mercredi 28 octobre 2009

Novembre, son salon, ses timbres, ses souvenirs à trois euros...

Que je me languis de voir enfin décembre arrivé pour voir fini ce suivi de l'année φl@télique φr@nçaise se terminer. Je comprend pourquoi les complétistes sont en colère contre φl@l@poste... que c'est long et régulièrement pas inspiré.

Six émissions attendent les visiteurs du Salon d'automne de Paris. Qui a dit inflation ?

Les peintures des Capitales européennes sont des valeurs sûres d'originalité et de beauté, même si l'absence de barres phosphorescentes et de perforations entre le bord du bloc et les timbres indiquent une volonté du vendeur de ne jamais voir cette émission sur le courrier. Noëlle Le Guillouzic signe Lisbonne.

Bof pour Renoir. La photocopie couleur d'œuvres d'art sur timbres est très certainement intéressante pour monter son fameux « musée virtuel ». Moi, bof. Surtout quand les valeurs choisies sont différentes avec une particulièrement chère...

Pour Miranda, émission commune avec le Venezuela, c'est limite lancer d'œufs pourris sur l'artiste. Au timbre - sauf besoin immédiat de timbres pour le monde entier, préférer un bon livre d'histoire de l'Amérique du Sud ou une biographie du personnage, ce sera plus parlant.

Pour vos meilleurs vœux, vous aimerez l'illustration contemporaine et la variété de quatorze timbres différents par Sandra Jayat et Geneviève Marot. Quelques vignettes me paraissent opportunes pour des fêtes de fin d'année. Mais, pas le choix, c'est les quatorze ou rien.

Euromed postal réapparaît enfin, certainement que la conférence en Égypte va avoir lieu. Il faudrait peut-être que les illustrateurs d'événements euro-méditerranéens se décident à savoir si le niveau de cette mer sans marée trop visible (attention tout de même aux tempêtes hivernales) monte et irrigue l'Atlantique ou descend et prend dans ce même océan et la mer Noire de quoi subsister. Bof donc.


Enfin, pour ce qui est vendu à la faciale au Salon, si vous avez 10,28 euros, vous aurez un énième bloc des valeurs de la Marianne de Nicolas, vêtu de sa robe de bure des temps de crise et à la démocratie un peu sonnée. Les derniers blocs du genre se sont-ils mal écoulés pour que φl@l@poste y inclut une nouveauté ?

Imparable nouveauté, connue des collectionneurs de Machins britanniques : des timbres d'une méthode d'impression inédite pour le type.

Inquiétante nouveauté : le désir de φl@l@poste de passer la Marianne au tout-héliogravure...

D'ailleurs, décevante réception du bloc Croix-Rouge qui paraissait si prometteur... Plate et fade héliogravure dans ce cas-là. À quoi cela sert-il de faire du dessin noir sur fond blanc si c'est pour rendre ça fadasse ? Tout illico sur le courrier.


Enfin, fatigue du programme 2009 ? Comparaison avec les timbres-bateaux des Terres australes et antarctiques françaises ? Pourtant en taille-douce par Claude Jumelet, j'ai du mal à accrocher au diptyque sur le porte-hélicoptères Jeanne-d'Arc et ses marins, émis le 16 novembre. Peut-être en relief sous les vitrines du Point philatélie de Montpellier-Préfecture...


À ces 25,09 euros de timbres (si pas d'erreur de calcul mental), pour trente-deux euros de plus, vous aurez les cinq φ-souvenirs du mois. Plus quelques euros de plus, quelques timbres du distributeur du musée de La Poste.


Certains diront : la dernière dépense de l'année φl@télique des nouveautés φr@nçaises.

Non, non, non : même si vous ignoriez l'Unesco, vous ressortirez le jeudi(!!!) 3 décembre pour la série Personnages célèbres avec le bloc perforé en tout sens pour le cinquantenaire d'Astérix le Gaulois. φl@l@poste veut rentabiliser son mois de décembre. De quoi faire parler dans les médias une Eslinger qui avait dit devant le parterre de la φφ@p que, non décidément, ces licences de personnages de fiction, ça coûte vraiment trop cher...

... trop pour la Fête du timbre.

lundi 26 octobre 2009

Toujours mieux chez les autres ?

Au printemps 2008, feue TV Timbres, Timbres magazine et L'Écho de la timbrologie se précipitaient sur Gilles Le Baud, spécialiste de l'imprimerie de sécurité, acheteur, dirigeant et revendeur de Cartor, imprimerie à La Loupe, devenu consultant pour son ancienne maison et bien d'autres.

C'était l'occasion de revenir sur la créativité philatélique de l'imprimeur Cartor avec ses timbres en or. Mais, ce n'était qu'un retour sur un passé proche que la presse philatélique française suit généralement peu (sauf s'il y a un banquet et des cadeaux).


Au Royaume-Uni, Gibbons Stamp Monthly va au-devant des nouvelletés du monde philatélique. Ainsi, Peter Jennings de la Royal Philatelic Society London continue de suivre les imprimeurs. Là, dans le numéro daté novembre 2009, il révèle les liens entre Le Baud consultant et l'imprimeur public thaïlandais Thai British de Bangkok.

Dorure et senteur de rose à gratter sur timbres thaïlandais illustrent l'article dont l'information principale n'est pas encore visible, mais, d'après Gilles Le Baud serait une importante nouvelle technologie d'impression philatélique : la philaglio.

Intaglio, c'est la taille-douce en anglais. Phi-, la fameuse lettre grecque vidée de tout sens...

Le Baud assiste Thai British dans la mise au point de la philaglio : une taille-douce « de grande qualité à des prix compétitifs pour le bénéfice de la philatélie ». Thai British qui est un des imprimeurs de sécurité d'Asie.


Je soupçonne que l'informatique doit beaucoup aider dans ce qui doit être davantage un nouveau modèle commerçant pour la projection, la gravure, l'impression et la commercialisation qu'une véritable révolution technologique.

Mais, tout de même, ça rafraîchit de voir que, dans le Monde philatélique, ça bouge.

Bien sûr, dans la saumâtre mare Φlatélique française, aucun risque de trouble et d'oxygénation de l'eau : φl@zac a le monopole des timbres d'État, des timbres-φ et autres φlouteries. Nous verrons d'ici quelques jours toute la déception que je vois poindre face aux timbres de France de novembre prochain, sans même imaginer l'allure des φtattoos qu'Eslinger nous a promis pour 2010.

dimanche 25 octobre 2009

Pèlerinage poloïste

J'arrive au terme d'un marathon de quatre jours avec la qualification du Montpellier Water-Polo à la fin du premier tour du trophée de la Ligue européenne de natation, la seconde coupe d'Europe des clubs.

Non, je n'étais pas dans l'eau. Si je m'y étais essayé, j'aurais enfin atteint les trois mètres du fond du bassin Vénus de la piscine d'Antigone... pour un bon moment.

La philatélie revient donc incessamment sous peu le temps de se remettre des émotions supportrices, de finir d'archiver photographies et de dormir. Avec tout ça, j'avais oublié l'heure d'hiver (un timbre-φ pour les quarante ans de cette saloperie en 2013, madame Eslinger ?)... Il fait donc tôt à cinq heures du matin, même pour aller voir du water-polo.

Pour patienter, vous pouvez relire ce billet d'humeur thématique.

mercredi 21 octobre 2009

Braille finlandais, commodité d'usage courant

Déjà évoqué ici, la bonne habitude de Posti : émettre chaque année un timbre de Finlande portant sa valeur faciale en braille.

Voici celui du 22 janvier 2009 avec un paysage matinal du parc national de Pallas-Yllästunturi, dans le nord du pays.

Toujours plus utile qu'une émission commémorative en braille une fois par décennie.

samedi 17 octobre 2009

Rouge-gorge 2003 : encore !

J'adresse mes plus plates excuses aux vendeurs-placiers-communicants de Lutèce Diffusion. Ils ont bien raison de rappeler qu'ils vendent des objets de collection authentiques !!!

Une association a décidé de réimprimer à trois mille exemplaires le bloc-feuillet souvenir Rouge-gorge de 2003. Oui, oui, celui qui provoqua une spéculation l'année suivante puisqu'il passa inaperçu de la plupart jusqu'à ce que l'éditeur Michel vienne demander à ses collègues français quel était cet oiseau qu'il avait sur les bras. Vendu désormais à trois euros, déclaré tout identique sauf la dentelure.

Déjà pas évident de suivre ce que fait Φlaposte en charte-cachette... si, en plus, il faut se méfier des copies.

mercredi 14 octobre 2009

Rare flamme de Guernesey : je sais pourquoi

On a beau avoir quarante ans (enfin, trente-neuf lorsque j'ai reçu cette carte postale grâce à Postcrossing), on peut commettre des bavures :

Il y a donc des flammes illustrées à Guernesey, mais difficilement discernables. Encrier vide ? Étiquette aéropostée trop épaise ?

dimanche 11 octobre 2009

La France comme on la sent

Souvenez-vous : dans le numéro de juillet-août 2008 de Timbres magazine, l'électron libre Socrate proposait d'importer l'émission régionale japonaise en France. Un ou deux timbres par an, sur un sujet purement régional, sélectionné régionalement avec mise à l'emploi d'artistes régionaux.

Hélas ! Φl@poste l'entendit socratiser et nous savons tous ce qu'il advint : trois graves événéments. D'abord, la diarrhée φl@télique avec deux cents soixante-quatre photographies photocopiées sur papier adhésif. Ensuite, l'arnaque à vingt-trois centimes en trop dans le prix de vente de ces timbres auto-personnalisés. Enfin, d'après certains échos frpistes, la nécessité de nouveaux tirages en raison du succès de l'opération...

Puig, excellent fromager montpelliérain,
23 rue Saint-Guilhem, en plein centre historique.
D'ailleurs, pour le pain, allez chez Lo Monaco,
8 rue Jean-Jacques-Rousseau.

Pour relayer Socrate dans l'apport d'idée et Φl@poste dans la recherche du gogo, je propose donc une série La France comme on la sent : un timbre par fromage de nos régions. Selon les citations d'hommes célèbres, cela garantirait de deux cents à trois cents timbres nécessaires à la réédition de la diarrhée du printemps 2009.

Pour peu que Φl@boulazac décide de réemployer la technique chocolatière (les micro-pastilles qui éclatent quand on grattouille) avec un innovant vieillissement de l'odeur comme celle du modèle fromager d'origine, le titre de l'émission deviendra une promesse commerciale.

vendredi 9 octobre 2009

Rubrique philatélique dans 'Midi libre', édition Perpignan

Remarquée au cours d'une recherche d'informations régionales, l'édition Perpignan du Midi libre dispose d'une rubrique philatélique : dimanche 4 octobre 2009, était ainsi annoncée l'émission du timbre sur le sculpteur René de Saint-Marceaux.

Un lien propose de remonter jusqu'au 28 septembre avec le timbre sur l'abbaye de Royaumont et les dates de retrait des timbres des postes françaises d'outre-mer.

Pas de signature d'auteur, mais les articles sont partagés avec L'Indépendant, le quotidien principal dans les Pyrénées-Orientales et appartenant au même groupe de presse. Grâce à celui-ci, on peut découvrir quelques petits articles lisibles en ligne, comme l'annonce fort à l'avance du premier jour local des poupées de collection.

Les trouvailles sont limitées par le modèle économique des deux journaux en ligne. En effet, leur fond de commerce étant l'actualité des « villages », celle-ci est donc payante. Ça reste tout de même plus pratique qu'essayer de consulter depuis une ville française de province le numéro 1367 du London Philatelist de la Royal Philatelic Society London...

Initiative d'un philatéliste, d'une association, d'un journaliste ?

jeudi 8 octobre 2009

Qui veut le programme ?! Le programme 2011 !

La première partie du programme philatélique de France pour 2011 est paru le 29 septembre 2009.

Mon problème n'est pas dans les thèmes ; attendons d'en voir le traitement par les artistes.

Il est : ce n'est que la première partie, alors que d'autres opérateurs postaux s'en contenterait largement : vingt-et-une émissions plus dix émissions de timbres à message, surnommés tantôt timbre d'écriture, tantôt timbres-poste semi-permanents.

Je remarque donc que le ministre de l'Industrie n'utilise point les grandioses appellations décrites dans la magnificente Charte de la Φlatélie... Aucun des signataires n'a pensé à lui en envoyer un exemplaire ?

Ou, si ses services l'ont reçue, ils paraissent avoir décidé de faire simple et efficace : comme d'habitude.

mercredi 7 octobre 2009

Redevenons optimiste et futile, bref philatéliste

Et hop, redevenons léger et voguons vers les Bermudes... (musique stéréotypée des îles pacifiques) Îles au nom enchanteur de l'Atlantique Nord alors que l'automne pose la tente sur le sud de la France... Également un des paradis fiscaux britanniques d'outre-mer.

En mars 2009, la Bermuda Monetary Authority a introduit de nouveaux billets de banque pour les quatre cents ans de la durable installation britannique sur place. Oui, une sorte de billet d'usage courant à émission commémorative.

La pratique de ces billets n'a d'ailleurs d'égales que les émissions pré-personnalisées de timbres par les services et les agences philatéliques du monde entier. À peu de choses près, un dollar des Bermudes et les frais de change valent un dollar des États-Unis d'Amérique, grand pourvoyeur de billets verts migrant en même temps que les hommes d'affaire, leurs avocats, leurs banquiers ou les vacanciers. Le dollar états-unien est accepté partout dans le territoire, mais si la monnaie vous est rendue en dollar des Bermudes, problème. Cette devise ne peut servir qu'aux Bermudes : à vous de dépenser sur place ou d'aider à vivre un bureau de change.


Le côté Nature et Machin d'un nouveau billet de vingt dollars
(blog Banknote News, 28 mars 2009).

Pourquoi m'intéresse-je soudainement à ces billets lointains ?

Non, pas à cause de la grenouille (d'une des deux espèces introduites par l'être humain), vous confondez avec le blog d'Eric.

Regardez bien... si, là !

En-dessous de l'océan, de l'hologramme-profil de l'île, de la grenouille !!

En bas à gauche !!!

OUIIIIIIIIIIII : la grandiose effigie de Sa Majesté par Arnold Machin.

Il semble que le renouvellement des billets a conduit à moderniser le dessin et à diminuer la place de la reine à celle qu'elle occupe sur les timbres commémoratifs du Royaume-Uni. Et l'effigie Machin convient fort bien à ce rôle, sans crime de lèse-majesté.

Le côté Architecture sans Machin d'un nouveau billet de vingt dollars
(blog Banknote News, 28 mars 2009).

De l'autre côté, encore un peu de faune et de flore, dont un lézard à encre changeante, et un élément architectural historique du territoire.

Remerciements au blog Banknote News qui place des images-spécimens là où l'émetteur officiel des billets ne montrent rien.

Soyons pessimiste

Toute compte fait, même les collectionneurs britanniques sont des vieux messieurs dégoûtants pour l'Office des émissions de timbres-poste de Monaco. En effet, dans le tout nouveau numéro de novembre 2009 de Stamp Magazine, le fameux mannequin perd ses timbres pour attirer le British à l'exposition de prestige Monacophil du 4 au 6 décembre 2009. Encore, sur la côte d'Azur, on imagine qu'elle finira, au pire, en maillot de bain.


Déjà que la Charte de la Φlatélie permet à Φl@poste de faire désormais tout ce qu'elle veut en France métropolitaine, voilà que le Service des postes et télécommunications des Terres australes et antarctiques françaises s'y met aussi. Et hop, un produit à haute valeur spéculative non dentelée pour cinq cents happy few (trop chics pour faire la queue au prochain Salon d'automne ?). Et hip, l'happy few est happy du bô kdô, mais est sad de voir le SPT revenir aux vieux démons de son grand frère métropolitain. « Alors, polémique ou pas polémique à prévoir ? » Alors, hypocrites ou pas hypocrites, les cinq cents futurs spéculateurs ?


Enfin, dans le courrier du jour, le petit bulletin trimestriel des actions de Médecins sans frontières explique à quoi servent les dons reçus, dont celui de neuf millions de dollars états-uniens du collectionneur (qui se passe des pseudo-émissions non dentelées...) Bill Gross. À l'issue du récent référendum sur la départementalisation de Mayotte, la mare
philatélique française se demandait si, à la fin du processus, ce territoire pourrait encore émettre ses propres timbres-poste. Il paraît plus urgent de s'intéresser à la santé et au logement des habitants des actuels bidonvilles de la future France des cent un départements. Quartiers où MSF intervient...

dimanche 4 octobre 2009

Water-polo et timbre de France

D'après le moteur de recherches du fort complet site Phil-Ouest, aucun timbre de France n'existe sur le water-polo malgré une médaille d'or aux jeux Olympiques de 1924.

Et pour cause de non qualification, pas même l'espoir d'une médaille timbrifée dans l'exquise série des jeux d'Helsinki d'André Jacquemin, émise en retard, et dont la péripétite genèse fut récemment contée dans Timbres magazine, en septembre 2008.

Voilà ce que c'est de gagner quand l'imprimerie postale n'est pas encore lancée à un train infernal.

Une fois ajouté le tireur à gauche, je suis sûr que cette photographie peut donner un bloc de cinq à dix timbres : le tireur en extension, le défenseur au bras levé, le gardien pédalant, l'entraîneur debout, le président inquiet, le remplaçant, l'horloge compte à rebours, le ballon publicitaire, le public, La Poste si c'est elle le sponsor, les bonnets numérotés, l'arbitre, le délégué fédéral, le ballon, etc. Et puis, avec mon appareil anti-piscine, pas de risque de reconnaître qui que ce soit.
(licence : Creative Commons by-nc-nd).

...

Quouuuuu-aaaaa !

Ils l'ont déjà fait !

vendredi 2 octobre 2009

Octobre en France : putain, trois mois !

Désolé de cette grossièreté, mais c'est ce que j'ai pensé lorsqu'il m'a fallu réfléchir aux émissions de France d'octobre 2009... la première fois depuis janvier dernier où j'ai décidé de suivre un an complet.


J'évacue donc tout de suite les poupées du 19 octobre qui permettent certes de placer en province une poignée des fort minoritaires manifestations premier jour. Le sujet ne m'intéresse pas. Néanmoins, merci à celui/celle qui a fait s'exercer Elsa Catelin sur l'usage de la gravure sur des timbres en offset. Le résultat est loin des voitures de courses de Martin Mörck pour le Danemark, mais Phil@poste a essayé quelque chose...

Je passe aussi sur Hansi, pseudonyme de Jean-Jacques Waltz, un illustrateur alsacien pro-français du temps où l'Alsace fut un territoire de l'Empire allemand de 1870 à 1918. Ça plaira sûrement aux Alsaciens, surtout avec le sujet costumier choisi. Peut-être que quelque chose de plus « résistant » aurait mieux présenté son œuvre dans le contexte de l'époque, mais je ne remplacerai pas ici les spécialistes de l'histoire politique des arts.


Résistante de 1870 aussi (se préparerait-il une commémoration des cent trente ans de cette guerre et de ses conséquences ?), Juliette Dodu. Magnifique sujet pour attirer les philatélistes : une résistante française, une héroïne des Postes et Télégraphes - ah, nostalgie des PTT... Phil@poste surferait-elle sur le référendum contre la privatisation de La Poste de cette première semaine d'octobre ?

Pierre Jullien a déjà dit ce qu'il pensait de ce timbre et je le rejoins largement : pourquoi le drapeau irlandais en fond ? Et il faut une sacré culture historique pré-téléphonie mobile pour savoir que ce sont des messages télégraphiques que Juliette a espionnés.

À cela s'ajoute un problème historiographique de taille (même si la référence de Wikipédia est issu du monde du spectacle télévisé) : d'après Guy Breton, la résistante décorée n'aurait jamais résisté. Il n'a pas trouvé d'archive de sa condamnation à mort par les troupes d'occupation allemandes, ni de sa grâce par le prince héritier de Prusse, le futur éphémère empereur Friedrich III.

Est-ce la faute des auteures, Claude Perchat pour le dessin et Marie-Noëlle Goffin pour la gravure ? De Phil@poste ravi d'avoir un sujet facile à vendre aux vieux collectionneurs ? Du ministère chargé du programme philatélique et du politicard de la Réunion ou du Loiret qui a milité pour ce timbre ?


Reste celui du 12 octobre pour le centenaire du monument qui trône devant le siège de l'Union postale universelle à Berne ; celle-ci en ayant fait son logotype. Un hommage conjoint franco-suisse à son sculpteur : René de Saint-Marceaux (1845-1915).

Là, mon avis est fort opposé à celui de Pierre Jullien.

Un sujet qui sort de l'ordinaire malgré son apparente marronnièrerie. L'Union postale universelle est certes un sujet rébarbatif de la philatélie thématique, mais la touche suisse de l'émission conjointe (merci, Silvia Brüllhardt) permet de représenter l'œuvre et l'artiste, ce qui n'est pas une habitude de La Poste française.

Deuxièmement, avec Eugène Vaillé - un illustre inconnu avant l'efficace tintamarre orchestré par la Société des amis du musée de La Poste, les philatélistes ont enfin quelques timbres « à eux », sur eux. Même si la maquette du timbre Vaillé se rapproche plus du classicisme désespérant d'une Juliette Dodu.

Enfin, ce n'est pas parce que les artistes « officiels » sont vite oubliés par la masse qu'il faut les oublier complètement. Personnellement, je souhaiterais bien que certains artistes contemporains évitent la postérité. L'outre-noir...

Phil@poste sort les violons pour vendre le timbre aux collectionneurs : un portrait en taille-douce un ! Ah ! Ils ne chôment les graveurs in house de Boulazac.


Cependant, cette émission conjointe-là, c'est La Poste helvétique qui considère ses collectionneurs comme des vaches à lait :

Capture d'écran de la page actualité de La Poste Suisse (adresse initiale, 2 octobre 2009).

Le jumeau suisse sera un timbre de service uniquement utilisable sur les courriers postés au siège de l'Union postale universelle...


Un seul timbre m'intéresse donc et il prendra le relais du palais des papes d'Avignon sur mon courrier vers les postcrossers de l'Union européenne et de la Suisse.

Déjà, au détour de l'annonce du Salon d'automne (page 9 de Timbres magazine d'octobre), une catastrophe s'annonce déjà pour novembre : un de ces fameux bloc de deux timbres à deux tarifs différents, avec le vice de choisir un tarif franchement cher et beaucoup moins utilisé que l'autre...

jeudi 1 octobre 2009

De Guernesey à la Tasmanie : un grand numéro de Gibbons Stamp Monthly

Quand Gibbons Stamp Monthly tient un sujet, ses rédacteurs l'exploitent à fond.

En ce premier octobre, est célébré les quarante ans de l'indépendance postale du bailliage de Guernesey, une des deux composantes politiques des îles Anglo-Normandes avec Jersey. Une dépendance directe de la Couronne britannique.

Dans un premier article de la livraison datée octobre (encore disponible une dizaine de jours au WHSmith de la rue Rivoli à Paris), Chris Morvan raconte l'histoire de la poste de Guernesey à travers ses premiers employés et ses locaux. Une petite poste qui a bénéficié d'abord de la curiosité des philatélistes, puis du courrier des banques et enfin de l'expédition de colis par des entreprises de vente par correspondance en quête d'une fiscalité attractive.

David Gurney, compagnon de la Royal Philatelic Society London, enchaîne avec des articles spécialisés. L'histoire marcophile du bailliage depuis les marques d'agents privés jusqu'à nos jours, en passant par les premiers cachets de la poste royale ouverte en 1794.

Il continue avec les courriers de la Seconde Guerre mondiale et les routes postales reliant le reste du monde à Guernesey occupée par les forces allemandes. Sont particulièrement étudiés le rôle des comités nationaux de la Croix-Rouge et les cartes de correspondance des îliens déplacés en Allemagne en septembre 1942.

Il conlut avec l'histoire philatélique du bailliage et de son appendice opportuniste d'Aurigny (Alderney), depuis un projet d'émission régionale de 1935 aux timbres émis localement en 1948 et 1958, mais valables dans tout le Royaume-Uni. Dans la continuité de l'article précédent, comment la continuité philatélie fut réalisée pendant l'occupation. Et, bien sûr, les grandes dates des émissions de l'opérateur postal indépendant de sa métropole qui n'en est pas vraiment une.

À ces quatre beaux articles, ajoutons, en librairie, le roman épistolaire à couverture timbrée qui a passionné les critiques français : The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society (Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates).


Pour ceux qui hésiteraient encore à s'abonner en ligne ou papier à un magazine britannique, dans le même numéro daté octobre 2009 :
- outre les habituelles pages de suivi spécialisé des nouveautés de la Royal Mail (pas les notices des magazines français, vraiment du spécialisé),
- un reportage de Paul Brittain sur une fabrique de papier de sécurité à Bollington,
- une étude philatélique d'un moment de l'histoire postale australienne : comment la Tasmanie est passée progressivement de l'indépendance postale d'avant 1901 à l'unification philatélique de 1912,
- pour thématistes touristiques, un parcours londonien, un sur une des grandes routes vers le Nord et les églises italiennes,
- il y a même de la littérature de fiction avec une nouvelle philatélique dans les champs de canne de Trinidad, par David Horry,
- un historique du trentenaire et actif musée postal de Bath quant, en face, celui de Caen a clos ses portes.

Pour se changer des classiques de France et de ses colonies, il n'y a pas mieux.

Les collectionneurs français sont-ils de vieux dégoûtants ?

Telle est la question que je me pose en lisant les publicités des magazines philatéliques, et non pas en voyant Eslinger apposer un signe grec pour signaler aux parents les timbres destinés à une population qui pourrait, lors de banquet philatélique, proposer à leur innocente progéniture collectionneuse d'innommables têtes-bêches à gros cachet 69.

Là, c'est l'Office des émissions de timbres-poste de Monaco (OETP) qui a une communication assez... stéréotypée.

On se souviendra que, depuis le printemps 2009, l'office princier utilise les charmes de dos d'un mannequin défilant pour promouvoir ses timbres commémoratifs. Tantôt elle fait scandale en perdant des pans timbrés de sa robe... tantôt elle porte avec style une robe timbrée d'un seul tenant. Elle voyage beaucoup de Monte-Carlo à Londres en passant par Paris.

Entre les magazines d'octobre 2009 des deux côtés de la Manche, il y a une différence.

Au Royaume-Uni, dans Stamp Magazine, elle promeut l'anniversaire de Big Ben à l'approche du Festival du timbre de 2010, avec grande exposition en mai prochain. Robe bien coupée. Le Britannique sait apprécier la belle dame, mais aussi sa tenue.

En France, dans Timbres magazine (page 49), la revoilà redevenue indécente sous la palette graphique d'un illustrateur déluré. Le message : « Retrouvez-moi à Paris » pour le Salon d'automne de novembre... pour voir le bas ou le haut dégommé ? À croire qu'il faut faire espérer de la chair/chère fraîche pour attirer le collectionneur franchouillard.