dimanche 25 mai 2014

Une pétition pour un timbre Postcrossing en France

À la vue des quatre émissions (huit timbres-poste de programmes philatéliques, il ne s'agit pas de personnalisation) réalisés grâce à l'action de participants au site d'échanges de cartes postales Postcrossing, des Français essayent d'obtenir suffisamment de signatures électroniques pour obtenir cela de Phil@poste en France.

Pour encourager un timbre qui encourage réellement la correspondance avec le monde entier, rejoignez la centaine de personnes depuis novembre 2013 : voir sur petitions24.net.

Note sur l'importance d'un timbre Postcrossing en France :
suite au relais de Oh les timbres ! ce mercredi 4 juin 2014, quelques nombres qui montreraient que les directions  -toutes en concurrence entre elles - de La Poste auraient intérêt à un timbre pour ce site privé - sans surtaxe de personnalisation.

Les Français participant ont expédié à peine quatre cent mille cartes depuis juillet 2005.

D'après ce que j'ai reçu récemment et les statistiques du site : les Allemands plus de trois millions talonnés par les Russes,  les Finlandais et les Néerlandais plus de deux millions, les Ukrainiens et les Biélorusses un million... que mulitplient les tarifs postaux correspondants = un beau chiffre d'affaires et de l'activité pour les opérateurs postaux de départ et d'arrivée...

Une belle marge de manœuvre pour la direction philatélique en quête de nouveaux clients réguliers, pour la direction des bureaux qui aiment bien les carnets autocollants et pour la direction industrielle qui a besoin de courrier pour faire tourner les machines.

Ou alors, c'est que chacun se contente de son pré carré, respectivement et provocamment : les boucheurs de cases, les étiquettes de deuil pâle, la publicité spammeuse de masse.

jeudi 22 mai 2014

Finnophilie anatide à partir d'un kantele

À force d'échanges Postcrossing et de surprises à chaque émission de timbres, j'en viens à adorer la Finlande presqu'autant que la Britishness (ou Britishtitude), et cela jusqu'à y associer d'autres passions plumées, palmipèdes et métaliques.

Ainsi, un des opérateurs postaux européens a signalé le lancement du traditionnel vote annuel du plus beau timbre Europa, sur le thème des instruments nationaux de musique pour 2014. Vous avez jusqu'au 31 août prochain.
Émis le 5 mai 2014, le timbre Europa de Finlande au kantele. Son jumeau est consacré à une forme d'accordéon (Posti en finnois et en anglais).


Un thème qui ne me passionne pas du tout jusqu'à parvenir à quelques perles graphiques : la harpe aux jaune et bleu vifs de France (dommage qu'il y ait ce phi...), les reflets de la vieille ville de San Marino sur une trompette,... et puis cette joueuse finlandaise de kantele...

Et là, c'est l'effet « Madeleine de Proust »... Finlande, kantele... Donald Duck !!!

[le lectorat de ce blog = euh... Qu'est-ce qui lui prend encore ?!!]

Deux des timbres du bloc-feuilllet que la poste finlandaise émit en 2001 pour le cinquantenaire de Aku Ankka, le magazine consacré à l'univers de Donald Duck (duckmann.pettho.com).
Il faut pour cela vous conter ma première rencontre avec cet instrument, dans un contexte mystique et magique.

Après une éphémère collection complète de nouveautés de France (été 1988-vers 1992), la lecture prit le dessus : lecture d'enveloppes récupérées dans nombre de secrétariats, de romans classiques et de science-fiction, ainsi que plongée dans le fond de bandes dessinées Disney d'un ami.

Et là, une petite poignée de ces histoires paraissent différentes : la mémoire conserve plus facilement leur intrigue principale et les multiples péripéties vécues par Donald, son oncle Scrooge/Picsou et ses neveux. À la relecture, de nombreux détails du dessin restent encore à découvrir ; ce dessin est très éloigné de ceux à grands traits des autres dessinateurs.

L'attrait pour le dessinateur et scénariste états-unien Keno Don Rosa avait commencé sans encore connaître son nom. La révélation de son identité a lieu en 1994 avec la publication dans Picsou Magazine du premier épisode de The Life and Times of Scrooge McDuck. Passionné du créateur de Scrooge, Don Rosa a réalisé une biographie complète du canard le plus riche du monde à partir des indices de son passé laissés ça et là pendant des décennies de dessins par Carl Barks.

Les deux timbres ci-dessus reproduisent des extraits d'une histoire dans laquelle Don Rosa envoie ses héros en Finlande ! Mais pourquoi ?

Les dessinateurs Disney sont en fait des pigistes embauchés par un des éditeurs de presse jeunesse qui a acheté les droits d'usage à la grande compagnie californienne, payés une seule fois pour chaque page de dessin fournie peu importe le nombre de republications. Don Rosa, ingénieur de profession et héritier d'une entreprise de construction du Kentucky, a réussi à passer du statut de fan à celui de pigiste pour le groupe danois Egmont qui publie nombre publications dans toute l'Europe du Nord.

Et les lecteurs finlandais ont été tellement chaleureux qu'ils ont obtenu une histoire mêlant leur pays, leur culture et leur univers de fiction préféré, La Quête du Kalevala : Scrooge McDuck affronte les mythes du Kalevala pour s'emparer du sampo, un objet magnifique qui à partir de rien produit de l'or !!!

Mais, sa soif de l'or va éveiller les deux grands ennemis de la tradition finlandaise : la sorcière Louhi et le héros Väinämöinen (personnage du timbre de gauche), que seul le kantele du second pourra résoudre... Instrument à la musique si belle que même l'avarice ne peut y résister, mais perdu lors de la précédente lutte contre Louhi. Le timbre de droite vous indique qui le retrouve, mais pourquoi se trouve-t-il dans les rues d'Helsinki... est une autre histoire.

À partir d'un dessin et des histoires de Keno Don Rosa, Tuomas Holopainen réalise un album de musique et cette magnifique couverture du cd sur La Jeunesse de Picsou (site du label Nuclear Blast).
Hélas, entre 2002 et 2006, la compréhension de l'injustice du système d'absence de droits d'auteur et des soucis de santé forcent Don Rosa à prendre sa retraite de dessinateur...

C'est donc avec surprise que mes yeux virent le mois dernier à la FNAC un album de cd très allongé et avec une couverture cartonnée comme un livre avec un jeune Scrooge dessiné dessus - peu commun dans le rayon de musique metal.

Un musicien finlandais de metal, Tuomas Holopainen du groupe Nightwish, s'était lancé dans un projet personnel, sûrement inspiré par la douce musique de la kantele de Väinämöinen : créer une bande originale de bandes dessinées, une musique qui accompagne la lecture des principaux épisodes de la biographie créée par Don Rosa, de Glasgow fin dix-neuvième siècle au désert australien, de la fortune au Klondike à la solitude de l'avare reclus dans son coffre-fort... jusqu'à Noël 1947 quand...

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Ma philatélie ouverte à moi, même si je me doute que les jurys φl@téliques n'apprécieraient pas :)

Pour les bandes dessinées de Carl Barks et Don Rosa, des intégrales en versions originale et française se trouvent. Pour cette dernière, privilégiez celles avec les commentaires de l'auteur. En plus, le dessin détaillé cache nombre souris, oreilles de Mickey, etc.

Et une fois que vous aurez voté pour le plus beau timbre Europa, élisez vos députés au Parlement européen, la seule institution de l'Union directement élue par les peuples, à la fois puissance législative face aux Conseils des ministres et force démocratique de contrôle du travail de la Commission européenne.
 
Pour finir, la musique de Tuomas Holopainen  :

A Lifetime of Adventure, dont la première scène d'ouverture d'un coffre aux trésors parlera à tous les fans de Don Rosa, visible en train de dessiner le thème central de la couverture de l'album.

Last Sled to Dawson, évocation du dilemne qui définit la vie de Scrooge McDuck après le Klondike. Don Rosa a énormément sondé le cœur du personnage.


Mise à jour de décembre 2015 :
publication du deuxième épisode de ma classe ouverte sur Don Rosa.

lundi 19 mai 2014

Dur, dur d'être un bébé

Aléa d'une recherche sur les timbres et la philatélie par Google Actualités, je découvre ce soir que le magazine en ligne Terrafemina.com a une information philatélico-people à offrir. Notre loisirs se diffuse !

Le titre : « Prince George : le royal baby a enfin un timbre à son effigie ».

... hein ?

En-fin un timbre le seize mai 2014, plus de neuf mois après sa naissance... Je crains que de nombreux territoires liés à la Couronne ou pas n'aient pas attendu le premier voyage officiel du prince en Australie et Nouvelle-Zélande pour activer les presses rotatives.

Naissance le 22 juillet 2013, Australia Post émettait le premier timbre le 29, suivi de peu par l'île de Man le 31 mais qui offrait seulement la réaction des parents sans photographie de l'enfant. Depuis, la thématique Royal Baby rejoint la vitesse de croisière de la thématique Princess Diana.

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Soyons raisonnable : le site paraît aborder de nombreuses thématiques et, malgré les carnets Femmes de La Poste, ses rédacteurs ont pu rater le coche philatélique l'été dernier.

En lisant l'article : « Les Britanniques auront donc le privilège [d'affranchir leur courrier avec ledit timbre] » pour seulement « 1,20 livre ».

Alors... la Reine qui accepterait, neuf mois après seulement, l'émission d'un timbre au Royaume-Uni. Certes, des médaillés olympiques britanniques ont été timbrifiés dans les vingt-quatre heures de leur réalisation, mais le conservatisme reste de rigueur pour de nombreuses autres occasions.

Partons en chasse de l'émission d'un territoire britannique utilisant la livre sterling et dont l'aspect peut rappeler les timbres de la métropole, c'est-à-dire qui porte le profil de la reine Elizabeth II...

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La série-mystère (Pobjoy Mint)

Trouvé sur le site de Pobjoy Mint ! Le 24 juin prochain, le territoire d'outre mer de Géorgie du Sud-et-Îles Sandwichs du Sud émet quatre timbres sur les baptêmes royaux : parents et bébé princier, la future Elizabeth II en 1926, Charles en 1948, William en 1982 et George en 2013. Ce dernier est le fameux une livre vingt pence.

Trouvé ou pas puisqu'une autre recherche, Google Images cette fois, indique l'émission omnibus avec de nombreuses photographies de ces quatre baptêmes et même mise en page : Bahamas, Tristan Da Cunha, Ascension, Falkland... et d'autres encore ?

J'ai choisi celle de Géorgie subantarctique à cause de la présence du roi George VI de profil sur le timbre de soixante-cinq pence.

Pour les curieux : les activités de Pobjoy Mint, frappeur de monnaie et, depuis 2004, imprimeur de timbres.

dimanche 18 mai 2014

Code-barres sur bloc : l'intelligence serait britannique

Le code-barres, outil multi-fonction apparu avec l'informatique et l'automatisation au cours de la seconde moitié du vingtième siècle : trier le courrier par adresse, retrouver rapidement le prix d'un carnet ou d'un bloc-feuillet par le guichetier, etc. Relisez Atouts timbres du 15 décembre 2013 pour quelques idées.

Sauf qu'en France, cela est passé par des catastrophes graphiques pour les blocs-φ : imprimés dans un rectangle blanc dans un coin, mais dont la directrice de φl@l@poste révélait au congrès de la φφ@φ de 2013 qu'ils étaient trop petits pour les lecteurs optiques des bureaux de poste, encadrés dans le style du thème du bloc tout en détruisant le thème du bloc (les jardins en l'occurence), et que même les Belges n'ont pas trouvé de solution.

Comme pour éviter la double oblitération sur pli philatélique, il fallait chercher outre-Manche.
Royal Mail place les enveloppes ayant reçu une oblitération commémorative, ici Stampex du printemps 2008, à Londres, dans une pochette en plastique sur laquelle sont reprises les éléments de première classe. Les puristes débattront : l'enveloppe commémorative a-t-elle réellement circulé ?

Le marchand de timbres Ian Billings signale ainsi, mardi dernier le 15 mai 2014, que Royal Mail doit désormais imprimer un code-barres sur les blocs-feuillets afin que les comptoirs de Post Office puissent les vendre avec rapidité, d'après la réponse qu'il a obtenue de Royal Mail.

Cela a débuté avec le bloc sur les intérieurs de Buckingham Palace, émis le 15 avril, et continue avec celui sur les films produits par le Greater Post Office, du 13 mai (dont certains sont vendus en dvd par le British Postal Museum & Archives).

Au lieu de forcer son inclusion dans le feuillet, le service philatélique de Royal Mail a ajouté en marge une bande blanche avec le code-barres et d'autres indications d'imprimerie. Une surpiqûre permet de détacher aisément cette bande.

D'ailleurs, comme constasté par Billings et ses lecteurs, cette marge ne se retrouve que sur les feuillets achetés chez Post Office. Par correspondance, le service philatélique de Royal Mail à Tallents House la retire systématiquement à la livraison « parce qu'elle n'est pas prévue pour faire partie du produit de collection ». C'est pour cela

Bonne idée graphique donc, qui ravira les puristes de l'illustration... sauf que cela crée deux types du même feuillet : vendu avec ou sans sa marge... Je pense que nous avons là le prochain débat sans fin de la philatélie britannique, surtout si Stanley Gibbons se met à coter la différence.

Qui osera proposer l'idée de la Perfide Albion au représentant de φl@l@poste par un président d'association au prochain congrès de la φφ@φ ?

samedi 17 mai 2014

4e émission pour Postcrossing

Dans onze jours, le site d'échanges de correspondance Postcrossing.com aura droit à sa quatrième émissions de timbres-poste... mais attention pas des timbres personnalisés, d'« authentiques » timbres de programme philatélique !
(GuernseyStamps.com)
Rappel du principe : après vous être inscrit en donnant votre adresse postale, vous demandez au site l'adresse d'un autre utilisateur. Vous lui envoyez une carte postale, puis, en échange, vous êtes placé dans la liste d'attente pour que votre adresse soit donnée à un autre expéditeur.

Et ça fonctionne pour un peu moins d'un demi-million d'inscrits pour vingt-trois millions de cartes échangées, en bientôt neuf ans.

Des forums sur le site permette de nouer des correspondances plus spécialisées, vers certains pays précis, etc.

Le catalogue thématique Postcrossing s'allonge ainsi depuis 2011 grâce à l'activisme d'utilisateurs de ces pays, y compris un État dictatorial qui encourage donc la liberté de correspondance !?

N°1 et 2 : 14 octobre 2011, PostNL aux Pays-Bas, à valeur d'usage (première classe pour l'Europe, première classe pour le monde), en un feuillet de cinq de chaque.

N°3 à 6 : 9 septembre 2013, Itella Posti en Finlande, à valeur d'usage (première classe jusqu'à cinquante grammes en intérieur, vingt grammes pour l'Europe et le monde), en un feuillet de quatre.

N°7 : 2 janvier 2014, Belpochta en Biélorussie, à valeur d'usage (« N » pour la carte postale par voie terrestre), en feuille de douze.

N°8 : 29 mai 2014, Guernsey Post pour cette île Anglo-Normande, à valeur d'usage (première classe pour l'Europe et le monde)

À quand φl@l@poste : un timbre en juin 2014 incitant les visiteurs à poster, poster, poster... Ça changerait de la diarrhée φl@télique annoncée.

dimanche 11 mai 2014

Frequenceo pour expéditeur fréquent de colis

Décidément, chaque courrier reçu peut être l'occasion de découvrir encore une offre de La Poste dédiée aux entreprises. Ici, un colis reçu en mars d'un éditeur qui doit en expédier des dizaines comme celui-ci toute l'année.
Étiquette Frequenceo sur un colis déposé le 26 mars 2014 en Seine-et-Marne.
« Frequenceo » est proposé aux entreprises qui ne souhaitent pas peser chacun de leurs envois. Ainsi, l'expéditeur paye un forfait selon le nombre de colis et le poids moyen sur l'année, avec suivi et indemnisation.

Dans le cas illustré, l'éditeur Link Digital Spirit a repris en janvier 2013 Jeux Vidéo Magazine. Toute l'année, un lecteur peut s'abonner avec un jeu vidéo très récent offert, d'où le besoin d'envoyer constamment des colis contenant un jeu vidéo... Le poids moyen est facile à déterminer, mais le suivi nécessaire puisque quasiment la valeur neuve du jeu est équivalente à celle d'un an de magazine.

Pour votre curiosité, j'ai plongé dans l'abonnement pour le second épisode de Castelvania: Lords of Shadow, dans lequel le chasseur de vampires au fouet mortel est devenu Dracula lui-même dans un univers futuriste. Le rachat de son âme sera difficile, alors que le Diable s'apprête à attaquer.

mercredi 7 mai 2014

Cher recommandé de notaire

Récupérés par une connaissance qui est en train d'acquérir un bien immobilier, l'épaisse enveloppe qu'il a reçue d'une étude notariale suite à la signature du compromis de vente.

Marque d'affranchissement : l'expéditeur, recommandation, la plate-forme industrielle courrier gérant l'abonnement, la valeur faciale de la préoblitération.
Huit euros et trente-et-un centimes pour un recommandé assuré R1 avec accusé de réception et affranchi le onze avril 2014 par une machine, d'où certainement un tarif adapté aux gros expéditeurs, tel un notaire. D'après les tarifs communs du premier janvier 2014, la liasse de papier devait peser plus d'un kilogramme, voire deux.

8,45 euros jusqu'à un kilogramme ou 9,85 jusqu'à deux pour un particulier, de quartorze à un euro cinquante-six de ristourne. J'avais compris que les utilisateurs de machine à affranchir bénéficiaient de un pour cent de ristourne sur leur total mensuel. Mes calculs ne correspondent donc pas, sauf à envisager un taux accru pour les très gros clients.

Mon interlocuteur m'a d'ailleurs signalé une conversation entre le notaire et l'agent immobilier autour de ces lourds et coûteux recommandés car, pour bénéficier de l'adage « le cachet de la poste faisant foi » et de la valeur juridique de la date d'envoi par recommandé, les notaires doivent désormais envoyer tous les documents obligatoirement liés à une vente par ce moyen : le compromis de vente bien sûr, mais aussi toutes les expertises énergétiques, termitiques, amiantiques, et trois années de procès-verbaux d'assemblée générale de copropriété, etc.

Il a compris que tout cela semble la conséquence d'une loi récente. Auparavant, les diagnostics étaient donnés au moment de la signature et seul le compromis faisait l'objet d'une lettre recommandée. Le groupe de pression notarial semble en marche sur la question.

Ce qu'il reste de la liasse de recommandation après réception, avec le tampon du service « 100 % distri ».
Comme souvent avec le facteur, impossible d'être présent quand il se présente avec ledit recommandé... Ma connaissance a donc profité de ce qui était affiché sur le billet de passage (qu'il ne m'a pas scanné) :
- ne rien faire et le facteur repassait le lundi matin suivant... pas plus utile.
- Se connecter au site Service Consommateurs de La Poste et demander à le récupérer directement au bureau de secteur le soir même (ou lundi matin le week-end).

Et même, nouveauté employée ici, de le faire déposer dans un autre bureau du secteur plus accessible au destinataire. Au dos de l'enveloppe, là où a été collée la liasse de recommandation, le tampon rouge « 100% distri » signale le nouveau bureau d'instance où faire arriver le pli: : le bureau de Montpellier Préfecture était ainsi le seul ouvert assez tard pour être accessible rapidement au destinataire.

La Poste progresse doucement pour contenter le destinataire. En-fin !

samedi 3 mai 2014

Hitler et son lucratif droit à l'image philatélique

C'est un « détail de l'histoire » que l'historien allemand Volker Ullrich rappelle dans un article Die Zeit du 26 septembre 2013, traduit et publié dans Books, le mensuel littéraire français, dans son numéro 51 de février 2014.

À l'occasion de la parution du premier tome de sa biographie de Adolf Hitler (Die Jahre des Aufstieg 1889-1939), Ullrich explique sept aspects du caractère du Führer qui conforte l'idée d'« un être double », d'après le titre de Books : « le plus grand acteur d'Europe ».

C'est dans le septième et dernier point, « L'ascète multimillionaire » qu'apparaît la philatélie et dont j'espère qu'un chercheur a trouvé ou retrouvera les témoignages et les traces dans des archives ayant survécu aux dernières semaines du Troisième Reich.

Sobriété et frugalité étaient l'image publique de Hitler, appât du gain et goût du luxe la réalité. Avec les toute dernières Mercedes offertes par le constructeur, une cotisation volontaire des grandes industries allemandes sur un compte privé et les droits de Mein Kampf, il pouvait bien renoncer à son indemnité de chancelier en janvier 1933 et se la rendre un an plus tard beaucoup plus discrètement.

En 1937, puisque les timbres-poste portaient son effigie, il pouvait donc obtenir « plusieurs dizaines de millions [de marks] » sur leur vente ! Il est même précisé que le chèque était amené en main propre par le ministre des Postes, Wilhelm Ohnesorge - même son nom est ironique : sans souci...

vendredi 2 mai 2014

Universal Mail, timbres pour touristes à Liverpool

Créée en 2006, l'entreprise britannique Universal Mail United Kingdom bouleverse les catégories traditionnelles des timbres-poste émis et la typologie des entreprises postales, comme le signale ce billet du blog Commonwealth Stamps Opinion.

Depuis 2008, comme rappelé sur cette page du marchand Norvic Philatelics, Universal Mail émet des carnets de timbres autocollants représentant une partie du drapeau de l'Union ou d'une des nations de Grande-Bretagne - ou un paysage verdoyant pour l'Irlande du Nord, évitons les problèmes politiques.

L'autre partie du timbre est un monument, un paysage ou un fait culturel majeur du pays aux yeux des touristes qui sont le public visé puisque ces carnets sont vendus dans les commerces auxquels ils ont plus facilement accès que les bureaux de poste : épicerie, marchands de musée, et dans mon cas à Liverpool, un musée.

The Lowry, théâtre et galerie d'art dans le Grand Manchester.
Aux Merseyside Maritime Museum et International Slavery Museum (les deux se partagent le même bâtiment de l'Albert Dock), le samedi 29 mars 2014, la boutique me proposait un carnet de cinq timbres d'Universal Mail consacré au Nord-Ouest de l'Angleterre : 
- The Lowry de Manchester, 
- le Royal Liver Building, symbole de l'âge d'or du port de Liverpool au début du vingtième siècle, 
- les maisons à colombages de l'époque Tudor à Chester (voir précédemment sur ce blog),
- le canal de Lancaster, au sud de la ville du même nom, creusé fin dix-huitième et début dix-neuvième siècles,
- et le parc national de Lake District, au nord de Lancaster.

Couverture et contenu du carnet, avec mode d'emploi.
 Sur la couverture, est expliqué que ces timbres permettent d'affranchir la carte postale jusqu'à dix grammes pour le monde entier, mais non valide à l'intérieur du Royaume-Uni et pour les îles Anglo-normandes [mystère pour Man et Gibraltar ?].

La carte peut être déposée dans n'importe quelle boîte rouge de la Royal Mail ou de sa branche Post Office.

Côté coût, avant l'augmentation de Royal Mail du 31 mars 2014, l'envoi de moins de dix grammes vers le monde et celui de moins de vingt grammes vers l'Europe coûtait quatre-vingt-huit pence, soit quatre livres quarante pour cinq cartes. Le carnet d'Universal Mail m'a coûté quatre livres trente-cinq. 0,05 livre sterling d'économie.


Le Royal Liver Building, une des trois grâces de Liverpool - trois bâtiments de l'âge d'or du port de Liverpool. Le siège d'une assurance reste emblématique de la ville à cause des deux liverbirds ornant ses tours. Le mâle surveille l'océan, la femmelle les terres. La tradition prétant que la ville périra s'ils quittent le bâtiment.
 Par contre, si le prix se tient, les délais d'expédition ne tiennent pas.

Les deux extraits de cartes ici présentés ont été envoyés le samedi, traitées le lundi 31 par Royal Mail et arrivée le 12 avril à Montpellier et à Lattes, alors que les cartes affranchies avec un timbre Machin à 88 pence sont arrivées respectivement le 4 et le 5 avril.

En août 2012, un participant du Postage Stamp Chat Board & Stamp Bulletin Board Forum signalait qu'une carte de Brighton pour la Malaisie a mis sept semaines par le système Universal Mail contre deux à quatre semaines par la voie postale classique.

De plus, le traitement des plis par Royal Mail est assez capricieux : la carte au Lowry reçoit une oblitération haute de cinq lignes au centre de Warrington, la grande plate-forme de la région de Liverpool et Manchester. Celle au Royal Liver subit une oblitération sur deux lignes et un code-barre britannique au bas du timbre. Les Machins ont connu une péripétie similaire : postées en même temps dans la même boîte, celle de Montpellier n'a reçu aucune marque... et celle de Lattes une de ces oblitérations baveuses.

Là, le rapport qualité-prix se limite à des images touristiques et la facilité à se les procurer. Pour quasiment le même prix

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Les philatélistes anglo-saxons, cités tout au long de cet article, philosophent sur le statut d'Universal Mail UK et de ses timbres :
- poste locale non, privée à peine mieux : certains signalent que l'opérateur aurait ses propres centres de gestion, mais les apparences (boîtes aux lettres, oblitération, code-barres) indiquent que toute la logistique relève de la Royal Mail.
- Imprimeur de timbres associé à un contrat postal en gros ? L'accusation de vignettes Panini se rapproche, surtout que certains carnets ont été réalisés sur commande (les Bespoke) et deux sont commémoratifs (Jeux olympiques et Jubilé royal). Le site signale que les Bespoke ne sont plus disponibles et qu'il existe des retirages de certains carnets.

Est-ce que dans la libéralisation du courrier, le système britannique aurait-il atteint un niveau où émission des marques d'affranchissement, vente de celles-ci, récupération du courrier, tri du courrier et distribution pourraient être effectués par n'importe quelle entreprise selon le coût optimal pour les opérateurs, les expéditeurs et les destinataires ?

Un peu comme si, en France, les bureaux voulaient vendre de pratiques carnets de douze timbres autocollants tandis que le service philatélique préfère contenter des collectionneurs à l'unité de timbres gommés ; le service industriel acceptant les deux types pourvu que les bureaux et le service philatélique lui reversent la partie traitement du courrier compris dans les valeurs faciales.