dimanche 31 mai 2009

Touristique juin de France

Sur les cinq émissions (dix timbres et un bloc) prévues pour juin, cinq peuvent être considérés comme touristiques. Tourisme historique pour celui sur le mémorial Jean-Moulin (cent dix ans de sa naissance).

Dont quatre en taille-douce, ce qui permet des comparaisons du traitement des paysages photographiés et de la composition des illustrations par les artistes-graveurs.

Prévu pour le congrès-signage de Charte postale de la Fédération des associations philatéliques, du 12 au 14 juin, « Tarbes » d'Elsa Catelin, qui m'est apparu au premier regard comme une accumulation d'éléments multiples, représente, en fait, le paysage d'ensemble du musée Massey. Mon ordinateur de secours ne me permet pas encore de vérifier la position des Pyrénées.

Le « château de la Bâtie d'Urfé » de Marie-Noëlle Goffin, émis le 8 juin, juxtapose classiquement le lieu et ce que le visiteur peut y découvrir.

Pierre Albuisson crée le panoramique de la place de la Bourse, à Bordeaux. Émission le 22 juin dans le contexte commercialement fort opportun d'un titre de champion de France de football. Le miroir d'eau est une attraction locale de grande étendue (comparée à son équivalent montpelliérain adoré des enfants en été, la fontaine du Poséidon, place du Nombre-d'Or à Antigone). Reste ce qui donne cet aspect nocturne à cette scène pourtant sous ciel blanc : l'ajout de la statue qui couronne la colonne aux Girondins, évocatrice des victimes politiques de la Terreur. Grande œuvre que ce timbre donc.

Le timbre sur le mémorial Jean-Moulin de Caluire, installé dans la maison où eut le piège, permet de rappeler le rôle de la résistance et de celui qui en est devenu le « visage », Jean Moulin. J'attend de voir le timbre d'André Lavergne à l'œil plutôt que de juger cette version trop numérique que Phil@poste envoie aux magazines.


Anniversaire de leurs 65 ans un an à l'avance ? Christo et Jeanne-Claude, duo d'emballeurs monumentaux, apportent de la fantaisie aux reproductions d'œuvres graphiques dans la série artistique. 1,35 euro, ça change aussi des 0,56 euro précédemment décrits. Un avion ancien de 0,56 euro charmera certainement les aérophilatélistes pour le centenaire de la coupe Gordon Bennett d'aviation... pas de bloc ou de souvenir en cachette, contrairement à l'émission-anniversaire de la coupe automobile du même nom.


Enfin, souvent négativement critiquée, parfois occasion d'attirer un jeune public (d'ailleurs le premier jour est au Jardin d'acclimatation...), mais permettant toujours d'affranchir trois tarifs différents, la série Nature avec deux espèces menacées au tarif intérieur de 0,56 euro (panda et rhinocéros) et deux espèces disparues à faire connaître au loin (auroch pour l'Union européenne et le condor de Californie [corrigé le 13 juin : pour lettres françaises de plus de 20 grammes à 0,90 centimes]). Christophe Drochon, artiste animalier, ne se sort pas mal de la mise en scène en un tableau de climats et de végétation différentes. Peut-être le rendu gagnerait à mieux travailler le lien entre l'artiste et la machine à perforer. Disponibles en feuille et en un bloc le 22 juin.

Et Phil@poste respecte toujours l'ordre de la direction Courrier : pas de « beau timbre » au tarif écopli, surtout avec un animal dessus, comme l'avait expliqué dame Eslinger aux collectionneurs lors du précédent congrès.


Congrès justement sur lequel la mare philatélique française reviendra abondamment depuis les blogs mi-juin jusqu'aux magazines de la fin du mois à la rentrée : Notre Majesté La Poste va octroyer une Charte à la philatélie organisée... Le contenu sera-t-il vraiment pertinent ? [réponse selon vos idées personnelles] Si oui, sera-t-il appliqué ?

En attendant, ma Constitution républicaine me fait juger seul de la justesse de mes achats de timbres de France : ceux de madame Goffin et de messieurs Albuisson et Lavergne orneront très certainement mon courrier. Tout comme les espèces disparues puisque, réaliste, la série est toujours appréciée des correspondants étrangers de Postcrossing.

mercredi 27 mai 2009

Pas de panique

Moins d'activités cette semaine, et moins d'illustrations à venir, en raison d'une grève de mon ordinateur principal. Utilisant le vieux plan de secours qui prenait la poussière, les capacités graphiques et internétiques sont réduites jusqu'à comprendre quelle puce a piqué son successeur.

En attendant, d'intéressantes lectures :
- combien de critères pour différencier les Machins oblitérés ? Jeu concours sur MachinMania. J'en suis à vingt-et-une, voire vingt-deux si... Réponses des lecteurs du blog la semaine prochaine.

- Eric du Jura nous a trouvé pourquoi La Poste et les parlementaires français freinent des quatre pieds face à l'ouverture de tout le courrier : 52 centimes l'envoi international d'une simple lettre de particulier à partir de l'Allemagne en passant par la TNT et un des opérateurs privés allemands ! La guerre des tarifs va faire mal... enfin, si jamais elle veut bien parvenir en France.

- Pierre Jullien commence le reportage photographique du dîner de gala de la prestigieuse première exposition (et vente de prestige) du Club philatélique de l'Élysée.

jeudi 21 mai 2009

EMA corrigée par nouvelle machine de tri

Empreinte de machine à affranchir vue sur un courrier de Timbropresse, l'éditeur de Timbres magazine :

En noir, on reconnaît les petits points d'une machine Toshiba qui ajoute la date du lendemain de l'envoi.

Les courriers affranchis à la machine doivent être amenés dans un bureau de poste, le jour même. Soit l'expéditeur a déposé ce courrier le lendemain. Ou un des chaînons de La Poste a peiné et ce pli n'a pu être traité en J+1 et confirme le traitement par la seconde date ?

La première hypothèse ayant ma préférence à la seconde. Je croyais avoir vu un exemple similaire dans un des blogs lus régulièrement, mais, évidemment dans ce genre de cas, pas moyen de remettre les yeux dessus.

samedi 16 mai 2009

Lettre prioritaire à 0,54 euro

Empreinte de machine à affranchir sur l'enveloppe d'un courrier d'un parti politique français :

« La Lettre prioritaire » à 0,54 euro au lieu de 0,56 : erreur de programmation de la machine ? Tarif dégressif pour gros client expéditeur ?

jeudi 14 mai 2009

Curiosité

Qui est ce Victor Segalen que je découvre au détour d'un courrier d'une association française, usant de son vieux stock de timbres ?

D'après le dessin et la gravure de Claude Andréotto, un voyageur breton, explorateur des contrées asiatiques et pacifiques.

La lecture de l'article de la Wikipedia en français précise : la Chine et la Polynésie française ont accueilli ce médecin de marine, également écrivain.

mardi 12 mai 2009

La muse marche toujours

Remplaçant le cactus, la nouvelle muse de la philatélie monégasque continue de défiler dans les pages de Stamp Magazine (juin 2009, page 36) pour piquer la curiosité des collectionneurs avides d'une nouvelle collection.

Cette fois-ci, avec un rendu graphique identique, l'effeuillage scandaleux devient la dispersion d'une flagrance.

Celle du grand départ du tour de France cycliste 2009, qui fait l'objet d'un timbre de 0,56 euro rouge et blanc à cycliste rouge.

dimanche 10 mai 2009

Tour de passe-passe à Ludgate Circus

Les attentifs lecteurs du centième numéro de Timbres magazine (avril 2009, pages 90-92) et de ce blog (par ici, la fontaine aux souvenirs) se souviennent que la Royal Mail a fini par se mettre au distributeur automatique de service postal, malgré la méfiance épique de ses employés. Depuis le 8 octobre 2008, à Bristol, et petit à petit dans d'autres bureaux, des machines ProPostal 2000 de Nixdorf délivrent soit des vignettes à durée limitée pour un pli pesé, soit des Faststamps à l'éternelle effigie Machin pour cinq tarifs précis et à utiliser quand vous le souhaitez.


Brian Sinnott continue le suivi du déploiement et de la collection des « timbres rapides » et de leurs machines. Suivez bien, touristes philatéliques français en direction de Londres !

Au bureau de Ludgate Circus (code 024003 sur timbre), 16-18 New Bridge Street, dans le centre de Londres, en face de la gare de Blackfriars, la machine a cessé son service. Elle a débité étiquettes et timbres du 15 octobre 2008 au 22 avril 2009. La cause : la fermeture du bureau malgré des pétitions ayant circulé dans tout ce quartier d'affaires. La City of London fournit une liste des trois bureaux restants.

Pour remplacer partiellement le bureau, tournez au coin de l'avenue pour vous rendre sur le mur du bâtiment qui donne sur Tudor Street. Une porte anonyme vous amène vers un espace de totale autonomie, pas de guichetier en vue, mais quatre machines en fonctionnement dès le 20 avril avec le code 242007.


Évidemment, les collectionneurs ont tout de suite remarqué l'intérêt des timbres délivrés par les machines de Ludgate Circus : à peine plus de six mois d'existence du numéro de code... £€$...

Mais, faites attention, le cas inaugural de Bristol fait de perfides envieux. Ayant acheté des timbres de Bristol et ayant à leur disposition un cachet à date, des malins essaient de vendre à fort prix des enveloppes premier jour portant des empreintes de machine à affranchir plus tardive que le 8 octobre (il y a un numéro de session informatique) et une oblitération bien éloignée de Bristol.


Pour comprendre ce code fort utile en cas de collectionnite en contexte spéculatif, voir ici :
- numéro du bureau,
- numéro de la machine dans le bureau,
- numéro de la session de la machine,
- numéro de la transaction au cours de la session.
Même chose sur les étiquettes Post and Go.


Heureux sujet qu'est
celui d'Élisabeth,
qui ne connaît point
la pâleur républicaine.

vendredi 8 mai 2009

"Au-delà de nos différen-en-ces..."

Différences de tarif postal de votre « lettre prioritaire 20g », vous adorateurs d'idole adepte du chiffre de la Bête (une tournée double 66, brr...) ou vous qui voulez conforter ces adorateurs dans leur vénération.

Plus sérieusement.

Si vous passez par La Poste, 14,90 euros la feuille de dix timbres personnalisés = 1,49 euro la lettre de vingt grammes. 2,66 fois le tarif postal... Si vous ne faites que collectionner sous plastique la feuille, j'espère que l'impression est de qualité et de grande durabilité.

Si vous passez par le site spécialisé dans le fan, c'est 19,90 plus le port qui est de 6,50 euros pour la France métropolitaine d'après les conditions générales de vente.

Conclusion du calcul : s'il y a vraiment des fans de ce chanteur pour un produit qui ne chante pas, le timbre-poste pré-personnalisé par un client et promu par La Poste n'est donc pas prêt de disparaître.


Mise à jour, 5 juin 2009 :
et en plus, il y a deux versions différentes.

mercredi 6 mai 2009

Philatélie en vidéo

TV Timbres est un peu en sommeil, mais reste, ces trois dernières années, l'une des (la?) seules tentatives françaises sérieuses de faire de la philatélie audio-visuelle.

Aux États-Unis, l'American Philatelic Society prend le taureau par les cornes : postez une vidéo philatélique sur youTube avant le 30 juin 2009, signalez-la à Omar Rodriguez, et vous remporterez peut-être le défi du Président doté d'un bon d'achat de deux cent cinquante dollars.

Outre un guide de création de vidéo, monsieur Rodriguez signale son essai sur l'histoire du Mexique et des émissions provisoires. Si vous préférez les lettres célèbres, voyez la création de Tom Richards.

Toutes les vidéos participantes ici.


8 mai 2009 :
Et quand une se présente, ça attire les autres : Andrew Reeves-Hall, un Canadien vivant au Royaume-Uni, a filmé le dernier jour de travail au Delivery Office de Whitchurch, le 2 mai 2009 : l'arrivée du courrier du secteur, son tri par secteur, puis par destinataire ; le guichet pour les retrait. La fermeture des bureaux et la réorganisation du réseau postal est en cours et en débat au Royaume-Uni depuis plusieurs années.

dimanche 3 mai 2009

Timbres-poste uchroniques

L'uchronie est un genre littéraire rattaché à la science-fiction qui récrit l'histoire. L'action se déroule dans un cours des événements modifiés par rapport à l'histoire que nous connaissons. Le fameux « Et si... » Le terme français serait forgé par Charles Renouvier au XIXe siècle dans son livre Uchronie, l'utopie dans l'histoire (hélas, pas encore disponible sur le web).

Entre autres thèmes, le monde tel qu'il aurait pu être si la Seconde Guerre mondiale avait tourné différemment. Et pas seulement la victoire de l'Allemagne hitlérienne, sujet d'apparence facile et sordide : le Reich millénaire, les plans de Speer, il y a de la documentation. Mais, la division interne de chacun des camps est largement montrée et utilisée par les auteurs, comme dans The Man in the High Castle de Philip K. Dick, dans lequel l'Allemagne et le Japon divergent sur la façon d'occuper l'Amérique du Nord, de voir le monde... dans une alliance fraternelle de façade.

Sur le marché de la science-fiction qui produit beaucoup depuis longtemps (comprendre : avant que les éditeurs « adultes » et « sérieux » n'en ont vu l'intérêt culturel et financier), la couverture est une arme pour attirer le lecteur au milieu des piles de nouveautés et des tranches anonymes juxtaposées sur des murs entiers.

Choquer pour attirer l'œil. Le timbre-poste peut aider.
(amazon.co.uk - titre français : Le Complot contre l'Amérique)

En 2004, le 1 cent vert de la série des Parcs nationaux de 1934 est utilisé oblitéré d'une croix gammée sur la couverture du roman de Philip Roth, The Plot Against America. Le roman utilise l'anecdote qu'un sénateur républicain aurait proposé à l'aviateur Charles Lindbergh d'entrer dans la course à la présidence en 1940, pendant la période isolationniste des États-Unis.

Le timbre utilisé mérite une collection spécialisée à lui seul : valeur de complément, tirage en bloc pour l'exposition philatélique Trans-Mississippi de 1934, et quels autres secrets encore ? Et, avec cette couverture, dans une utilisation imaginaire avec fancy cancel.


(Amazon.co.uk)

En 1978, le premier éditeur de SS-GB de Len Deighton n'y va pas par quatre chemins pour faire entrer le lecteur dans cette uchronie : Hitler sur un timbre d'allure britannique (« POSTAGE REVENUE », valeur en pence, oblitération de Londres).

Le Royaume-Uni a perdu la bataille d'Angleterre de 1940. Fin 1941, un inspecteur dévoué de Scotland Yard, mais évidemment en doute face au nouveau pouvoir, va lever des secrets à partir d'une banale enquête criminelle. Intrigue qui peut rappeler celle du Fatherland de Robert Harris de 1992 et dont la première couverture est également choc, quoique moins philatélique.

Ajout du mercredi quinze février 2017 :
La chaîne BBC One va diffuser une adaptation de SS-GB en une mini-série de cinq épisodes à partir du dimanche dix-neuf février. Bande-annonce par ici.
L'idée d'invasion et d'occupation est bien montrée par cette image de Buckingham Palace au début de la bande-annonce de SS-GB publiée le six février 2017 (BBC One via youTube).
Note : nouveau libellé de rangement avec cet article. « Cendrillon » pour l'anglais Cinderella ou collection des timbres fictifs et autres étiquettes d'apparence philatélique et postale.

vendredi 1 mai 2009

Pois de senteur en braille

Ce timbre de 2008 devrait être le modèle pour tous opérateurs postaux et agents philatéliques.


Le pois de senteur (Lathyrus odoratus), Finlande, 27 février 2008.

En observant bien ce scan (ou en se reportant sur la référence WNS), se ditinguent les points en braille que j'imagine être la reprise de la valeur faciale...

... oui, sans avoir à faire une émission spéciale sur Louis Braille, sur une association d'aide aux aveugles. Comma ça. À quand la généralisation ? Au moins dans les pays où l'envoi de cécogramme n'est pas en franchise totale.