vendredi 27 janvier 2012

Lectures philatéliques du fond du fauteuil sans étagères

En raison du martèlement publicitaire de Virgin Megastore et d'amazon pour leurs liseuses électroniques (ou e-reader), et depuis quelques temps, l'appel d'acteurs à équiper les écoliers de tablettes tactiles pour alléger leurs cartables, j'avais commencé à fureter les descriptions de produits et les ressources philatéliques en format numérique.

Les dieux du commerce m'étant favorables, j'ai pu, le premier jour des soldes, me procurer pour cinquante euros le modèle d'exposition du Virgin régional de la Samsung E65, dont les défauts montrent le peu d'intérêt du groupe sud-coréen pour ces mini-tablettes en noir et blanc. Mais, dont les qualités et le prix dû à une obsolescence d'un an et trois mois, me permettent de profiter d'un moyen de lecture simple dans le bus.

Note : je ne conseillerais pas l'achat de ce modèle-là. Pour un prix supérieur mais plus raisonnable qu'il y a un an, vous trouverez mieux aujourd'hui.

Note 2 : avant l'achat, vérifiez quels types de fichiers peut lire la liseuse et si les sites et magasins en ligne que vous voulez utiliser vous fourniront bien des lectures dans ce format.

De la largeur d'une main, d'une hauteur de deux, mais d'autres modèles sont aussi lisibles dans un format moins imposant. Pour le moment, le clavier a été utile uniquement pour se passer du stylet tactile (qportatil.com).

Les qualités sont de pouvoir lire vautré dans son canapé ou sur son pouf, couché au lit, assis dans les transports en commun (un outil ne permettant que de lire des livres en noir et blanc, garanti antivol donc). Le format de la bestiole est l'epub, assez généralisé depuis 2007, permettant d'afficher en plusieurs tailles de police en tenant compte des séparations entre les mots, les phrases, les paragraphes, etc. Le pdf est possible, mais il faut que le fichier aient été conçu pour un affichage sur un écran six pouces... pas gagné.

Des images simples en niveaux de gris peuvent être affichés : les timbres classiques apparaissent mieux que les couvertures de roman actuel en seize gris. La couleur en lecture mobile reste l'apanage des tablettes tactiles, sorte de téléphones portables grand format ou écran d'ordinateur portable dont les programmes sont limités aux applications du marché de son créateur (là, je conseille les modèles sous Android). La consommation frénétique de leurs batteries risque de vous faire comprendre vite que la lecture nomade sera limitée par la fréquente rencontre avec une prise électrique (si adaptateur secteur) ou une prise USB d'ordinateur (seul fourni dans mon cas).


Pour la lecture généraliste gratuite (à payer, je préfère encore avoir le livre feuilletable rapidement, mais je n'ai pas encore exploré les possibilités de fonction de recherche et les prises de notes), les ouvrages du domaine public ne manquent pas. Les deux gigaoctets (2Go) de mémoire de ma liseuse me paraissaient peu quand je vois des disques durs d'ordinateur à plusieurs téraoctets, mais le poids des fichiers est très faibles, noir et blanc et peu d'images obligent.

Profitez des cadeaux du domaine public (avec quelques fautes de typographies dues à la numérisation) des librairies commerciales en ligne. Deux sites sont assez imposants, me semblent, pour le moment, être le Projet Gutenberg qui dispose de versions nationales (le domaine public canadien commence plus tôt) et Internet Archive qui accumule dans tous les médias, sous toutes les formes de fichier et à partir de nombreuses sources, dont la Bibliothèque du Congrès des États-Unis, le dépôt légal de ce pays.


Pour la philatélie :

Sur Internet Archive, voilà ce que donne une recherche "stamps" dans "texts". Tous les classiques de la littérature philatélique anglophone apparaissent dans plusieurs formats : il y aura bien celui lisible par votre matériel de bureau ou mobile.

Ceux comme moi disposant légalement des fichiers pdf des archives de Gibbons Stamp Monthly et du London Philatelist, des logiciels professionnels et amateurs proposent de les convertir en ePub. Calibre revient souvent dans les discussions d'informaticiens. Un amateur proposant gratuitement un convertisseur en ligne (si vous avez la patience de le laisser travailler) qui dépanne suffisamment bien, à quelques problèmes de typographie et de mise en page prêts (les colonnes et les illustrations... aïe !).

Je n'ai pas encore eu le temps de travailler le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France ou de trouver un des équivalents francophones d'Internet Archive.


En espérant éclairer les lecteurs que vous êtes, montrer qu'il y a d'autres solutions que les tablettes ip@diennes pour lire sans papier et sans déplacement vers les grandes bibliothèques philatéliques et, là je fantasme trop, voir un mouvement de publication libre des ouvrages du domaine public et des administrations nationales en France... Je pense continuer à longtemps lire en anglais dans le bus.

J'exagère. Je retourne lire La Chartreuse de Parme de Stendhal, un cadeau du fournisseur logiciel de ma liseuse.

dimanche 22 janvier 2012

Quelqu'un a fait du vide en URSS

Amusante collision d'informations au passage de 2011 à 2012.

Le 15 décembre, le mensuel Atouts timbres offre un feuillet soviétique à la gloire de la politique céréalière de feue le grand frère communiste. C'est gentil, thématique et historique... et pas cher :
Trois semaines ensuite, dans Stamp Magazine de février 2012, Tony Lancaster rapporte le résultat d'une bien singulière vente aux enchères chez Spink : des cartons à débarasser le 29 novembre 2011.

Vingt millions de timbres d'URSS émis entre 1963 et 1991, en double par plusieurs dizaines de milliers. Les photographies dans le catalogue de vente montre des exemplaires collés sur les tranches pour se repérer dans ce stock d'invendus saisissant.

En prenant les cotes Yvert et Michel multipliées par le nombre d'exemplaires (voir tableaux dans ledit catalogue, la maison d'enchères assurait une ahurissante cote de plus de dix millions d'euros.

Mise à prix : 100000 €. Prix de vente : 97000 livres sterling, soit environ 115000 euros. 115000 euros divisés par 20 millions de timbres = j'ai bien acheté du papier journal avec un article sur Serge Markó et pas le feuillet-cadeau.



Dernier mystère : d'où provient de stock ? Des stocks de la poste russe (Spink parle de cartons tels que préparés par la poste) ? D'un marchand-grossiste qui a perdu patience d'écouler tout cela ?

Pas un mystère : des offres d'années complètes d'URSS, de thématiques à gogo vont bientôt fleurir.

mercredi 11 janvier 2012

Phénomène littéraire postal au Royaume-Uni

En une huit centaine de pages, Duncan Campbell-Smith raconte l'histoire des postes britanniques. Cinq cents ans cette année 2012 que le premier des « maîtres de la poste », Brian Tucke, reçut ce titre du cardinal Wolsey.

Il écoule ainsi l'histoire du transport du courrier outre-Manche grâce aux archives postales. L'intérêt dépasse les seuls philatélistes (le titre est évoqué au moins cinq fois dans le Stamp Magazine daté février 2012 reçu hier), puisqu'il serait la première histoire complète du Post Office, éphèmérement baptisé Consiglia, puis Royal Mail, de 1945 à nos jours. En clair, pour The Guardian et The Telegraph, un livre qui raconte ce que subit cette entreprise depuis l'ouverture à la concurrence menée aux dépens du monopole historique.

Un prochain de mes livres de chevet.

samedi 7 janvier 2012

Pas d'or et d'argent américains dans les pièces espagnoles

Dans le numéro de janvier 2012 de Sciences & Avenir, un dossier fait un point sur les connaissances des historiens et des scientifiques sur ce que les métaux précieux des civilisations précolombiennes ont pu devenir dans l'Espagne du XVIe siècle.

Un article de Bernadette Arnaud résume, avec l'aide de l'historien Emmanuel Le Roy Ladurie, le résultat des recherches de l'archéo-chimiste Anne-Marie Desaulty et trois autres chercheurs, publié le 23 mai 2011 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (les compte-rendus de l'Acamédie des sciences des États-Unis d'Amérique).

L'idée est d'étudier les isotopes des métaux composant les pièces de monnaie espagnoles frappées entre le XVIe et le XVIIIe. En histoire, cette connaissance permet de retravailler les hypothèses sur l'utilisation des métaux précieux ramenés d'Amérique par les Espagnols.

Les conclusions historiques sont que de l'argent mexicain apparaît dans les pièces du règne de Philippe V (le petit-fils de Louis XIV), début XVIIIe, mais rien de concluant auparavant. L'extrapolation serait que les lingots et les barres de métaux brut seraient passés, sans transformation, aux banquiers et créanciers de la Couronne, majoritairement italiens. L'Espagne empruntait pour financer ses guerres en Europe et remboursait avec les arrivages d'or et d'argent d'outre-Atlantique.

Restent à étudier des pièces italiennes, puis de divers pays et époques d'Europe, pour essayer de retrouver les flux financiers de l'époque moderne.

Pour aller plus loin, les manuels universitaires sont généralement utiles et rapides, tel le Belin sur L'Espagne de 1492 à 1808 par Laurent Bourquin.

dimanche 1 janvier 2012

Cathédrale de Monaco

Difficile de prendre la cathédrale de Monaco sous un autre angle que celui de cette carte postale de l'éditeur Molipor et du timbre émis par l'Office des émissions de timbres-poste pour le centenaire de sa consécration en 2011.

Carte postale : éditions Molipor (Monaco) qui a failli être taxée.
Un beau T au stylo marque la face de correspondance,
vide de timbre.

En effet, en descendant la rue Colonel Bellando de Castro depuis le palais princier (à gauche par rapport au photographe), c'est ainsi que se présente l'ensemble du bâtiment :

La cathédrale en son éclairage nocturne
(licence CC BY-NC-ND 3.0).
Depuis le petit parvis du Conseil national, j'ai, certes, moins de hauteur que l'éditeur de carte postale. Au prochain séjour à Monaco, s'y rendre en journée pour découvrir l'intérieur.