dimanche 27 juin 2010

Eslinger fais son show... et se ramasse sur 4000 feuilles et une Fête du timbre

29 juin 2010 : pour des commentaires moins tragiloquesques et plus utiles aux collectionneurs actuels de timbres de France, voir Oh les timbres ! et Blog philatélie.

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Bernard Le Lann a mis en ligne la prestation annuelle d'Eslinger, régente de la φatélie φrançaise, devant un aréopage de présidents d'Assoc Philat, vaincus par la Charte... enfin c'est ce qu'elle croyait en arrivant.

Néanmoins, l'artiste a du métier devant la caméra désormais pour ne point humilier (2008...). Alors que le message presse amiénoise et défunt président était que le collectionneur doit choisir et ne pas acheter tout ce que dame Eslinger imprime, cette année, cette dernière affirme être fière d'être membre du « club des boucheurs de cases ». Adepte de l'achat de tout qui est émis...

La salle adore... même si c'est elle et ses membres qui payent la collosale année philatélique 2010, à laquelle une énième « parenthèse » vient d'être ajoutée.

Mon snobisme apprécie peu la courte suite, introduction folklorique, mais l'humour gras aide toujours à brosser une salle dans le sens du poil : parlons football et émission peu opportune avec auto-dérision de la star qui enchaîne sur la musculature des sportifs. Rendre jaloux la majorité du public, c'est se rendre désirable.

Les remerciements chartistes :
- comme vous vous êtes bien appropriés (preuves sur factures) les timbres personnalisés à haute valeur ajoutée,
- comme j'adore vos plaintes qui permettent de faire du service clients et de passer pour la gentille à La Poste [méchants ces guichetiers bancaires qui connaissent pas vos maigres et rémunérateurs besoins],
- comme ma marge est belle que je vais vous créer une carte de fidélité,
- comme vous adorez la France comme je l'aime [le porte-feuille ouvert donc] que je vais tout faire pour que vous puissiez rendre heureux Cloix en vendant encore plus de souvenirs,
- comme vous êtes si traditionnels que je vous sonde pour voir comment je peux transformer les points philatélie [en mini-carrés d'encre ?].

Et puis, c'est l'empathie avec son public : c'est la révolution ! Elle va pendre elle-même le dernier des directeurs de centre de tri modernisé avec les boyaux du dernier directeur du courrier (même s'il a visité les collections exposées). [J'en rajoute un peu trop là, non...] Bref, elle va s'occuper sérieusement du problème de la double oblitération qui défigure les plis philatéliques.

[Rappel : la Royal Mail a la solution depuis longtemps. Coûteuse certes, mais pour une clientèle si fidèle...]

Figure imposée de l'année : unanimité des juges. C'est du dix sur dix.


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Et puis, aïe, les figures librement choisies par les juges-inquisiteurs, pire qu'un correcteur du baccalauréat de philo.

À quand le retour du lieu de postage ou de tri sur le cachet oblitérateur ? ... Là, l'épée de la croisée reste dans son fourreau. Il y a visiblement des batailles perdues d'avance.

Voilà qu'arrive le méchant, le vicieux, le pervers, celui qui a l'esprit mal tourné, qui lit sûrement des blogs que la morale φatélique réprouve... et qui appuie sur la blessure avec son poignard qu'il tenait entre ses dents : dimanche midi pénurie ! et les provinciaux ? et les vils spéculateurs ? Hein, hein ?

De la distribution des fameuses feuilles des quarante ans de l'imprimerie de Boulazac ?

Le sujet-piège, étudié en toute fin d'année car le prof est en retard sur le programme. Celui sur lequel on fait l'impasse tout en préparant des réponses outrageantes en espérant qu'un mot remplacera une dissertation complète.

« Vous avez raison ».

...

Que va-t-elle annoncer ? Des excuses ? Un tirage complémentaire ? Tout le monde en aura ?

Arrêtez de rêver car Eslinger-version marchande est de retour : je ne fais pas d'argent puisque je les vends à la valeur faciale [4 x 40 euros...], l'opération était annoncée, les réservataires en auront quelque chose.

Le public est partagé. Ça commente fort.

Elle en rajoute une couche : elle refuse le mot « spéculation ». Elle a mis de l'« adrénaline » dans la φatélie. Elle a joué sur la « frustration » pour créer le « désir ».

Miracle du talent eslingérien : la majorité mâchiste est conquise. On l'applaudit.


Mais, las ! Elle en fait trop. Sur une remarque à propos des marchands de timbres qui se sont servis, resservis, familialement soutenus, etc., elle annonce qu'elle le sait, que tous nous pouvons faire passer nos cousins [tels des spéculateurs numismates à Monaco].


Le public ne la suit plus.

Elle redevient alors la Directrice, souriante certes mais ferme : ce salon me coûte cher.

On lui rétorque que ça coûte cher aussi au public présent [personnellement ou fédéralement ?].

Elle clôt le débat d'un « Il y a des problèmes beaucoup plus graves » assez maladroit devant les représentants des boucheurs de cases qu'elle glorifiait au début.


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Le ton a bien changé. Elle se venge sur un pauvre bougre qui ne se souvient plus de la date de la Fête du timbre 2011 : dernier week-end de février, on vous a dit !

Et elle enchaîne par une révélation qui met la salle en feu : en 2012, elle veut que ce soit le premier week-end d'octobre. Point final, fermez les bans, pas de débat, la Charte sous mon mouchoir.

Sifflés de la foule en colère. Intervention du président fédéral par intérim (qui croyait en avoir fini avec cette lourde et inattendue fonction).

L'artiste sent qu'il faut composer, que la victoire sera facile [c'est elle qui fournit les timbres pour les souvenirs lol]. Elle conclut généreusement : « Je ne demande pas un débat, je vous annonce que... », en 2012, ce sera entre fin septembre et début octobre. Elle leur accorde le droit de choisir lequel des trois week-ends.

Vive la Charte !


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Diplomatiquement, passons à deux/trois derniers intervenants plus consensuels, ceux qui ont compris qui est le maître de la Charte : oui, je vais redynamiser les bureaux temporaires lors des manifestations spéciales, oui, aidez-nous à trouver des idées d'illustrations pour la France comme j'aime.

Et le summum de l'élégance : oui, bien sûr, pas ce week-end de septembre quand les mairies font la fête du Patrimoine... le suivant ou celui que je veux en octobre :)


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And they live happily ever after... Vivement l'année prochaine.

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