mardi 30 décembre 2014

La semaine d'après : le premier jour présidentiel à Saint-Pierre-et-Miquelon

Hier soir, le journal de la chaîne de télévision publique locale Saint-Pierre-et-Miquelon 1ère évoquait la dernière étape de l'émission marquant la première commémoration par un président de la République française du ralliement des Français de l'archipel à la France libre, le 24 décembre 1941.

Le cachet premier jour par Nathalie Etcheverry et Jean-Jacques Olivero (capture d'écran du reportage de P. Caillet, J. Anger et P. Derible, SPM 1ère, 29 décembre 2014).
Après l'annonce de la veille, puis sa présentation au président François Hollande, le 24 décembre dernier, voilà le premier jour de vente publique après un long week-end de Noël, au bureau de poste de Saint-Pierre. Et le chef de bureau qui tamponne - cinq jours plus tard que la date inscrite - avec le cachet au Surcouf et croix de Lorraine.

Et il y a foule pour le souvenir présidentiel - une tradition locale, les cartes de vœux et pour les amis collectionneurs de Métropole s'ils veulent que le courrier premier jour suive la voie postale. Sinon, le cachet est disponible huit semaines, mais prévoir une enveloppe de retour.

Le deuxième reportage permet de rencontrer l'artiste-maquettiste du timbre, le capitaine de gendarmerie Éric Rességuier, qui évoque sa proposition quand la visite fut projetée, les aspects confidentiels et pressés quand celle-ci fut confirmée. D'après le directeur de l'imprimerie de Boulazac, ce serait la seconde plus rapide impression réalisée par Phil@poste... Un coin daté, s'il vous plaît ?

En novembre 2015, Éric Rességuier verra aussi émis un bloc de quatre timbres sur la gendarmerie française en Amérique du Nord.

À Saint-Pierre-et-Miquelon, il n'est pas le seul artiste multi-tâches. Comme l'indique la référence de la capture d'écran ci-dessus : Patrick Derible, monteur à SPM 1ère le jour, artiste maritime et à la sanguine le reste du temps.

Découvrez le bloc de Rességuier et une biographie de Derible dans cette brochure de spmtimbres proposés au dernier Salon d'automne de Paris, et partagée en ligne par l'association Philapostel.

lundi 29 décembre 2014

Scandale helvète : pas de timbre pour le tennis

Depuis Lausanne, ce lundi 29 janvier 2014, Le Matin répète la colère de René Stammbach, le président du comité directeur de l'Association suisse de tennis, aurait soufflé au germanophone Blick : La Poste Suisse ne veut pas émettre de timbres pour la victoire suisse en coupe Davis, le 23 novembre dernier, face à une équipe de France que les mauvaises langues signalèrent très intégrée à la société helvétique.

Comment se fait-il qu'une poste moderne n'ait pas commencé à imprimer le timbre d'une victoire sportive nationale, plusieurs jours avant qu'elle n'eût lieu ? La poste allemande ne l'a pas regretté cet été en football, la française si pour l'organisation des Jeux olympiques (non émis de 2005, rentabilisé en 2006 avec une légende que la défaite n'a pas gêné).

Le dirigeant ne décolère pas : les hockeyeurs sur glace y ont eu droit en 2013 pour une simple médaille d'argent ! De la jalousie ? Les hockeyeurs plus méritants, vu leur palmarès des six décennies précédentes, que deux des quatre meilleurs joueurs de tennis du monde ?

Réponse postale (par e-mail, précision malicieuse) : ça prend du temps d'imprimer un timbre et ça coûte cher en droit à l'image. Pas faux : les hockeyeurs étaient vus d'en haut sur leur timbre.

Les prix des photographies ont dû fortement augmenter depuis le dix avril 2007 et le timbre représentant Roger Federer portant le trophée à l'ananas du tournoi de Wimbledon - quatrième victoire dans ce tournoi en juin 2006.

Bien mystérieux le choix de La Poste Suisse qui écarte dès lors un potentiel chiffre d'affaires, autant en Suisse que dans le monde entier. Un argument non dit est qu'au niveau de Federer, c'est une série d'usage courant qu'il faudrait pour assurer le suivi philatélique de sa carrière.

Mystérieux oui, seulement si l'on considère donc qu'une fois ouverte la porte de la timbrification des victoires et personnalités sportives vivantes, il est très dur de la claquer silencieusement au nez du premier président de fédération venu.

samedi 27 décembre 2014

Plongée dans l'univers des argentistes

Hier matin vendredi, une occasion se présenta devant la caisse de la supérette du quartier. La cliente précédente avait soit une pièce de cinq euros pour payer, soit devait utiliser sa carte bancaire. Hésitation du caissier qui approche la main du micro pour appeler le directeur.

Là, je demande à voir la pièce. Reconnaissant la Semeuse euro de la décennie précédente (voir les archives du Blog philatélie de Dominique Stéphan dont une des spécialités était une collection ouverte de la Semeuse), je propose à la jeune femme de l'échanger contre un billet de cinq euros.

Ce ne serait pas la première fois que la curiosité brûlera le chat.

Un peu crasseuse le long des lignes, la pièce est bien la cinq euros de 2008, dix grammes à cinquante millièmes d'argent, d'une série allant jusqu'à cinq cents euros en or lancée par la Monnaie de Paris avec la complicité du réseau de bureaux de La Poste.

Que vaut-elle ? Oh pas pour la revendre (en tout cas pas après l'avoir décrassé), juste la curiosité de savoir comment les collectionneurs de pièces sont aussi abusés que les collectionneurs de timbres.

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À ses deux questions : que vaut-elle ? Comment la lustrer ? Un forum revient dans les recherches Google : Argent Métal.

Rapidement, ce lieu est fréquenté par des collectionneurs de pièces de monnaie, de lingots et de jetons en argent qui a l'air de les passionner davantage que les mêmes objets en or, même si rien n'interdit d'aborder des comparaisons entre les métaux précieux.

Collectionneurs, écris-je, car il y a une volonté d'accumulation chez soi ou dans un coffre. La solution  du prestataire Bullion Vault paraissant apprécier avec ses services et ses coffres. Même si le chez soi plaît beaucoup.

Prêt à acheter des rouleaux entiers de pièces en argent, voici une clientèle formidable pour Phil@... la Monnaie de Paris et ses concurrents du monde entier.

Numismate car, par la force des choses avant de placer d'aussi fortes sommes, il faut observer l'objet, en étudier l'histoire - notamment si la pièce est démonétisée ou n'est qu'un jeton qui, malgré une valeur faciale, n'a pas eu valeur légale, et que les aspects esthétiques finissent par émerger au détour d'un fil de discussion.

Là, le philatéliste reconnaît de suite son collègue par l'emploi de petits noms : Napoléon ou Nap, Coq, Semeuse, Hercule pour les anciennes pièces françaises, Maple Leaf pour la canadienne, Arche de Noé d'Arménie, etc.

L'historien postal esquisse un sourire face à la confrontation des différences entre monnaies démonétisées, monnaie actuellement valide et refrappe tardive d'une monnaie démonétisée, équivalente à un jeton.

Investisseur aussi, tel certains accumulateurs de timbres, du prince qatari au complétiste français déçu de la prime négative de sa collection neuve de timbres. Ces forumeurs discutent abondamment d'achat et de revente, de prime donc et comment en user à son avantage, de fiscalité et comment la diminuer légalement,...

...et, principalement, de méfiance envers le système économique, bancaire et financier actuel ; que cela soit à l'échelle nationale, européenne ou mondiale. La double conviction que, soit ils préparent leur retraite plus prudemment qu'avec un placement financier ou qu'un jour, le troc de biens de première nécessité contre de petits bouts de métaux précieux redeviendra nécessaire.

Pourquoi l'argent ? L'or coûte cher. La concurrence des publics émergents, notamment par tradition pour les Indiens, suscite des fièvres spéculatives qui inquiètent des personnes qui ont l'air assez raisonnable pour ne pas acheter/revendre en deux clics, trois mouvements. De plus, l'argent paraît avoir un cours historiquement plus bas, donc l'espoir de réaliser quelque chose à long terme plus grand.

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À ceux qui s'interrogent sur la valeur vénale et fiscale de leur collection philatélique ou sur le fait de se recycler dans l'aurisme et l'argentisme, je conseillerais la lecture des différents fils du dossier fiscalité du forum Argent Métal.

La complexité des questions légales et de taxation réalisée par le fisc français à travers les intermédiaires (marchands, opérateurs postaux) nécessite pas mal de réflexion légiste : démonétisée ou pas ? Statut de bijoux ou de monnaie ?

Consciencieuse lecture des textes de lois et connaissance du droit constitutionnel afin de surprendre la douane en flagrance de ne plus savoir comment appliquer les textes, ou de se méfier encore plus de marchands de monnaie ayant tendance à lire les textes fiscaux français dans le sens qui fait toujours payer le client. Là aussi, comme en φl@télie, les boutiquiers...

Dans ces divers rôles, un des sérieux participants de ce forum, Yannick Colleu, publie régulièrement des ouvrages de conseils aux investisseurs métalliques précieux. Le dernier en septembre 2014 est déjà un investissement aux dires de certains.

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Grâce à un rappel aux règlements par Yannick Colleu, la pièce de cinq euros et toutes celles que la Monnaie de Paris frappe aussi nombreuses que Phil@poste ses émissions de Boulazac, ont un ou des statuts fort bâtards.

Lisez vous-mêmes, vous verrez que l'emploi de caissier est difficile entre pièces de la Monnaie de Paris et pièces étrangères ressemblant à des pièces européennes...

Quant à ma pièce mi-argent, mi-cuivre de cinq euros, elle ne paraît pas un bon placement : pas assez d'argent en proportion. Néanmoins, en très bon état, les prix proposés sur les sites de vente affichent dix euros, mais sont-ils réalisés ?

jeudi 25 décembre 2014

Hollande rejoint la lignée des présidents-philatélistes à Saint-Pierre-et-Miquelon

Pour la première journée : c'est par là.

Hier heure locale, mercredi vingt-quatre décembre, l'édition du journal du soir de la chaîne publique locale Saint-Pierre-et-Miquelon 1ère rapporte la fin du séjour présidentiel dans l'archipel et collectivité d'outre-mer française.
Le logotype commun aux chaînes publiques locales de radio et télévision du réseau Outre-Mer 1ère.
Avec un décollage à neuf heures trente, la visite par François Hollande du musée d'histoire de l'archipel s'est effectuée très tôt et a été accompagnée du second événement philatélique du mandat.

Après une Marianne de la jeunesse qui a permis aux lycéens-sélectionneurs de bousculer éditorialistes et public philatéliques autant que généraux, tout en proposant une étude de cas pour leurs cours d'éducation civique, juridique et sociale en matière de droit d'auteur, le Président Hollande a signé le document philatélique de l'émission hors-programme marquant la première célébration par un président de la République française de l'anniversaire du ralliement de l'archipel à la France libre, le vingt-quatre décembre 1941.

Lancement d'une émission de timbre d'outre-mer par un président de la République... Événement unique ? (capture d'écran du reportage de A. Pinault et L Firtion, SPM 1ère).
Le site officiel du service philatélique de Saint-Pierre-et-Miquelon affiche aujourd'hui la fiche du timbre, mais encore indisponible à la vente en ligne.

Le journal fait un bilan de la visite aux yeux des habitants et d'après les propos présidentiels, avant de s'en retourner aux Noëls chrétiens et profanes.

Et, même s'il semble intéresser par la philatélie, merci d'éviter les lettres ouvertes des collectionneurs au président. On a vu le résultat commercialiste, la dernière fois.

Reste la manifestation premier jour : par ici.

mercredi 24 décembre 2014

Noël philatélique et présidentiel pour Saint-Pierre-et-Miquelon

Ce mardi vingt-trois décembre 2014, l'édition exceptionnelle d'une heure du journal du soir de la chaîne publique locale Saint-Pierre et Miquelon 1ère permet une mise à jour des connaissances du métropolitain sur la vie et les projets espérés de l'archipel-collectivité française d'outre-mer, et de découvrir deux nouvelles philatéliques pendant que les collectionneurs métropolitains et la φFAP espèrent encore du 20 heures de France 2.

La chaîne a suivi pas à pas la première journée de la visite présidentielle de François Hollande, la première qui ne soit pas une escale vers les puissances nord-américaines et la première à mettre les pieds sur l'île de Miquelon-Langlade.

Bien sûr les esprits franchouillards sont chagrins. Allez lire les commentateurs amateurs des sites de presse. Eux d'habitude nationalistes, pro-chrétiens sans aller à la messe et anti-impôts sauf à bénéficier eux-mêmes de la solidarité nationale, dès qu'il s'agit de l'outre-mer, il faudrait donner l'archipel au Canada ou à l'indépendance non souhaitée le plus vite possible...

Bien entendu, le journal de SPM 1ère montre maires, président de Conseil territorial et concitoyens signalant les besoins quotidiens : voirie, besoin de maison de retraites... Comme partout en métropole.

Mais, avec l'aide du billet d'humeur géopolitique de Mikå Mered pour Le Figaro, le 23 décembre 2014, et quelques moments de la visite présidentielle, il est possible de voir poindre un avenir économique plus autonome à l'archipel.

Commun aux deux documents est le projet de grand port à Saint-Pierre qui serait un avant-port nord-américain à l'entrée/sortie des nouvelles routes maritimes arctiques. Les navires porte-conteneurs arctiques pauseraient/poseraient là une partie de leur cargaison à destination des ports sur le Saint-Laurent et les côtes des Nouvelles-Angleterre et -Écosse avant de charger d'autres et de repartir vers le Sud et des ports de plus grande importance. Ce que les compagnies armatrices proposent souvent dans le monde entier, telle la multinationale danoise Maersk.

En terme de développement durable, le débat va être dur car le nouveau maire de Miquelon signale à une chercheure venue parler au président du devenir du littoral et des tombolos de l'île aux deux presqu'îles, qu'elle aurait pu l'informer avant de créer de l'inquiétude. Donc, une île veut creuser un port en eau profonde tandis que l'autre veut protéger son trait de côte des aléas potentiels à venir.

Sur d'autres projets économiques, Mered rappelle que, grâce à ses Territoires austraux et ses bases antarctiques, la France dispose de toute la science polaire pour établir des start ups d'application des trouvailles polaires dans le domaine tempéré... Et pourquoi pas à SPM, seul outre-mer français habité dans une des zones subpolaires. Attention à former les habitants aux compétences requises et les futurs patrons à se fournir localement, au risque d'attirer davantage de Métropolitains et autres Occidentaux, et de bousculer la société saintpierraise.

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Philatéliquement parlant, la visite est heureuse pour les collectionneurs locaux, le Conseil territorial et La Poste d'outre-mer.

Dans une des scènes de foule du début de la journée, un collectionneur est heureux d'obtenir la signature de François Hollande sur son pli philatélique. Il pensera à signaler la référence de la vidéo pour retrouver le journal de 1ère à l'Institut national de l'audiovisuel pour confirmer l'authenticité de sa pièce. En tout cas, il en était tout aussi passionné que ses concitoyens armés de tout appareil doté désormais d'objectif photographique : téléphone, balladeur musical, tablette, etc.

Dans une parenthèse annonçant la journée du Réveillon, la journaliste annonçait l'émission d'un timbre hors-programme (vers 38 minutes 45 de la vidéo), mêlant soixante-treizième anniversaire du ralliement de l'archipel à la France libre en 1941 et célébration de la visite présidentielle.


La maquette d'Éric Resseguier (gendarme philatéliste sur place ?) est touffue : timbres sur timbres d'époque, drapeau tricolore, carte de l'archipel, message de soutien du président,... Ah ! Le charme des hors-programme dont le premier jour aura lieu de dix heures à midi le lundi vingt-neuf décembre, cinq jours après l'émission.

Le site de La Poste de Saint-Pierre-et-Miquelon permet la consultation des tarifs locaux : 0,76 euro permettra dès demain aux habitants de disposer d'un timbre fort utile passé l'augmentation du premier janvier 2015. C'est en effet le nouveau prix de l'expédition d'une lettre prioritaire jusqu'à vingt grammes sur l'ensemble du territoire national, de Dunkerque à Kerguelen, de Miquelon à Wallis.

En conclusion, il reste encore des Français, fiers de l'être sans accuser leurs concitoyens de ne l'être point assez : visitez-les à Saint-Pierre-et-Miquelon en 2016 pour le bicentaire de la réinstallation des habitants français, chassés par l'Anglois à chaque conflit européen jusqu'à 1814.

La suite de la visite ultramarine et philatélique : par ici. Le premier jour : jusque là.

Mort d'un mécène qatari et impatience de Feldman

Le neuf novembre 2014, Saud bin Mohammed al Thani était retrouvé mort, à quarante-huit ans, dans sa résidence de Londres. Un prince du Qatar comme beaucoup du golfe Persique que l'opinion publique européenne a appris à connaître comme étant de riches investisseurs, diversifiant tous azimuts leurs économies nationales au-delà de l'exportation d'hydrocarbures et suppléant à la morosité/prudence/avarice/prodigalité insouciante* de nos propres riches.

Les nécrologies, tout comme le court article sur la Wikipédia en anglais, signalent qu'il a été ministre qatari pour les arts, la culture et le patrimoine et le plus important mécène et collectionneur d'art des deux dernières décennies, en valeur. Même si, en 2005, a été interrogé le fait qu'il collectionne pour lui-même ou pour son royaume, son départ prématuré ne freinera pas l'ardeur de la famille régnante al Thani : la fille de l'actuel émir, al Mayassa, concurrençait déjà le défunt au classement des acheteurs d'art.

Côté timbres-poste, le dix-huit décembre, le journal états-unien Linns rapporte une conséquence de la mort prématuré du prince, un des principaux acheteurs au cours de la vente de la collection guyanaise du savant-collectionneur-sportif (et accessoirement meurtrier) John Eleuthère du Pont, organisée à Genève par la maison suisse Feldman, le 27 juin dernier.

Petit souci à présent : si Feldman est encore en possession des timbres achetés, elle avait accepté des paiements échelonnés des sept millions et demi de dollars des États-Unis que le cheikh venait de flamber, et pour lesquels il était déjà en retard.

En conséquence, Feldman a déposé une plainte devant une cour fédérale à New York afin d'être prioritaire sur la succession de biens de forte valeur achetés via Sotheby's (non, pas de One Cent magenta... Arrêtez avec ce timbre, même Carl Barks et Donald Duck ont fantasmé sur ce timbre unique dès les années 1950) et en encore en dépôt.

Sotheby's, victime elle aussi d'un acheteur plus rapide que la fluidité de son compte en banque : pour le Daily Mail,dans un article sensationnaliste du quatorze novembre, il aurait été victime d'une montre maudite, deux jours avant sa vente qui devait permettre de régler une dette envers la maison d 'enchères.

Si jamais les négociations avec la famille se passaient mal, sachez, collectionneurs de la Guyane britannique, que vous aurez encore une chance aux enchères : investissez et pariez sur l'actuelle guerre des prix du pétrole.


Notes :
* : merci de choisir le terme approprié selon votre mouvance politico-socio-économique.

lundi 22 décembre 2014

50e édition du catalogue Spink des pièces anglaises

En août 2014, je passai dix jours à Worthing, petite station sur la côte méridionale de l'Angleterre, sous un climat frais et venteux. Entre les excursions dans la proche Brighton et quelques lieux historiques alentours, j'eus le temps d'explorer la ville.

Couverture du premier tome pré-décimal de la cinquantième édition du catalogue numismatique anglo-britannique de Spink, la première en deux tomes (site de Spinkbooks).
Peu de philatélie apparente : le Post Office local - partez de la jetée et remontez tout droit vers le nord - a le stock des émissions récentes et des carnets de prestige bien sûr. Jusqu'à entrer cent cinquante mètres plus loin dans une petite boutique vertement devanturée nommée Coins & Collectables.

La boutique Coins & Collectables, 82 Chapel Road, Worthing, BN11 1BN (Google Maps' Street View, 2012).
Sise au 82 Chapel Road, dans les Havercroft Buildings, coincé entre une sandwicherie et un agent immobilier, son propriétaire propose des médailles militaires, quelques uniformes et pièces de céramique anciennes, et surtout des pièces et billets récents ou anciens.

Pour le plaisir du souvenir estival et - objet d'un futur article - parce que la curiosité du système livre/shilling/penny me trotte en tête, j'acquis une petite pièce du règne de George VI et, avant de partir, demandai à l'antiquaire quels étaient les éditeurs britanniques de catalogues numismatiques et s'il en disposait à la vente.

Il revint avec son outil de travail personnel : la quarante-neuvième édition du catalogue Spink, daté 2014, de Coins of England & the United Kingdom.

Comme souvent, l'information fut notée dans le carnet de voyages - plus pour mémoire inconsciente manuscrite que pour se jeter sur le site de la célèbre maison aux enchères. Combien d'années avant de m'occuper de ce catalogue ?

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Finalement, pas si longtemps. D'abord parce que le voyage de mai 2015 pour le salon London 2015 aurait ramené le sujet sur la table, Spink se trouvant sur une de mes routes pédestres au centre de Londres, à deux pas de Russell Square et du British Museum.

Ensuite parce qu'étant abonné aux nouvelles des ventes philatéliques des  Spink, que je zieute d'un œil discret n'ayant pas la passion collectionnite ou le porte-feuille adéquats, un mail d'automne attira immédiatement souvenir et attention.

Pour marquer la cinquantième édition de son catalogue des pièces de monnaie d'Angleterre et du Royaume-Uni, Spink diffusait largement la nouvelle et annonçait les frais de port offerts, même pour l'Europe continentale, sur les pré-commandes.

Diantre !

Et voilà, depuis la semaine dernière, les deux tomes sur mon bureau, feuilletés pendant quelques minutes de loisirs pour découvrir progressivement la numismatique anglaise.

Après plusieurs années de préparation, les émissions décimales étalées de 1968 à la décimalisation complète le 15 février 1971 sont détaillées dans un tome à part de cent cinquante et quelques pages, émissions en métaux précieux et commémoratives comprises. À première vue, exceptions faites d'événements sportifs internationaux organisés au Royaume-Uni, la Royal Mint reste assez sage comparée à la Monnaie de Paris (Sempé, régions, Petit Prince,...).

Le tome 1 reprend tous les pièces qui ne seront plus modifiées par l'actualité monétaire et qui ont eu cours sur le territoire de l'actuelle Angleterre depuis les monnaies romaines à Elizabeth II en passant par les Vikings et toutes les dynasties royales successives.

À suivre selon une autre optique...


Post scriptum touristique :

Je ne peux qu'insister sur le charme du Sussex occidental. Tout en faisant des contorsions pour éviter le consumérisme de Brighton (et sa jetée-fête foraine ?), le Royal Pavilion permet de plonger dans les goûts exotiques du Prince Régent début dix-neuvième siècle.

Les musées locaux, celui de Brighton autant que le local de Worthing, occupent la curiosité entre deux marches le long du littoral. En s'éloignant, le château d'Arundel est saisissant, autant qu'une randonnée depuis les falaises de Beachy Head jusqu'aux marais de Seven Sisters.

dimanche 21 décembre 2014

Orgueils et préjugés franco-britanniques en bilan de fin d'année

La livraison du dernier numéro de 2014 du britannique Stamp Magazine, daté janvier 2015, flattera l'orgueil des collectionneurs français, tout en bousculant leurs préjugés et suscitera réflexions sur la façon dont leurs opérateurs postaux et services philatéliques les considèrent malgré leurs efforts en cette année 2014 finissante.


Pour l'orgueil, Michael Chambers consacre un article richement illustré à la carrière de Pierre Gandon, avec photographie d'une lettre de l'artiste donnant sa version de la genèse de la Marianne de 1945.

La philatélie britannique se pique de plus en plus de la taille-douce de France, une chance pour les auteurs et les collectionneurs français qui veulent passer à l'assaut de la grande île.

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Pour les préjugés et les réflexions, lire l'éditorial de Guy Thomas sur l'envie de bien faire de Royal Mail envers les collectionneurs... maladroitement appliquée à leur grande colère.

Ainsi, en omettant bien sûr l'inflation du nombre d'émissions, le rédacteur en chef constate l'historique effort graphique du programme philatélique en général et celui d'être plus commémoratif pour celui de 2015... sauf que, faute d'atteindre les médias grand public, l'homme de la rue ne le saura jamais. Un lecteur exprime sa déception que le timbre à l'effigie de Margaret Thatcher, au sein d'une série sur les Premiers Ministres, n'a provoqué aucun débat ; pourtant Google témoigne des articles qui ont été consacrés à cette émission.


Ensuite, Thomas se félicite d'une activité inouïe dans les centres de tri pour que les slogans des flammes d'oblitération (oui... la technique moderne le permet, n'est-ce pas La Poste !), autant pour des messages d'importance régionale que nationale. Néanmoins, les imprimantes jet d'encre britannique porte bien leur nom : elles jettent de l'encre sans trop se soucier de la lisibilité :(


Finalement, les quatre années des timbres de distributeurs avec leurs versions d'usage courant (effigie Machin et Union Jack) et temporaire (faune et flore variées) semblent montrer l'avenir de la philatélie... Cependant, les philatélistes spécialisés dans cette nouvelle espèce courent les bureaux pour comprendre les variations de police causées par les changements de machine et les mises à jour de logiciel, leur apparition sur des illustrations non prévues par Royal Mail elle-même.

Pour Thomas, ces variétés ont été créées inutilement... mais n'est-ce pas le cas de bon nombre de surcharges des colonies : en rouge ou en noir, bien droite se-tenant à de travers. Il y en a dans l'empire français comme britannique : voir l'article du même numéro sur les tourments du nouveau postier britannique du protectorat d'Oil Rivers (devenu ensuite le protectorat de la Côte du Niger).

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Tout ceci  fait écho aux aléas des bonnes intentions du nouveau directeur de φ-φ, Gilles Livchitz, qui s'est montré, en juin 2014, très attentif aux demandes et plaintes des représentants régionaux de la φFAP... qui lui firent remarquer que ses prédécesseurs avaient montré le même empressement à leur plaire LOL

Donc, des émissions suscitant le désir des collectionneurs : Trésors de la (vieille) philatélie, gavage des oies à coups de reprise d'usage courant anciens à tout va... Bilan : destruction d'invendus et surchargement à la logique évanescente. N'est pas Françoise Eslinger qui veut ! Nah !


Au bilan fin 2014, quant Royal Mail fait imprimer les code-barres des feuillets dans une marge découpée si vendus par son service par correspondance / conservée si vendus en bureau, φ-φ annonce que ces barres qui chagrinent certains seront aisément effaçables à la gomme, voire à l'eau, selon le procédé d'impression du bloc. Comme si le marché des variétés falsifiées ne causait pas tant de victimes.

Cela me rappelle un mail de Julia Lee de Stamp Magazine me demandant, en 2007, de vérifier une rumeur parvenue jusqu'à Londres : l'encre d'un des timbres de France pouvait aisément s'effacer avec une gomme. Hop, achat de deux exemplaires de la galerie des Glaces et, en effet, l'encre s'efface... tout comme celle d'autres timbres commémoratifs d'aspect très lisse, pour ne pas dire copier-coller d'une banque d'images. Merci de proposer quelque chose qui peut déjà se faire, ça vous place au niveau de l'Omni-Président chartiste qui promettait un tiers du programme en taille-douce alors que c'était déjà le cas...


Évidemment que les houleuses relations que des associations philatéliques ont - ou, en l'occurence, n'ont pas - avec plusieurs directions de bureaux et de centres de tri pour obtenir des premiers un bureau à oblitération spéciale et d'éviter une oblitération inesthétique des seconds, ce sera pour quand il y aura un capitaine sur le navire postal pour rappeler que le mousse φ-φ a sa place dans l'équipage.

Sur ce point, Royal Mail a une solution protectrice quoique peu environnementale et qu'elle retire l'effet « je suis passée par un centre de tri » à l'enveloppe - mais à un exemple de courrier massacré au stylo ou au feutre par numéro, les centres de tri british valent les nôtres.

On peut imaginer offrir un des nombreux invendus des trésors de la philatélie aux collectionneurs premierjouristes qui rapporteraient dix enveloppes en plastique.

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2015, ici comme au-delà de la Manche, sera encore une année difficile pour les relations tripartites entre les collectionneurs conservateurs, les services philatéliques et les centres de tri.

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Ah, au fait, je la ramène encore, mais... deux directeurs depuis la retraite de madame Eslinger et QU'EST-CE QUE CE <époque de Noël, de paix et de compréhension> DE φ fait encore sur les timbres de France (sans demander pourquoi ceux-ci sont encore à valeur faciale numérique) !!!


dimanche 7 décembre 2014

Des territoires impénétrables ou presque sur France Culture

Quand il n'y a pas assez de temps pour philatélier autrement qu'en lisant les abonnements mensuels britanniques, on se cultive les oreilles pendant les divers trajets qui parsèment la vie de homo urbanicus : en allant travailler, faire les courses, etc.
Image-totem de l'émission CulturesMonde (site de France Culture).

Magie de la modernité : nul besoin d'être disponible pour écouter une émission de radio lors de sa première diffusion. Podcast propriétaire ou capture à travers de multiples logiciels externes ou internes au navigateur internet.

Ainsi, cette semaine de trajets professionnels nocturnes (vivement que le solstice soit dépassé), écoute des quatre émissions sur les « territoire impénétrable » de CulturesMonde, diffusé à onze heures du dix au treize novembre 2014 par France Culture.

Et les philatélistes apprécieront certains thèmes et témoins.

Le lundi : les « royaumes ermites » avec les exemples des dictatures fermées de Corée du Nord et de l'Érythrée. Et dont pourtant, au moins pour la première, les timbres-poste se diffusent en masse.

Mardi : « Quand les frontières s'entrouvent » en Birmanie et en Iran, l'une en cours de démocratisation, l'autre une démocratie qui dépayse l'occidental sécularisé. Du courrier en perspective ou les nouvelles technologies sont-elles déjà trop présentes ?

Mercredi : « Terres saintes, entrée interdite » avec la gestion des flux humains à La Mecque et Jérusalem, mais aussi le territoire religieux, machiste et émetteurs de timbre-poste qu'est le mont Athos en (dehors de la) Grèce.

Enfin jeudi, deux témoins de territoires très difficiles d'accès, autant par les moyens et distances que par les autorisations nécessaires : l'océanographe Paul Tréguer évoque la conquête de l'Antarctique depuis la course au pôle Sud jusqu'à l'invasion des touristes... Mise en perspective des articles du reporter Pierre Jullien sur sa croisière des Terres australes françaises en seize épisodes répartis entre novembre et décembre 2014... et du débat d'il y a un an sur le tourisme antarctique quand un navire russe en perdition avait retardé plusieurs missions scientifiques.

Doublement mise en perspective par le témoignage de Clarence Boulay qui a passé une année entière à Tristan da Cunha, territoire d'un outre-mer très isolé du Royaume-Uni. Aventure scientifique et sociale, où la vente de timbres-poste n'a pas encore détroné la pêche et est concurrencée par les escales de paquebots pendant l'été austral.

L'émission se termine à la base Concordia où la glaciologue Albane Barbero a passé l'année 2013 et dont elle a nourri un blog.

samedi 15 novembre 2014

Lundy n'intéresse pas que les ornithologues et les philatélistes

Au gré des lectures de magazines philatéliques, il est des sujets où l'auteur de ces lignes se dit que, décidément, ne s'y intéressent que les personnes en manque d'images dentelées gommées : le système bipostal andorran quant le reste du monde ne va dans ce pays que pour les produits détaxés, la multitude des souverains locaux disposant leurs effigies sur des timbres censément d'un pays membre de l'Empire britannique ou de la Fédération de Malaisie ou d'une communauté d'émirats...

Sans oublier pourquoi, en Antarctique, des manchots adéliens acceptent d'emprunter une passerelle et pourquoi on en fait un timbre.

Dans ces sujets figurent les postes privés des îles et îlots britanniques, tellement peu peuplés et difficiles d'accès, que l'administration des postes de Sa Majesté a très tôt trouvé trop coûteuses à desservir. Comme Lundy à dix-neuf kilomètres du Devon, au sud-ouest de l'Angleterre, à deux heures de ferry des ports proches.

Pour une histoire postale et des images des timbres à valeur faciale émise en puffin ou macareux au sud de la Manche, voir cette page non datée du Stamp Collecting Blog.

Et bien, j'avais tort, en découvrant pendant un séjour anglais, dans The Times, pardon un de ses multiples magazines additionnels du week-end The Sunday Times Magazine du dix août 2014, une rencontre entre la journaliste Victoria Coleman-Smith et le manager de l'île Derek Green. Version (payante) en ligne par ici.

lundi 20 octobre 2014

Comment fait La Poste pour faire oublier la prochaine augmentation ?

Depuis le premier octobre dernier, La Poste essaie de communiquer à l'opposé des réactions de l'annonce d'une forte augmentation des tarifs postaux du service universel de la lettre au premier janvier 2015, et ce, rapidement dans la presse et... au cinéma.

La couverture du Figaro du 3 octobre 2014 (copie d'écran du site).
 Alors que les lecteurs des journaux en ligne gaussaient l'entreprise postale qui augmente les tarifs de produits de moins en moins utilisés, il fallait bien réagir et réattirer la clientèle vers les activités contemporaines du groupe.

Rien de bien neuf : en septembre 2013, un petit chaperon bleu postal faisait découvrir les offres data de La Poste.

Effet garanti en tout cas : la une du bleu conservateur Figaro qui devient jaune canari. Un slogan-rappel fort : « aujourd'hui dans Le Figaro. Tous les jours dans votre quotidien ».

La couverture de Libération des 4 et 5 octobre 2014 (copie d'écran du site).
Le lendemain, numéro de week-end du plus libéral Libération avec oblitération fictive de la plate-forme industrielle courrier de Paris Nord à Gonesse (95504 cedex).

Celui-là fut acheté par votre serviteur, surtout pour le dossier sur « La nuit menacée » à Paris où les habitants souhaitent plus de calme de la part des noctambules.

Quels messages individuels pour La Poste ?

En page deux, un bloc de vignettes dentelées - certains symboles ont la vie dure - résume en images : tout pour comprendre que votre colis et les services postaux vous parviendront vaille que vaille, quitte à utiliser un téléphone mobile.

Puis, quelques cases dans le journal explicite : livreur de colis page 7, La Poste « donne des bras, des jambes et un sourire à Internet » page 9. Pages 13 et 15, l'application mobile de La Poste permet « d'avoir un bureau de poste dans [son] bus », permettant pages 21 et 23 de suivre vos colis. En grasse matinée et la flème, pas de souci, le site de La Poste - pages 39 et 41 - vous permet d'acheter des timbres et d'envoyer du courrier depuis son domicile.

Pour finir page 49, une pique sur les tarifs : « Morlaix-Tokyo : 0,98 €* / Qui dit mieux ? ». L'astérisque précisant qu'il ne s'agit pas du prix du voyage du lecteur pour Tokyo.

Retour au cahier de une : « Connaissez-vous les nouveaux services de La Poste ? »

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Le rédacteur en chef du journal Laurent Joffrin précise sur la véritable une que l'invasion jaune est une opération de communication entre deux alliés objectifs : « elle distribue les journaux - à un tarif préférentiel - et subit, comme eux, le défi de la mutation que lui lancent les réseaux en ligne ».

Un métier en difficulté communiquant à travers un autre métier en difficulté...

Heureusement que La Poste connaît le cinéma : destruction de 4L postale dans Les Visiteurs en 1993 côté film, Le Jeune côté publicité en 2002.

Surprise ce mercredi soir au cinéma, La Poste présente encore des jeunes, désormais à l'époque de la famille nouvelle - recomposée ou au désir tardif de deuxième enfant : le très grand frère gérant la toute petite sœur, et faute de talents de blanchisseur, devant faire appel à toute la panoplie nouvelle de La Poste pour se faire livrer dare-dare le jumeau du doudou avant le retour des parents.

Belle tentative en trente secondes de rappeler à la génération web et portable que le courrier a besoin d'opérateurs postaux pour circuler. Quitte à l'inciter à la correspondance en transformant l'écriture-clavier en carte postale imprimée par La Poste elle-même.

À en croire Le Figaro Économie du 2 octobre, c'est un bombardement publicitaire que subissent mes compatriotes regardant encore la télévision à horaires imposés, avec concours TF1 de Montimbramoi... Heureux je suis d'appartenir à la génération pour qui l'écran affiche ce que je veux quand je le souhaite.

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Cela aura-t-il un effet sur le chiffre d'affaires et les profits de La Poste ? Aucune idée, même si je pense que c'est par la fidélité des entreprises à ses services qu'elle tiendra bon.

Mais, il faudrait rattraper les clients particuliers en effet, qui, technologie aidant, ne sont obligés de passer par l'entreprise publique que pour les recommandés par obligation légale, et peut-être la réception de colis où les concurrents se multiplient.

Les collectionneurs de vignettes, eux, ont l'air d'avoir déserté le champ de bataille. Déjà, le passage du nombre de timbres vendus au nombre de timbres imprimés devait cacher un souci et faire croire à des pénuries...

L'émission de luxe de timbres en taille-douce pour lettre recommandée, « Les Trésors de la philatélie », sponsorisée par la φFAP, voit φ@l@laposte détruire la moitié du tirage pour tenter d'attirer les collectionneurs paniqués de l'avoir ratée et, remarque le blogueur Pierre Jullien, les spéculateurs de tout poil y venir pour les années suivantes.

Incinération pour tenter d'animer du feu sacré les visiteurs du Salon d'automne de novembre qui apprécieront les réchauffés :
1) carnet des nombreux timbres de juin : chers clients, pourriez-vous vous contenter de carnets commémoratifs autocollants plutôt que de coûteuses feuilles dentelées gommées ? Ça aiderait notre marge bénéficiaire.
2) la surcharge des invendus d'une autre feuille coûteuse. Quel meilleur moyen de marquer les soixante-dix ans de la première effigie philatélique Marianne émise par le phénix républicain à Alger qu'en employant une autre effigie maculée d'encre...

LOL

comme dirait ironiquement les jeunes.

jeudi 2 octobre 2014

L'international projet gravure d'Adrian Keppel

Pour les amateurs francophones de taille-douce et de gravure, le Néerlandais-Écossais par adoption Adrian Keppel accumule, depuis avril 2013, nombre de données sur les graveurs de timbres-poste du monde entier.

La page d'entrée du blog Stamp Engravers d'Adrian Keppel, le 2 octobre 2014.
Keppel tient une chronique dans le mensuel britannique Stamp Magazine, y présentant une série d'usage courant par numéro, de sa genèse à sa carrière en une page. Jusqu'en décembre 2013, il a également tenu le blog du magazine ; ce dernier disposant également d'un forum et de tous les outils des réseaux sociaux.

Stamp Engravers est un blog-base de données qu'il faut consulter par la liste des pays/régions du monde ou celle des auteurs par ordre alphabétique : glissez la page jusqu'à retrouver les index dans la colonne de droite.
L'index pour retrouver les artistes dans la base-blog selon la première lettre du patronyme (au 2 octobre 2014).
L'ordre chronologique des posts signale l'ordre d'entrée du graveur dans la base ; chaque post pouvant être mis à jour par réécriture.

Évidemment, selon ce que la mémoire vivante, orale ou écrite retient, les fiches sont plus ou moins fournies. Les derniers entrées n'ont pas (encore : lecteurs, écrivez à Adrian si...) encore de prénom complet, mais ont dû être retrouvé grâce à leur signature sur timbre ou grâce à un catalogue qui veut bien fournir cette information (on oublie Yvert...).

L'outil se révèle fort utile. Hier mercredi premier octobre, Larry Rosenblums, un des deux rédacteurs du blog Machin Mania a pu ainsi retrouver le graveur des premiers timbres à l'effigie d'Elizabeth II, émis en 1969.

Si tout le monde connaît le père de l'effigie, Arnold Machin, et Czesław Słania, le graveur des Machins  de 1999, comment retrouver celui des timbres de 1969... sans ouvrir un catalogue puisque l'ordinateur est allumé.

Hop, une recherche Google avec site:stampengravers.blogspot.co.uk et nous retrouvons Robert George Godbehear, graveur de timbres néo-zélandais, et par la grâce de la passion machinique, la difficile genèse dessinée puis imprimée de ces timbres.

Un outil pratique que vous pouvez aider à compléter en anglais en participant au forum de Stamp Magazine, dans le fil de discussion consacré aux graveurs.

'Libération' par l'AFP, le plus pédagogue sur la forte augmentation des tarifs postaux

En reprenant hier, mercredi premier octobre 2014, la dépêche de l'Agence France Presse sur la très forte augmentation des tarifs postaux intérieurs de La Poste française le premier janvier prochain, Libération me semble expliquer le mieux les problèmes qui causent et seront causés par ce +7%.
Coûts de l'expédition d'une lettre et évolution du tarif d'expédition d'une lettre prioritaire jusqu'à vingt grammes (AFP via Liberation.fr). Remarquez qu'aucun article de presse ne s'interroge sur comment faire baisser le coût de la distribution, il ne faudrait pas braquer le lectorat.
Les autres médias focalisant sur le coût pour les particuliers et le risque d'aggraver la chute du recours à l'opérateur postal pour envoyer lettres et colis.

Allant même jusqu'à l'outil le plus stupide de la création médiatique : le sondage à question unique comme sur le site du quotidien languedocien Midi Libre. Et, hier soir alors que j'oubliai de sauvegarder l'adresse de la page introuvable ce matin, une majorité des internautes affirmaient qu'ils allaient envoyer moins de courrier...

Ce qu'ils font déjà, incités que nous sommes par les entreprises insistant de plus en plus à souscrire des abonnements ou des services par leurs sites web avec paiement par prélèvements ou carte bancaire.

Reste la facilité de l'AFP à parler du « prix du timbre », ce qui pour les collectionneurs de phi-vignettes postales a un goût amer de lait tiré d'une vache à lait.


Dernière joie, recommencée après l'augmentation de 2011, la Marianne des Français de Thierry Lamouche n'est pas morte et résiste face à ses deux successeurs, celle du deuil sous l'omni-Président, puis celle du quiproquo sous l'actuel. Et une belle image philatélique : une bonne boîte bien remplie de rouleaux de timbres à validité permanente rouges.

Dernière tristesse : malgré un beau graphique de l'infographiste idé, aucune référence à ce qui pourrait être décidé pour maintenir le coût d'expédition. La moitié est due à la distribution six jours par semaine par des facteurs aux tournées allongées desservant chaque boîte aux lettres de la nation...

N'est-il pas tant de se demander si recevoir du courrier le samedi est essentiel - exception des colis dont il faudrait pouvoir choisir la demi-journée - voire si une tournée un jour sur deux n'y suffiraient pas. Si, dans ces nouvelles zones bétonnées des couronnes périurbaines, un regroupement des boîtes par lotissement n'aiderait pas sur les postes carburant et temps de distribution nécessaires.

Que de sondages simplistes dans les quotidiens pour frigorifier des politiciens ambigus.

samedi 13 septembre 2014

La Poste à la ramasse selon 'Capital' de septembre 2014 ou pas...

Deux petites allusions dans le numéro 276 de Capital daté septembre 2014 annoncent des moments difficiles pour La Poste française. Bien fait pour elle vue la réexpédition chaotique que subit mon courrier de mon ancien domicile. Sauf qu'en creusant les allusions, ce n'est peut-être pas toujours méritée...

Tout d'abord un beau dossier pédagogique d'un trio rédactif sur le rôle des autorités indépendantes et de l'activisme de leurs présidents respectifs ; ces organismes étatiques s'assurant du respect des règles du jeu dans certains secteurs-clés ou stratégiques (télécoms, audovisuel, ferroviaire, énergie, bourse, jeux en ligne) ou de la concurrence globale.

C'est cette dernière, l'Autorité de la concurrence présidée par Bruno Lasserre, qui a une enquête postale sur le feu : elle a « un soupçon d'entente dans les colis postaux »... C'est tout et c'est bien mystérieux. La photographie d'illustration est claire : un facteur en bleu et jaune remettant un colis au scotché portant oiseau postal et la légende « Colis postaux : soupçons d'entente entre Poste et privés ».

En effet, Google Actualités révèle plusieurs articles mi-juillet 2014 sur ce lancement d'enquête. Un vieux sujet puisque le 12 mai 2011, l'Autorité interdisait l'accord de coopération entre La Poste et Mondial Relay, quelques mois à peine après l'ouverture de ce secteur à la concurrence.

Au gré de mes découvertes dilettantes, il est vrai que le secteur du colis de bureau postal à particulier, de point-dépose en point-retrait connaît de multiples acteurs... même si certains appartiennent au groupe La Poste sans trop en faire la référence dans leur publicité, tels La Navette Pick Up et ses transporteurs Geopost.

Sauf que si Capital insiste sur La Poste, l'article de Challenges du 16 juillet (à partir d'une dépêche Reuters) met la loupe sur trois filiales françaises de deux groupes européens et un états-unien : TNT Express et sa filiale TNT Express France, FedEx pour FedEx Express France (original pour l'ancienne Tatex) et Royal Mail pour GLS.

Rien sur une entreprise liée à La Poste...

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Plus tangible est la poste aux armées que les philatélistes militaires savent en réforme en ce début de vingt-et-unième siècle, tel le blog La Poste aux armées qui annonce régulièrement la dissolution des bureaux postaux interarmées.

Avec Capital, nous retrouvons qui fait passer ce courrier « avec l'engagement de livraison, un argument qui a fait mouche » : l'entreprise de restauration collective Sodexho livre depuis 2011 le courrier des militaires français en opération.

Une activité de moins en moins étonnante pour ce groupe, la cantine ne pourvoyant que de faibles marges bénéficiaires que le groupe s'emploie à maintenir par une stricte lutte contre les repas jetés et maintenant le plus possible son personnel peu qualifié, mais bien formé.

Il s'emploie donc, en France et dans le monde, à développer des activités de services aux entreprises demandant personnel peu qualifié et tâches répétitives : de la gestion du stress des cadres chinois à la désinfection aux lampes au xénon dans les hôpitaux états-uniens, voire la gestion de salles de sport à côté des cantines de plate-formes pétrolières canadiennes.

Pour les militaires française, ce que ne dit pas Capital dans sa petite phrase, c'est que Sodexho et La Poste travaillent en consortium sur ce contrat depuis novembre 2012 jusqu'à 2016, en se répartissant le travail selon la présence de personnels de Sodexho.

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Finalement, tout n'est pas si sombre pour La Poste. Quant à mon courrier censé être réexpédié... peut-être devrais-je demander à ma concierge de se faire embaucher par Sodexho ?

dimanche 7 septembre 2014

Jean-Pierre Callu : discret révolutionnaire numismate

Dans son édition daté dimanche 7 - lundi 8 (version web), Le Monde publie la nécrologie de l'académicien, latiniste, historien et numismate Jean-Pierre Callu, mort le 29 août 2014.
Jean-Pierre Callu en tenue d'académicien (site de l'Académie des inscriptions et belles-lettres).
Normalien, agrégé de lettres classiques au début des années 1950, papillonne à l'École pratique des hautes études (EPHE), à l'École française de Rome, il se fixe sur les monnaies pour ses études de l'Empire romain tardif (IIIe-Ve siècle).

Comme la numismatique est considérée comme une basse science auxiliaire de l'histoire, il passe sa carrière d'universitaire comme enseignant de latin et de littérature latine aux universités de Strasbourg, de la Sorbonne, de Rennes et de Nanterre.

C'est en 1981 que l'EPHE crée un statut à la mesure de son œuvre d'historien : il devient directeur d'« histoire et littérature du Bas Empire ».

En effet, au-delà de la traduction et de la leçon des textes latins, jusqu'aux plus négligés, dès les années 1960, il étudie tout vestige monétaire permettant de comprendre l'évolution de l'Empire dans ses derniers siècles : archéologue dans les provinces extérieures, rat de bibliothèque dans les cabinets de médaille et collectionneurs dans les catalogues des collections célèbres et des ventes.

Cette étude systématique lui a permis de renouveler la connaissance de la circulation monétaire, et par là, de l'histoire économique de l'Empire tardif.

Depuis 1995, il siégeait à l'Académie des inscriptions et belles-lettres.


Je me permets de citer la fin de la nécrologie rédigée par Philippe-Jean Catinchi car elle montre en quoi le travail de Callu tranche avec notre époque de crétins historiens-stars, de numismates achetant des pièces décorées du Vatican, et autres couples de littérateurs mal assortis :


« (...) cet homme discret, presque timide, 
a mené un parcours semblable à son sujet d'études : 
invisible au premier regard mais décisif 
pour qui veut comprendre les enjeux réels de la recherche. »

Aller plus loin, ses deux premiers grands textes fondateurs :
- Genio Populi Romani (295-316) : contribution à une histoire numismatique de la Tétrarchie, 1960 ;
- La Politique monétaire des empereurs romains de 238 à 311, 1969 ;

puis de l'étude de littératures latines :
- Lettres, puis Discours du sénateur Symmaque (340-405), 1972-2009 ;
- avec Anne Gaden et Olivier Desbordes, tome 1 de l'édition de l'Histoire auguste, 1992 ;
- avec Pierre Riché, Correspondance de Gerbert d'Aurillac (alias pape Sylvestre II), 1993.

samedi 30 août 2014

D'un catalogue des timbres-sms ?

Depuis le mercredi 20 août 2014 environ, la presse française couvre le lancement du timbre-sms par La Poste helvétique (exemple au Figaro des philatélistes). À partir d'un article dans le magazine de fin de semaine du Monde daté samedi 30,sur son blog Philatélie au quotidienle journaliste philatélique Pierre Jullien accuse l'opérateur postal d'enterrer le timbre-papier.

Avec un peu de recul, le postier suisse n'invente rien, mais il semble que les journalistes et les collectionneurs français ne lisent pas l'anglais, ni l'allemand et qu'il a fallu attendre six ans qu'un pays francophone soit concerné pour s'insurger...

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1. La Deutsche Post avec Handyporto : 15 août 2008 (source : la foire aux questions du site officiel).

Ici même, le 24 novembre 2008, nous signalions une publicité pour ce service d'« affranchissement à portée de main » ciblant les jeunes qui ont plus facilement un téléphone portable à proximité qu'un bureau de poste ouvert.

Actuellement, le service reste disponible par sms au 22122 (messages : BRIEF ou KARTE). Le sms-réponse donne un code de douze chiffres en trois lignes de quatre.

Le service reste cher : 95 cents pour la lettre puis 98 à partir du premier janvier 2013, 85 pour la carte postale, contre respectivement 65 et 45. L'entreprise le justifie par le coût des opérateurs téléphoniques, le coût de l'innovation (matériel de tri et temps de traitement) et le fait de s'affranchir d'un timbre physique (tiens, mourra-t-il avec cette condition ?).

Notons en 2014 que le site de la Deutsche Post incite davantage à installer une application pour téléphone mobile qui permet d'obtenir le code plus rapidement et qui localise la boîte aux lettres le plus proche du téléphone.


2. En 2011, le web anglophone signale l'apparition de ce service au Danemark et en Suède, Post Danmark et Posten AB appartenant au même groupe PostNord depuis 2009.

Mes compétences en danois et suédois ne m'ont permis que de retrouver la page mobile de Post Danmark : application ou sms sont également disponibles.

Code de neuf chiffres valable pour de nombreux types d'envoi, mais il faut avoir envoyer les informations nécessaires : prioritaire A ou économique B, masse du pli en grammes, nom du pays pour l'étranger. Valable sept jours, le timbre-sms offre les mêmes tarifs que les autres systèmes d'affranchissement.

Une carte postale pour la France depuis Copenhague et vous ne savez pas trouver un bureau de poste : "A 20g France" au 1900.


3. Póstur en Islande vers décembre 2011 avec information en français (en anglais).

Dans un pays où les éléments peuvent rendre l'accès aux services postaux complexe (hiver rigoureux, éruption volcanique, ou tout simplement distances, etc.), il paraît naturel que sa poste songe à toute une panoplie de services en ligne : plutôt enterrer le timbre-papier que le postier ou le client, en quelque sorte.

Le système est identique au Danemark : message simplifié au 1900 pour recevoir un code de cinq chiffres qui peut être valable de une à cinquante lettres.

F 1 = le code reçu est valable une seule fois pour une lettre intérieure prioritaire.
F B 1 = de même pour une lettre économique.
F 50 = le code reçu est valable cinquante fois.

Aucun souci de triche dans le temps puisque le code est valable sept jours. Un code sur une lettre surnuméraire doit être refusé au tri et taxer.

Cela commence à faire davantage penser à des timbres préoblitérés ou vignettes de comptoir postal pour ceux qui ne voient que des timbres là où il y a des dents et une illustration.


4. La Poste en Suisse : premier septembre 2014, après un test d'un an.

Système à l'allemande, envoyez timbre au 414 pour un code de douze signes valables dix jours pour un courrier standard.

Surcoût : vingt centimes de franc suisse.

M, le magazine du Monde signale - ou recopie une agence de presse - cent mille courriers ainsi affranchis depuis septembre 2013... Avant de parler de mort du timbre-papier, retrouver le nombre de courriers de particuliers circulant chaque année en Suisse ?

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Avant la Suisse lundi prochain, trois (ou quatre) pays européens déjà concernés en six ans et qui ne semble pas avoir abandonné l'émission de timbres-poste aux clients non collectionneurs...

ou pas plus que La Poste française : le timbre-poste-papier n'est pas en général le moyen le plus pratique pour les opérateurs postaux de signaler les courriers correctement affranchis... sauf pour les clients individuels qui veulent acheter ces affranchissement à l'avance pour poster des courriers quand ils veulent.

Pour tenir à jour cette liste et les modes d'emploi, je remercie ceux qui m'indiqueront des corrections par l'usage qu'ils ont de ces services, et d'autres expériences ou timbres-code-par-sms existant de par le monde et que des médias trop franco-centrés oublient de remarquer.

jeudi 28 août 2014

Mayotte vue des Comores, loin de la quiétude philatélique

Tournant été/rentrée en France métropolitaine, moment des îles : nostalgie pour une majorité des actifs rêvant déjà de leurs prochains congés en se tournant vers la collection de leurs timbres, préparation de voyage en dehors des grandes affluences estivales pour une partie des retraités. Timbres magazine de septembre en joue avec communication néo-calédonienne et thématique polynésienne.

Tournons-nous donc vers Mayotte, la colonie rebelle qui a préféré la République coloniale alors que les trois autres îles de l'archipel des Comores prenaient leur indépendance. Difficile de parler des nouveautés du cent-unième département : y sont utilisés les timbres de métropole (et ceux de l'ancienne collectivité au départ).

Ni même de ceux des Comores. Un article du journal de Moroni El Watwan du 13 octobre 2008 signale la séparation de la Société nationale des postes en deux entités, le premier avril 2005 : une SNPT - Comores Telecom entièrement voué aux télécommunications, et une SNPT - services financiers dont quasiment seules les activités bancaires s'affichent sur le web (notamment l'ouverture de deux agences à Paris et Marseille à destination de la diaspora.


Mais, il est un sujet que les politiciens comoriens n'oublient jamais de rappeler : Mayotte dont la philatélie de 1997 à janvier 2012 est calme, à thématiques locales... Tout le contraire des rappels incessants à la France que les Comores, l'Union africaine et l'Organisation des nations unies ne reconnaissent pas la lecture du (ou des) référendums d'indépendance comorienne de décembre 1974. Le fondateur de Rue 89, Pierre Haski, en accuse le président français Giscard d'Estaing de cette inconséquence sous la pression de la Marine française : coût financier pour la métropole et social pour les Mahorais, humain pour les migrants comoriens attirés par l'État-providence français pendant que leur pays voguaient au gré des régimes et des coups d'État jusqu'au choc de la tentative d'indépendance-retour à la France d'une partie des habitants d'Anjouan en 1997.


Pour une fois, sous le soleil le vingt-trois août dernier, le président actuel François Hollande se rendit au quatrième sommet de la Commission de l'océan Indien, association internationale réunissant les cinq États insulaires africains : Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles, et la France au nom de la Réunion.

En métropole, le voyage austral fut lu comme un moyen de vivre deux jours de popularité chez nos compatriotes d'outre-mer. À Mayotte, comme un moyen d'être sûr que la République n'abandonnera pas la départementalisation providentielle. Aux Comores, les politiciens ont aiguisé leurs arguments... le président de l'Unon des Comores Ikililou Dhoinine en tête en tant qu'hôte du sommet, reproduit sur le site du journal El Watwan reprenant Le Journal de Mayotte.

L'impérialisme occidental inquiète toujours ce continent où la partition du Soudan peut être interprété comme une demande états-unienne contre le président Omar El Béchir que comme un souhait des États africains. Donc que le président français fasse escale à Mayotte avant d'arriver à Moroni est mal vécu... même si le journaliste ne paraît pas savoir que penser de la venue dans la délégation française de deux élus mahorais.

Le point de contention reste l'émigration comorienne vers Mayotte, à travers la rupture créée par la frontière de 1975, mal vécue des deux côtés : perte de forces vives et cimetière marin d'un côté, surpopulation et surcharges des services publics de l'autre.

Des faits pas timbrifiées, voire non timbrifiables si l'Union des Comores tient tout de même à ses (finalement) bonnes relations avec la France : amusé, Rémi Rozié conclut son article en rappelant la dernière annulation de dettes comoriennes par la République voisine.

Relations en tension depuis les Comores veulent profiter des richesses de l'ensemble de la Zone économique exclusive que le droit internationale lui accorde depuis 1975.

La géographie des îles, loin des images stéréotypées...


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La poste comorienne a enregistré des émissions de timbres-poste de 2002 à 2007 sur le Système de numérotation de l'Association mondiale pour le développement de la philatélie (WNS en anglais).

mardi 26 août 2014

'Marianne Femen' : une glorieuse ancêtre gaullienne

Quel calme depuis plusieurs mois alors que cette émission avait le potentiel du grand scandale national, plaçant ainsi la φl@télie au centre de la vie médiatique française : un timbre Marianne créé par un duo et une graveure, dont le Français est un militant homosexuel, inspiré par une féministe dénudée violemment anticléricale (mais l'été assoupit tout), choisi en pleine fièvre ultramontaine et bananière, et dont le second membre fut potentiellement volé de sa création, affaire portée en justice en Israël (mais trop lentement pour activer le scandale)...
Marianne par Jean Cocteau, gravée par Albert Decaris (Phil-Ouest).

Et puis, avec des héros comme l'actuel président de la République et ses ministres, quelle mini-série de niche comme Gloire, Marian et Beauté peut espérer concurrencer les grandes sagas Bercy (à chanter comme le générique très-français de Dallas), la pariso-parisienne Plus cruelle la vie et leurs versions pour enfants Hollandiméro (hier, sous une pluie battante).

Retour à nos producteurs fictifs qui essaient de créer scandales, donc bénéfices depuis juin 2013 avec la Marianne de la jeunesse.

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- Quoi ! Un documentaire ! Et pourquoi pas des femmes à poil en couv' de Timbres magazine tant que vous y êtes ?!!

- ... euh, chef, comme vous étiez occupé à suivre les aventures de vos amis politiques des deux camps... et bien, pour relancer les ventes on a déjà fait L'Origine du monde de Courbet en juin et les noix de coco d'une Polynésienne en septembre... Sans carré blanc pour la deuxième et sous couvert du spécialiste local Christian Beslu. Mais, il a fallu le vendre sous plastique, protection de la jeunesse et tout ça, quoi.
Après un été mitigé sur la métropole, Timbres magazine propose une couverture été indien avec invitations aux pays français dans l'océan Pacifique (numéro 159 sorti le samedi 23 août 2014).
- Bon, comme disent les Américains : It's not porn, it's φl@télie. Tant que ça se vend chez ce difficile public « ringard, masculin et vieillot ». Ç'avait bien marché à Monaco il y a cinq ans [1 et 2]. Revenons à nos moutons : un documentaire sur la Marianne Femen : pour montrer encore plus de nibards ?

- Non, non pour le public des intellos et des bobos : le Musée de La Poste a retrouvé un reportage avec un artiste sixties qui explique, rouge à lèvres à la main, comment l'acteur Jean Marais a inspiré le visage de son allégorie.

- Comment ça : si ce n'est pas Hollande, c'est Mitterrand forcé par Jack Lang qui a pondu ça, à coup sûr.

- Non, non : de Gaulle.

- ... Allez-y, de toute façon, avec la guerre entre Armagnac et Bourguignons socialistes, qui le verra...

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À voir (ou revoir) les extaits de Télé-philatélie au cours desquels Jacqueline Caurat s'entretient avec Jean Cocteau repris dans le vingt-neuvième épisode d'Histoire de timbres (première diffusion : vers mars 2014), disponible sur le site du musée et la plate-forme Vimeo.