jeudi 14 juillet 2011

Premiers timbres du Sud-Soudan

Ça y est, le Sud-Soudan est lancé dans l'arène philatélique !

Le site du gouvernement du nouvel État annonce hier, 13 juillet, que les trois premiers timbres du pays ont été émis, le jour de l'indépendance, le 9 juillet 2011, d'après le timbre à date à flamme ondulée multicolore reproduite avec la dépêche.


Le drapeau, les armoiries et l'ancien leader John Garang sur de simples fonds blancs sont repris sur un tirage de cent mille timbres, remis aux États fédérés (le Sud-Soudan est une fédération) et distribué principalement dans les campagnes. La poste devant être le principal moyen de communication des 80% de sud-soudanais vivant en zone rurale.

Le même jour, le ministre des Communications et Services postaux, Madut Biar Yel, annonçait que le pays disposait désormais de son propre indicatif téléphonique : le 211. Ne manque plus que le domaine internet.

Urgent : pays sans banque émettrice cherche monnaie

Preuve que créer un État indépendant est un dur labeur, le gouvernement du Sud-Soudan cherche à mettre le plus rapidement possible en circulation les pièces et billets de sa nouvelle monnaie alors que la loi créant la Banque centrale n'a pas encore été votée !

Le futur gouverneur de cette institution, Elijah Majok, a présenté avant-hier, le 12 juillet 2011, les futurs billets en cours d'impression qui pourraient être diffusés à partir du lundi 18.

Billet de cent livres sud-soudanaise, la plus grosse des six coupures
(photographie de Matata Safi).

Parmi les traditionnelles marques de sécurité : gravures esthétiquement complexes, barres métalliques, etc., un côté figure le portrait de John Garang, feu chef de l'Armée de libération du peuple du Soudan qui mena la guerre civile contre le gouvernement central soudanais. De l'autre, une scène animalière.

Six mois depuis le référendum furent donc à peine suffisant pour préparer les billets (tous au portrait de Garang), insuffisant pour les pièces. Le souci est que le Soudan refuse de céder des livres soudanaises au nouveau pays, en sachant que cette devise fut créée pour remplacer le dinar et mieux représenter la diversité du pays après la fin du conflit sud-soudanais...

Deux milliards de livres soudanaises circuleraient au Sud-Soudan. Les banques vont être mises à contribution pour échanger le plus de billets possibles au taux d'une livre du Sud-Soudan pour chaque livre du Soudan, et comptent les revendre à Khartoum (très optimistes ?).

Le mystère : comment va évoluer la valeur de cette monnaie par rapport à ses voisines, notamment les shillings kenyans et ougandais ?

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À titre indicatif (puisqu'il faudrait tenir compte des différences de niveaux de vie), d'après le site de conversion monétaire XE.com, une livre soudanaise (SDG) vaut 0,37432 dollar des États-Unis ou 0,26291 euro.

Mise à jour du 17 juillet 2011 : le 14 juillet, la Banque centrale du Sud-Soudan a reçu sa première livraison de billets de banque. Le 15, la loi créant cette institution a été promulgué par le président Kiir. Le même jour, le premier Conseil des ministres de la jeune république s'est mis d'accord sur le processus d'échange livre soudanaise/livre sud-soudanaise qui devrait durer deux mois.

mardi 12 juillet 2011

Ponts : des billets à la réalité

Fleur Bogert, pour le site PressEurop, signale qu'un graphiste néerlandais, Robin Stam, et la municipalité de Spijkenisse ont décidé de construire des ponts piétonniers à l'image des ponts fictifs dessinés par l'Autrichien Robert Kalina pour la Banque centrale européenne.

Pont de style roman pour le billet de dix euros (BCE).

Les ponts de dix et cinq cents euros seront inaugurés en septembre prochain.

samedi 9 juillet 2011

À surveiller : le Sud-Soudan

Depuis quelques dizaines de minutes, ce 9 juillet 2011, la République du Sud Soudan est devenue un État indépendant. Les journalistes se demandent depuis le référendum d'auto-détermination du 9 janvier 2011 comment s'établit un nouvel État.

Drapeau du Sud-Soudan
(source : Wikipedia en anglais et sa banque d'images libres Commons).


Parmi les questions : les timbres-poste sont l'objet d'une explication de Geoff Anandappa, un des investisseurs de Stanley Gibbons. Cependant, ses remarques correspondent bien à l'état des sites du ministère de la Télécommunication et des Services postaux et de l'Autorité de régulation correspondante : il y a plus urgent que faire plaisir aux collectionneurs.

Déjà, les télécommunications et les flux de marchandises sont prioritaires, notamment pour se libérer du seul accès soudanais, toujours tendu par les problèmes d'une frontière pas encore bornée et de milices armées toujours dangereuses. Une autre urgence est le domaine internet lié à la norme ISO 3166-1 : .sd est celui du Soudan, .su est celui de feue l'Union soviétique. Le gouvernement souhaiterait l'explicite .ss, mais il semble qu'il y a une inquiétude historique en Europe et aux États-Unis (exemple de groupes néo-nazis achetant une adresse en .ss par exemple, comme avec les chaînes télévisées et le .tv de Tuvalu).

En retour aux timbres (puisque pour certains si pas de bout de papier gommé, dentelé, imprimé, pas de philatélie), Anandappa évoque la possible émission de timbres de fortune, de facture locale et peu médiatisée jusqu'à l'Occident, mais évitant l'usage de ceux du Soudan. Ils joueront toutefois mieux leur office sur courrier que les futurs productions d'imprimeurs lointains vendues directement neuves sous blister aux collectionneurs thématistes.

Cependant, pour le moment, la principale route du courrier paraît restée Khartoum, le temps que le système mondial des postes oriente le flux vers l'Ouganda et le Kenya ?

Une histoire postale à suivre.


Merci le 12 juillet 2011 à Dominique pour un lien illustratif.