vendredi 31 juillet 2009

En Guyane, à la découverte de Cacao et des Hmongs

Vu sur le blog d'un collectionneur russe : une oblitération française utile pour des cartes maximums lié aux timbres sur les quatre cents ans de l'arrivée du chocolat en France. Mais également, découverte de quelques pages tragiques de l'histoire coloniale française, militaire états-unienne et du sud-est asiatique.

À une quarantaine de kilomètres au sud de Cayenne, en Guyane française, la commune de Roura qui s'étend sur 3685 kilomètres carrés comprend le lieu-dit de Cacao, au commencement de la forêt amazonienne. D'abord habitation Sainte-Marie-des-Cacaos, puis colonie pénitentiaire (1854-1859), le site est confié en 1977 à des réfugiés laotiens de l'ethnie hmong.

Ces montagnards sont victimes de persécutions continues [et ignorées des Occidentaux] depuis les années 1970 parce que certains ont été recrutés de préférence par la France pendant la guerre d'Indochine, puis par les États-Unis pendant la guerre du Việt Nam.

Depuis leur accueil, le hameau pionnier est devenu un des fournisseurs de produits maraîchers dans ce département d'outre-mer qui dépend énormément des importations métropolitaines. Avec du courage, du travail et de l'huile de coude, des entreprises sont donc discrètement accomplies dans un outre-mer français économiquement fragile.

Un reportage du Réseau France Outre-mer (RFO), en février 2009, avec des liens vers des institutions de Cacao est écoutable ici.

Depuis 2002, « BPX » a été ajouté au cachet du bureau de Cacao
(d'après un scan envoyé par Pierre Millien).

Le lieu-dit dispose donc d'un bureau au timbre à date ainsi libellé : « 973 - CACAO - BPX ». BPX pour bureau postal de proximité (merci Pierre pour le renseignement). Reste à trouver le document hiérarchisant les bureaux de La Poste pour savoir où se place un bureau BPX ?

Relativement proche de Cayenne et accessible par la route, la tournée du facteur doit être moins aventurière que celle plus en aval des cours d'eau, rapportée par Gauthier Toulemonde dans le DVD Des courriers très spéciaux.

Note du vendredi sept avril 2017 :
En raison de problèmes de codage signalé par l'hébergeur, les cartes intégrées Google Maps ont été retirées.

mercredi 29 juillet 2009

Un pays et un de ses timbres à trois poses

D'après les statistiques de Postcrossing, site d'échange de cartes postales, les Finlandais sont actuellement la troisième nation représentée, après les États-Uniens et les Chinois continentaux. Neuf pour cent des bientôt cent quinze mille inscrits.

Cependant, sur les bientôt deux millions sept cent mille cartes échangées, une sur cinq vient de Finlande ! Certainement que l'enracinement sur cinq ans des Finlandais sur ce site explique la surreprésentation par rapport aux Chinois.

En 2009, le Postcrosser reçoit régulièrement cartes de Finlande, d'Allemagne (autre nation posteuse), des États-Unis et de République populaire de Chine (en plein boom).

Heureusement pour éviter la lassitude des destinataires que Posti déploie un service philatélique de qualité : d'où que proviennent les cartes de Finlande, les timbres sont rarement les mêmes. Le truc est que le tarif prioritaire intérieur de moins de 50 grammes et celui international de moins de 20 grammes coûtent la même chose : 0,80 euro. Service intérieur cher pour les petites lettres, mais beaucoup plus de timbres-poste disponibles, sans besoin de fabriquer/se procurer des valeurs d'appoint.

Rare est la taille-douce. Fréquentes sont les surprises : relisez-moi ou Éric.

Aujourd'hui, un simple timbre animalier, fort thématique : une hachette. Plus vulgairement un papillon ailes repliées. Plus scientifiquement, Aglia tau, présent en Europe.

Posé « à l'endroit » de mon œil.



Posé « à l'endroit » de la valeur faciale et (voir l'oblitération) de l'œil de l'expéditrice (oui, la grande majorité des participants de Postcrossing sont des femmes).



Posé « à l'endroit » pour savoir qui est-ce et d'où il vient.

Bon, retournons préparer de nouvelles cartes à expédier avec glorieuses Marianne des Français de sieur Lamouche en valeur d'appoint des tarifs internationaux peu représentés philatéliquement en France : avez-vous remarqué qu'il n'y a plus qu'un seul timbre du programme philatélique à 0,85 euro ? Ou alors, c'est les photocopies couleurs de la France-qui-ne-change-pas... Une envie de forcer l'usage des « timbres d'écriture » ? Une forte augmentation du tarif monde entier à prévoir prochainement ? [Cela était arrivé en 2008 avec le tarif européen avant qu'il prenne cinq centimes d'un coup.]

lundi 27 juillet 2009

De l'automobile club allemand

Thématique vacancière : la sécurité de l'automobiliste.

Ci-dessous, une fiche détachable fine (non visible sur le scan, mais il y a les traces des tirets de détachement) collée sur une carte postale par un correspondant de Postcrossing. La Deutsche Post aurait-elle un partenariat avec quelques magazines jeunesse pour diffuser la philatélie, comme Le Journal de Mickey a pu (a encore) avec Phil@poste, il y a quelques années ?

Quant au sujet : l'ADAC (sur la Wikipédia en allemand), fondée en 1903, est l'Allgemeine Deutsche Automobil-Club. Un automobile-club qui est un lobby très pertinent et ouvert : patrouilles civiques, service de réparations, diffusions d'informations sur tous les domaines (législations locales comme internationales, carburants, environnement, etc.).

Ensemble de rôles que j'ai rarement discerner lorsque les associations lobbyistes pro-bagnoles françaises ont pu s'exprimer à la télévision.

dimanche 26 juillet 2009

Elizabeth en Australie

Sur le site de l'opérateur Australia Post, commence une exposition des timbres-poste à l'effigie de la reine d'Australie, Elizabeth II.

Pour le moment, la première partie sur les séries d'usage courant et les grands événements du début du règne est en ligne. La seconde partie pourra-t-elle être exhaustive en sachant que la poste australienne dispose d'une série annuelle d'un ou deux timbres avec parfois bloc-feuillet pour l'anniversaire de la reine depuis 1980 ?

Lecture d'été apporte affranchissement à étudier

Soleil, vélo, garrigues à cigales stéréophoniques, piscine chlorée (je ne suis pas très faune marinée), lectures, j'en oublierais la philatélie. Sauf à recevoir mes commandes de livres britanniques avec ceci sur le carton :

Une empreinte de machine à affranchir du libraire Ace Comics, spécialisé dans les bandes dessinées des États-Unis.

Découpé, l'affranchissement reste épais pour une collection. Au cutter, nous allons délicatement émincer le carton-support. En envoyer la moitié au recyclage, l'autre dans l'album modernité britannique.

vendredi 17 juillet 2009

Un musée postal moderne

Non, je ne vais pas parler du musée de La Poste de Paris. Il a suffisamment de soutiens comme ça pour se faire connaître sur la Toile et dans la presse, plus un premier jour en septembre prochain.

Le National Postal Museum de Washington est un des musées de la Smithonian Institution. Disposant de collections philatéliques dès 1886, la Smithonian ouvre un musée postal en 1993 grâce à un accord avec l'United States Postal Service.

Déjà que son site web est riche, comprenant notamment Arago, une base de données et d'informations philatéliques et postales incroyable, le musée entretient une chaîne sur YouTube.

Quarante-huit vidéos vous attendent depuis celles évoquant le service postal en 1903 ou pendant la Seconde Guerre mondiale, jusqu'aux discours des grandes expositions (oh! la Collection philatélique royale par son conservateur Michael Sefi) et la grande question des abeilles et des fleurs :

pourquoi les timbres-poste ont-ils été inventés ?

jeudi 16 juillet 2009

„Traurige Juli“ : Gerd Aretz

Début juillet, l'universitaire et artiste allemand Gerd Aretz est mort à 79 ans après presque cinquante ans au service du ministère fédéral des Finances de son pays, notamment sa section chargée du programme philatélique.

Gerd Aretz
(site de la Bergische Universität Wuppertal)

Il a ainsi dessiné plus de cent trente timbres-poste de la République fédérale d'Allemagne, émis par la Bundespost puis la Deutsche Post.

Sa principale série restera certainement celle des femmes de l'histoire allemande (Frauen der deutschen Geschichte), série d'usage courant de 1986 à 2003, vivant la réunification allemande et l'adoption de l'euro.

Elles furent remplacées par des photographies de fleurs.

mardi 14 juillet 2009

De la coïncidence des grandes dates

En ce 14 juillet 2009, pendant que la France - ses dirigeants et les spectateurs du concert de rock du Champ de Mars en tout cas - essaient de convaincre qu'ils sont les héritiers de notre glorieuse République, allons une semaine plus tard.

Le 21 juillet prochain, les astrophilatélistes célèbreront les quarante ans du premier homme sur la Lune... avec de nombreuses administrations et opérateurs postaux autre que ceux des États-Unis. Au Royaume-Uni, c'est une Smiler Sheet, une feuille de timbres tenant à des vignettes thématiques et surtaxées, que Royal Mail produit en concurrence avec d'autres feuilles personnalisées des marchands spécialisés.

Le 21... si on veut. Aux heures nocturnes de l'Europe occidentale. Le 20 juillet au soir alors aux États-Unis.

Ce qui me permet de revenir à cette carte postale, arrivée par Postcrossing, pleine de coïncidences. Le timbre commémore la tentative d'assassinat d'Aldolf Hitler par un groupe de dignitaires militaires, le 20 juillet 1944. Première étape de l'opération Walküre.


Un échec qui conduisit Stauffenberg (en haut sur le timbre) au peloton d'exécution le lendemain. Moltke (en bas), initiateur du groupe baptisé « Cercle de Kreisau » par la Gestapo, déjà emprisonné et condamné à mort et exécuté début 1945.

Hommage de l'expéditrice. Souci de lier philatélie et goût de l'histoire du destinataire. Date de l'oblitération : le 8 mai 2009, date des célébrations de la capitulation de l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

mercredi 8 juillet 2009

Été au vert

Ayant vidé sa cave récemment, un ami m'a expédié la poignée de cartes postales et d'enveloppes s'y trouvant, dont cette bâtisse danoise :

Parti d'une série de six, ce timbre de six couronnes présente une construction de 1792 de Liselund, dans l'île de Møn.

La signature est longue, de droite à gauche : le graveur Martin Mörck à partir d'une photographie de Jens Lindhe et d'une bâtisse d'Andreas Kirkerup.

Charmant paysage pour une après-midi d'été.

dimanche 5 juillet 2009

Jour des Francs en Allemagne

Non, nos voisins d'outre-Rhin n'ont pas la nostalgie des pièces de monnaie de leurs vacances méditerranéennes, disparues au profit de l'euro et de la fin du casse-tête du change entre voisins et alliés. La nostalgie est bien plus ancienne.

En ce dimanche 5 juillet 2009, et depuis 2006, la Franconie se souvient de son passé de cercle impérial au sein du Saint-Empire romain germanique, qui a duré de 1500 jusqu'en 1806 et le triste sire que fut Napoléon Bonaparte pour la paix européenne. Le cercle comprenait la partie nord de la Bavière actuelle.

Un festival se tient donc chaque année et fait l'objet d'oblitérations spéciales et de flammes illustrées, comme le montre une rapide recherche sur Google. L'oblitération de ma carte Postcrossing étant un peu légère ; elle provient du centre de tri n°90 qui traite le courrier de l'agglomération de Nuremberg, en pleine Franconie donc.

Pour les germanophones, le site officiel du Jour des Francs.

vendredi 3 juillet 2009

Jean Moulin : tardive idée de maquette

Spécialiste du centre oriental de la France et premier jouriste averti, Éric Contesse est revenu avec un reportage de tourisme historique du premier jour du timbre annonçant l'ouverture prochaine d'un mémorial Jean Moulin, à Caluire.

Le portrait du chef de la Résistance est celui réalisé par Marcel Bernard pendant l'hiver 1939, à Montpellier :

En 1999, la Ville a inauguré (assez haut placée) cette plaque rappelant le site de la prise de vue, devenue représentation mythique de Jean Moulin. Elle se trouve en contre-bas du château d'eau du Peyrou en se dirigeant par le côté sud vers les Arceaux, c'est-à-dire la partie terminale de l'acqueduc.

J'attendais de voir le timbre d'André Lavergne. De près, la différence de traitement entre les deux yeux me gêne. Et, comme plusieurs timbres en taille-douce de ce mois de juin, je trouve l'impression « légère »... mais je ne suis pas un spécialiste.


La mise en place des deux éléments est fort classique : la tristement célèbre maison du docteur Dugoujon, futur mémorial, et le portrait.

Grâce au lien GoogleMaps/Streetview ci-dessus, vous repérez la maison, tout droit au fond de la place, à moitié cachée par un arbre. En cliquant le long de la montée de la Castellane, vous pouvez également détailler le monument décrit par Éric, place Gouailhardou, et sa composition.

La première image que j'ai vue de ce monument, je l'ai découverte sur un article du 20 juin sur le site du journal Le Progrès.

(Photographie par Pierre Augros, Le Progrès, 20 juin 2009 ;
reproduite ici dans un format fortement réduit pour illustration)

Magnifique cliché : l'observateur prend possession du monument et retrouve une partie du sens placé (caché?) par la sculpteure Christiane Guillaubey. Faut-il regarder le monument de face et revoir l'icône habituelle ? Ou tourner autour de ces morceaux de mur qui dissimule à l'ennemi le résistant s'assurant du lieu de rencontre ?

Réinterprétée en gravure la photographie de Pierre Augros, voilà un timbre-poste qui aurait vraiment correspondu à la définition de « timbre de la nation », depuis son sujet jusqu'à son destinataire en passant par son message. Un timbre qui aurait rendu hommage et à Jean Moulin et à toute « l'armée en haillons ».

Mais, il aurait fallu bousculer le classicisme des décideurs du programme avec la peur commerçante de choquer les plus fidèles des collectionneurs, voire laisser plus de temps au graveur pour un travail plus profond de recherche. Bref, ça doit être plus simple et moins cher de plaquer une lettre grecque...