magazine va participer aux ateliers post-colloque (ce n'est pas ça le pire). Il reprend des extraits du prospectus distribué au Salon d'automne début novembre. Elle apprend que l'objectif est la signature d'une charte entre La Poste, la Fédération française des associations philatéliques et la Chambre syndicale des négociants et experts en philatélie. Qu'y aura-t-il dans la charte ? Pour le moment, plein de bonnes intentions vagues pour la nouvelle philatélie du XXIe siècle.

Cependant, vous pouvez déjà savoir à quoi pensent deux des futurs chartistes de la philatélie du siècle à peine né. Pour Phil@poste, il y a trois sortes de timbres désormais que dévoile le prospectus de novembre 2008, mais que l'omni-président dévoilait déjà un an auparavant... Les dés sont-ils donc déjà jetés ?

Sûrement quand je lis l'entretien donné par le président de la CNEP, André Borrey, page 15. D'après lui, (voilà le pire) seuls les « timbres officiels », définis par Phil@poste et Nicolas comme dentelés, gommés et choisis par le gouvernement, ont droit à la place au soleil des catalogues de cotations et des albums pré-imprimés qui vont avec. Le reste, ces timbres non officiels mais qui servent tout autant à affranchir du courrier (service rendu depuis 1840) doivent être relégués dans les fins de catalogues, leurs pages pré-imprimées vendues en cachette et à part aux honteux collectionneurs qui s'y intéressaient encore.


Voilà le bilan du colloque : il y a trop de timbres ? Mais, voyons, ces carnets autocollants : ce ne sont pas des timbres :-)


Première conclusion personnelle : ne vous plaignez pas si Phil@poste commence à vendre des timbres à un prix supérieur à la faciale comme la Monnaie de Paris qui doit être le fantasme du fonctionnement économique chez certains cadres de La Poste.

(hein, quoi ?

...Timbramoi IDtimbre Souvenirs...

ils le font déjà ! Rhôôô !)


Seconde conclusion : je continuerai à affranchir mon courrier avec tout timbre vendu à sa faciale utile qui me plaira, division officielle ou pas.


Troisième conclusion : où est mon Stanley Gibbons des colonies britanniques ? Oh, tiens, pour une petite fraction de la valeur faciale du programme philatélique de France, je peux m'offrir des études philatéliques spécialisées outre-Manche !


Conclusions appliquées depuis 1992 pour les timbres de France et 2006 pour le domaine philatélique britannique.

Bon courage à ceux qui veulent continuer à suivre les conséquences du colloque.

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