mardi 30 décembre 2014

La semaine d'après : le premier jour présidentiel à Saint-Pierre-et-Miquelon

Hier soir, le journal de la chaîne de télévision publique locale Saint-Pierre-et-Miquelon 1ère évoquait la dernière étape de l'émission marquant la première commémoration par un président de la République française du ralliement des Français de l'archipel à la France libre, le 24 décembre 1941.

Le cachet premier jour par Nathalie Etcheverry et Jean-Jacques Olivero (capture d'écran du reportage de P. Caillet, J. Anger et P. Derible, SPM 1ère, 29 décembre 2014).
Après l'annonce de la veille, puis sa présentation au président François Hollande, le 24 décembre dernier, voilà le premier jour de vente publique après un long week-end de Noël, au bureau de poste de Saint-Pierre. Et le chef de bureau qui tamponne - cinq jours plus tard que la date inscrite - avec le cachet au Surcouf et croix de Lorraine.

Et il y a foule pour le souvenir présidentiel - une tradition locale, les cartes de vœux et pour les amis collectionneurs de Métropole s'ils veulent que le courrier premier jour suive la voie postale. Sinon, le cachet est disponible huit semaines, mais prévoir une enveloppe de retour.

Le deuxième reportage permet de rencontrer l'artiste-maquettiste du timbre, le capitaine de gendarmerie Éric Rességuier, qui évoque sa proposition quand la visite fut projetée, les aspects confidentiels et pressés quand celle-ci fut confirmée. D'après le directeur de l'imprimerie de Boulazac, ce serait la seconde plus rapide impression réalisée par Phil@poste... Un coin daté, s'il vous plaît ?

En novembre 2015, Éric Rességuier verra aussi émis un bloc de quatre timbres sur la gendarmerie française en Amérique du Nord.

À Saint-Pierre-et-Miquelon, il n'est pas le seul artiste multi-tâches. Comme l'indique la référence de la capture d'écran ci-dessus : Patrick Derible, monteur à SPM 1ère le jour, artiste maritime et à la sanguine le reste du temps.

Découvrez le bloc de Rességuier et une biographie de Derible dans cette brochure de spmtimbres proposés au dernier Salon d'automne de Paris, et partagée en ligne par l'association Philapostel.

lundi 29 décembre 2014

Scandale helvète : pas de timbre pour le tennis

Depuis Lausanne, ce lundi 29 janvier 2014, Le Matin répète la colère de René Stammbach, le président du comité directeur de l'Association suisse de tennis, aurait soufflé au germanophone Blick : La Poste Suisse ne veut pas émettre de timbres pour la victoire suisse en coupe Davis, le 23 novembre dernier, face à une équipe de France que les mauvaises langues signalèrent très intégrée à la société helvétique.

Comment se fait-il qu'une poste moderne n'ait pas commencé à imprimer le timbre d'une victoire sportive nationale, plusieurs jours avant qu'elle n'eût lieu ? La poste allemande ne l'a pas regretté cet été en football, la française si pour l'organisation des Jeux olympiques (non émis de 2005, rentabilisé en 2006 avec une légende que la défaite n'a pas gêné).

Le dirigeant ne décolère pas : les hockeyeurs sur glace y ont eu droit en 2013 pour une simple médaille d'argent ! De la jalousie ? Les hockeyeurs plus méritants, vu leur palmarès des six décennies précédentes, que deux des quatre meilleurs joueurs de tennis du monde ?

Réponse postale (par e-mail, précision malicieuse) : ça prend du temps d'imprimer un timbre et ça coûte cher en droit à l'image. Pas faux : les hockeyeurs étaient vus d'en haut sur leur timbre.

Les prix des photographies ont dû fortement augmenter depuis le dix avril 2007 et le timbre représentant Roger Federer portant le trophée à l'ananas du tournoi de Wimbledon - quatrième victoire dans ce tournoi en juin 2006.

Bien mystérieux le choix de La Poste Suisse qui écarte dès lors un potentiel chiffre d'affaires, autant en Suisse que dans le monde entier. Un argument non dit est qu'au niveau de Federer, c'est une série d'usage courant qu'il faudrait pour assurer le suivi philatélique de sa carrière.

Mystérieux oui, seulement si l'on considère donc qu'une fois ouverte la porte de la timbrification des victoires et personnalités sportives vivantes, il est très dur de la claquer silencieusement au nez du premier président de fédération venu.

samedi 27 décembre 2014

Plongée dans l'univers des argentistes

Hier matin vendredi, une occasion se présenta devant la caisse de la supérette du quartier. La cliente précédente avait soit une pièce de cinq euros pour payer, soit devait utiliser sa carte bancaire. Hésitation du caissier qui approche la main du micro pour appeler le directeur.

Là, je demande à voir la pièce. Reconnaissant la Semeuse euro de la décennie précédente (voir les archives du Blog philatélie de Dominique Stéphan dont une des spécialités était une collection ouverte de la Semeuse), je propose à la jeune femme de l'échanger contre un billet de cinq euros.

Ce ne serait pas la première fois que la curiosité brûlera le chat.

Un peu crasseuse le long des lignes, la pièce est bien la cinq euros de 2008, dix grammes à cinquante millièmes d'argent, d'une série allant jusqu'à cinq cents euros en or lancée par la Monnaie de Paris avec la complicité du réseau de bureaux de La Poste.

Que vaut-elle ? Oh pas pour la revendre (en tout cas pas après l'avoir décrassé), juste la curiosité de savoir comment les collectionneurs de pièces sont aussi abusés que les collectionneurs de timbres.

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À ses deux questions : que vaut-elle ? Comment la lustrer ? Un forum revient dans les recherches Google : Argent Métal.

Rapidement, ce lieu est fréquenté par des collectionneurs de pièces de monnaie, de lingots et de jetons en argent qui a l'air de les passionner davantage que les mêmes objets en or, même si rien n'interdit d'aborder des comparaisons entre les métaux précieux.

Collectionneurs, écris-je, car il y a une volonté d'accumulation chez soi ou dans un coffre. La solution  du prestataire Bullion Vault paraissant apprécier avec ses services et ses coffres. Même si le chez soi plaît beaucoup.

Prêt à acheter des rouleaux entiers de pièces en argent, voici une clientèle formidable pour Phil@... la Monnaie de Paris et ses concurrents du monde entier.

Numismate car, par la force des choses avant de placer d'aussi fortes sommes, il faut observer l'objet, en étudier l'histoire - notamment si la pièce est démonétisée ou n'est qu'un jeton qui, malgré une valeur faciale, n'a pas eu valeur légale, et que les aspects esthétiques finissent par émerger au détour d'un fil de discussion.

Là, le philatéliste reconnaît de suite son collègue par l'emploi de petits noms : Napoléon ou Nap, Coq, Semeuse, Hercule pour les anciennes pièces françaises, Maple Leaf pour la canadienne, Arche de Noé d'Arménie, etc.

L'historien postal esquisse un sourire face à la confrontation des différences entre monnaies démonétisées, monnaie actuellement valide et refrappe tardive d'une monnaie démonétisée, équivalente à un jeton.

Investisseur aussi, tel certains accumulateurs de timbres, du prince qatari au complétiste français déçu de la prime négative de sa collection neuve de timbres. Ces forumeurs discutent abondamment d'achat et de revente, de prime donc et comment en user à son avantage, de fiscalité et comment la diminuer légalement,...

...et, principalement, de méfiance envers le système économique, bancaire et financier actuel ; que cela soit à l'échelle nationale, européenne ou mondiale. La double conviction que, soit ils préparent leur retraite plus prudemment qu'avec un placement financier ou qu'un jour, le troc de biens de première nécessité contre de petits bouts de métaux précieux redeviendra nécessaire.

Pourquoi l'argent ? L'or coûte cher. La concurrence des publics émergents, notamment par tradition pour les Indiens, suscite des fièvres spéculatives qui inquiètent des personnes qui ont l'air assez raisonnable pour ne pas acheter/revendre en deux clics, trois mouvements. De plus, l'argent paraît avoir un cours historiquement plus bas, donc l'espoir de réaliser quelque chose à long terme plus grand.

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À ceux qui s'interrogent sur la valeur vénale et fiscale de leur collection philatélique ou sur le fait de se recycler dans l'aurisme et l'argentisme, je conseillerais la lecture des différents fils du dossier fiscalité du forum Argent Métal.

La complexité des questions légales et de taxation réalisée par le fisc français à travers les intermédiaires (marchands, opérateurs postaux) nécessite pas mal de réflexion légiste : démonétisée ou pas ? Statut de bijoux ou de monnaie ?

Consciencieuse lecture des textes de lois et connaissance du droit constitutionnel afin de surprendre la douane en flagrance de ne plus savoir comment appliquer les textes, ou de se méfier encore plus de marchands de monnaie ayant tendance à lire les textes fiscaux français dans le sens qui fait toujours payer le client. Là aussi, comme en φl@télie, les boutiquiers...

Dans ces divers rôles, un des sérieux participants de ce forum, Yannick Colleu, publie régulièrement des ouvrages de conseils aux investisseurs métalliques précieux. Le dernier en septembre 2014 est déjà un investissement aux dires de certains.

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Grâce à un rappel aux règlements par Yannick Colleu, la pièce de cinq euros et toutes celles que la Monnaie de Paris frappe aussi nombreuses que Phil@poste ses émissions de Boulazac, ont un ou des statuts fort bâtards.

Lisez vous-mêmes, vous verrez que l'emploi de caissier est difficile entre pièces de la Monnaie de Paris et pièces étrangères ressemblant à des pièces européennes...

Quant à ma pièce mi-argent, mi-cuivre de cinq euros, elle ne paraît pas un bon placement : pas assez d'argent en proportion. Néanmoins, en très bon état, les prix proposés sur les sites de vente affichent dix euros, mais sont-ils réalisés ?

jeudi 25 décembre 2014

Hollande rejoint la lignée des présidents-philatélistes à Saint-Pierre-et-Miquelon

Pour la première journée : c'est par là.

Hier heure locale, mercredi vingt-quatre décembre, l'édition du journal du soir de la chaîne publique locale Saint-Pierre-et-Miquelon 1ère rapporte la fin du séjour présidentiel dans l'archipel et collectivité d'outre-mer française.
Le logotype commun aux chaînes publiques locales de radio et télévision du réseau Outre-Mer 1ère.
Avec un décollage à neuf heures trente, la visite par François Hollande du musée d'histoire de l'archipel s'est effectuée très tôt et a été accompagnée du second événement philatélique du mandat.

Après une Marianne de la jeunesse qui a permis aux lycéens-sélectionneurs de bousculer éditorialistes et public philatéliques autant que généraux, tout en proposant une étude de cas pour leurs cours d'éducation civique, juridique et sociale en matière de droit d'auteur, le Président Hollande a signé le document philatélique de l'émission hors-programme marquant la première célébration par un président de la République française de l'anniversaire du ralliement de l'archipel à la France libre, le vingt-quatre décembre 1941.

Lancement d'une émission de timbre d'outre-mer par un président de la République... Événement unique ? (capture d'écran du reportage de A. Pinault et L Firtion, SPM 1ère).
Le site officiel du service philatélique de Saint-Pierre-et-Miquelon affiche aujourd'hui la fiche du timbre, mais encore indisponible à la vente en ligne.

Le journal fait un bilan de la visite aux yeux des habitants et d'après les propos présidentiels, avant de s'en retourner aux Noëls chrétiens et profanes.

Et, même s'il semble intéresser par la philatélie, merci d'éviter les lettres ouvertes des collectionneurs au président. On a vu le résultat commercialiste, la dernière fois.

Reste la manifestation premier jour : par ici.

mercredi 24 décembre 2014

Noël philatélique et présidentiel pour Saint-Pierre-et-Miquelon

Ce mardi vingt-trois décembre 2014, l'édition exceptionnelle d'une heure du journal du soir de la chaîne publique locale Saint-Pierre et Miquelon 1ère permet une mise à jour des connaissances du métropolitain sur la vie et les projets espérés de l'archipel-collectivité française d'outre-mer, et de découvrir deux nouvelles philatéliques pendant que les collectionneurs métropolitains et la φFAP espèrent encore du 20 heures de France 2.

La chaîne a suivi pas à pas la première journée de la visite présidentielle de François Hollande, la première qui ne soit pas une escale vers les puissances nord-américaines et la première à mettre les pieds sur l'île de Miquelon-Langlade.

Bien sûr les esprits franchouillards sont chagrins. Allez lire les commentateurs amateurs des sites de presse. Eux d'habitude nationalistes, pro-chrétiens sans aller à la messe et anti-impôts sauf à bénéficier eux-mêmes de la solidarité nationale, dès qu'il s'agit de l'outre-mer, il faudrait donner l'archipel au Canada ou à l'indépendance non souhaitée le plus vite possible...

Bien entendu, le journal de SPM 1ère montre maires, président de Conseil territorial et concitoyens signalant les besoins quotidiens : voirie, besoin de maison de retraites... Comme partout en métropole.

Mais, avec l'aide du billet d'humeur géopolitique de Mikå Mered pour Le Figaro, le 23 décembre 2014, et quelques moments de la visite présidentielle, il est possible de voir poindre un avenir économique plus autonome à l'archipel.

Commun aux deux documents est le projet de grand port à Saint-Pierre qui serait un avant-port nord-américain à l'entrée/sortie des nouvelles routes maritimes arctiques. Les navires porte-conteneurs arctiques pauseraient/poseraient là une partie de leur cargaison à destination des ports sur le Saint-Laurent et les côtes des Nouvelles-Angleterre et -Écosse avant de charger d'autres et de repartir vers le Sud et des ports de plus grande importance. Ce que les compagnies armatrices proposent souvent dans le monde entier, telle la multinationale danoise Maersk.

En terme de développement durable, le débat va être dur car le nouveau maire de Miquelon signale à une chercheure venue parler au président du devenir du littoral et des tombolos de l'île aux deux presqu'îles, qu'elle aurait pu l'informer avant de créer de l'inquiétude. Donc, une île veut creuser un port en eau profonde tandis que l'autre veut protéger son trait de côte des aléas potentiels à venir.

Sur d'autres projets économiques, Mered rappelle que, grâce à ses Territoires austraux et ses bases antarctiques, la France dispose de toute la science polaire pour établir des start ups d'application des trouvailles polaires dans le domaine tempéré... Et pourquoi pas à SPM, seul outre-mer français habité dans une des zones subpolaires. Attention à former les habitants aux compétences requises et les futurs patrons à se fournir localement, au risque d'attirer davantage de Métropolitains et autres Occidentaux, et de bousculer la société saintpierraise.

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Philatéliquement parlant, la visite est heureuse pour les collectionneurs locaux, le Conseil territorial et La Poste d'outre-mer.

Dans une des scènes de foule du début de la journée, un collectionneur est heureux d'obtenir la signature de François Hollande sur son pli philatélique. Il pensera à signaler la référence de la vidéo pour retrouver le journal de 1ère à l'Institut national de l'audiovisuel pour confirmer l'authenticité de sa pièce. En tout cas, il en était tout aussi passionné que ses concitoyens armés de tout appareil doté désormais d'objectif photographique : téléphone, balladeur musical, tablette, etc.

Dans une parenthèse annonçant la journée du Réveillon, la journaliste annonçait l'émission d'un timbre hors-programme (vers 38 minutes 45 de la vidéo), mêlant soixante-treizième anniversaire du ralliement de l'archipel à la France libre en 1941 et célébration de la visite présidentielle.


La maquette d'Éric Resseguier (gendarme philatéliste sur place ?) est touffue : timbres sur timbres d'époque, drapeau tricolore, carte de l'archipel, message de soutien du président,... Ah ! Le charme des hors-programme dont le premier jour aura lieu de dix heures à midi le lundi vingt-neuf décembre, cinq jours après l'émission.

Le site de La Poste de Saint-Pierre-et-Miquelon permet la consultation des tarifs locaux : 0,76 euro permettra dès demain aux habitants de disposer d'un timbre fort utile passé l'augmentation du premier janvier 2015. C'est en effet le nouveau prix de l'expédition d'une lettre prioritaire jusqu'à vingt grammes sur l'ensemble du territoire national, de Dunkerque à Kerguelen, de Miquelon à Wallis.

En conclusion, il reste encore des Français, fiers de l'être sans accuser leurs concitoyens de ne l'être point assez : visitez-les à Saint-Pierre-et-Miquelon en 2016 pour le bicentaire de la réinstallation des habitants français, chassés par l'Anglois à chaque conflit européen jusqu'à 1814.

La suite de la visite ultramarine et philatélique : par ici. Le premier jour : jusque là.

Mort d'un mécène qatari et impatience de Feldman

Le neuf novembre 2014, Saud bin Mohammed al Thani était retrouvé mort, à quarante-huit ans, dans sa résidence de Londres. Un prince du Qatar comme beaucoup du golfe Persique que l'opinion publique européenne a appris à connaître comme étant de riches investisseurs, diversifiant tous azimuts leurs économies nationales au-delà de l'exportation d'hydrocarbures et suppléant à la morosité/prudence/avarice/prodigalité insouciante* de nos propres riches.

Les nécrologies, tout comme le court article sur la Wikipédia en anglais, signalent qu'il a été ministre qatari pour les arts, la culture et le patrimoine et le plus important mécène et collectionneur d'art des deux dernières décennies, en valeur. Même si, en 2005, a été interrogé le fait qu'il collectionne pour lui-même ou pour son royaume, son départ prématuré ne freinera pas l'ardeur de la famille régnante al Thani : la fille de l'actuel émir, al Mayassa, concurrençait déjà le défunt au classement des acheteurs d'art.

Côté timbres-poste, le dix-huit décembre, le journal états-unien Linns rapporte une conséquence de la mort prématuré du prince, un des principaux acheteurs au cours de la vente de la collection guyanaise du savant-collectionneur-sportif (et accessoirement meurtrier) John Eleuthère du Pont, organisée à Genève par la maison suisse Feldman, le 27 juin dernier.

Petit souci à présent : si Feldman est encore en possession des timbres achetés, elle avait accepté des paiements échelonnés des sept millions et demi de dollars des États-Unis que le cheikh venait de flamber, et pour lesquels il était déjà en retard.

En conséquence, Feldman a déposé une plainte devant une cour fédérale à New York afin d'être prioritaire sur la succession de biens de forte valeur achetés via Sotheby's (non, pas de One Cent magenta... Arrêtez avec ce timbre, même Carl Barks et Donald Duck ont fantasmé sur ce timbre unique dès les années 1950) et en encore en dépôt.

Sotheby's, victime elle aussi d'un acheteur plus rapide que la fluidité de son compte en banque : pour le Daily Mail,dans un article sensationnaliste du quatorze novembre, il aurait été victime d'une montre maudite, deux jours avant sa vente qui devait permettre de régler une dette envers la maison d 'enchères.

Si jamais les négociations avec la famille se passaient mal, sachez, collectionneurs de la Guyane britannique, que vous aurez encore une chance aux enchères : investissez et pariez sur l'actuelle guerre des prix du pétrole.


Notes :
* : merci de choisir le terme approprié selon votre mouvance politico-socio-économique.

lundi 22 décembre 2014

50e édition du catalogue Spink des pièces anglaises

En août 2014, je passai dix jours à Worthing, petite station sur la côte méridionale de l'Angleterre, sous un climat frais et venteux. Entre les excursions dans la proche Brighton et quelques lieux historiques alentours, j'eus le temps d'explorer la ville.

Couverture du premier tome pré-décimal de la cinquantième édition du catalogue numismatique anglo-britannique de Spink, la première en deux tomes (site de Spinkbooks).
Peu de philatélie apparente : le Post Office local - partez de la jetée et remontez tout droit vers le nord - a le stock des émissions récentes et des carnets de prestige bien sûr. Jusqu'à entrer cent cinquante mètres plus loin dans une petite boutique vertement devanturée nommée Coins & Collectables.

La boutique Coins & Collectables, 82 Chapel Road, Worthing, BN11 1BN (Google Maps' Street View, 2012).
Sise au 82 Chapel Road, dans les Havercroft Buildings, coincé entre une sandwicherie et un agent immobilier, son propriétaire propose des médailles militaires, quelques uniformes et pièces de céramique anciennes, et surtout des pièces et billets récents ou anciens.

Pour le plaisir du souvenir estival et - objet d'un futur article - parce que la curiosité du système livre/shilling/penny me trotte en tête, j'acquis une petite pièce du règne de George VI et, avant de partir, demandai à l'antiquaire quels étaient les éditeurs britanniques de catalogues numismatiques et s'il en disposait à la vente.

Il revint avec son outil de travail personnel : la quarante-neuvième édition du catalogue Spink, daté 2014, de Coins of England & the United Kingdom.

Comme souvent, l'information fut notée dans le carnet de voyages - plus pour mémoire inconsciente manuscrite que pour se jeter sur le site de la célèbre maison aux enchères. Combien d'années avant de m'occuper de ce catalogue ?

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Finalement, pas si longtemps. D'abord parce que le voyage de mai 2015 pour le salon London 2015 aurait ramené le sujet sur la table, Spink se trouvant sur une de mes routes pédestres au centre de Londres, à deux pas de Russell Square et du British Museum.

Ensuite parce qu'étant abonné aux nouvelles des ventes philatéliques des  Spink, que je zieute d'un œil discret n'ayant pas la passion collectionnite ou le porte-feuille adéquats, un mail d'automne attira immédiatement souvenir et attention.

Pour marquer la cinquantième édition de son catalogue des pièces de monnaie d'Angleterre et du Royaume-Uni, Spink diffusait largement la nouvelle et annonçait les frais de port offerts, même pour l'Europe continentale, sur les pré-commandes.

Diantre !

Et voilà, depuis la semaine dernière, les deux tomes sur mon bureau, feuilletés pendant quelques minutes de loisirs pour découvrir progressivement la numismatique anglaise.

Après plusieurs années de préparation, les émissions décimales étalées de 1968 à la décimalisation complète le 15 février 1971 sont détaillées dans un tome à part de cent cinquante et quelques pages, émissions en métaux précieux et commémoratives comprises. À première vue, exceptions faites d'événements sportifs internationaux organisés au Royaume-Uni, la Royal Mint reste assez sage comparée à la Monnaie de Paris (Sempé, régions, Petit Prince,...).

Le tome 1 reprend tous les pièces qui ne seront plus modifiées par l'actualité monétaire et qui ont eu cours sur le territoire de l'actuelle Angleterre depuis les monnaies romaines à Elizabeth II en passant par les Vikings et toutes les dynasties royales successives.

À suivre selon une autre optique...


Post scriptum touristique :

Je ne peux qu'insister sur le charme du Sussex occidental. Tout en faisant des contorsions pour éviter le consumérisme de Brighton (et sa jetée-fête foraine ?), le Royal Pavilion permet de plonger dans les goûts exotiques du Prince Régent début dix-neuvième siècle.

Les musées locaux, celui de Brighton autant que le local de Worthing, occupent la curiosité entre deux marches le long du littoral. En s'éloignant, le château d'Arundel est saisissant, autant qu'une randonnée depuis les falaises de Beachy Head jusqu'aux marais de Seven Sisters.

dimanche 21 décembre 2014

Orgueils et préjugés franco-britanniques en bilan de fin d'année

La livraison du dernier numéro de 2014 du britannique Stamp Magazine, daté janvier 2015, flattera l'orgueil des collectionneurs français, tout en bousculant leurs préjugés et suscitera réflexions sur la façon dont leurs opérateurs postaux et services philatéliques les considèrent malgré leurs efforts en cette année 2014 finissante.


Pour l'orgueil, Michael Chambers consacre un article richement illustré à la carrière de Pierre Gandon, avec photographie d'une lettre de l'artiste donnant sa version de la genèse de la Marianne de 1945.

La philatélie britannique se pique de plus en plus de la taille-douce de France, une chance pour les auteurs et les collectionneurs français qui veulent passer à l'assaut de la grande île.

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Pour les préjugés et les réflexions, lire l'éditorial de Guy Thomas sur l'envie de bien faire de Royal Mail envers les collectionneurs... maladroitement appliquée à leur grande colère.

Ainsi, en omettant bien sûr l'inflation du nombre d'émissions, le rédacteur en chef constate l'historique effort graphique du programme philatélique en général et celui d'être plus commémoratif pour celui de 2015... sauf que, faute d'atteindre les médias grand public, l'homme de la rue ne le saura jamais. Un lecteur exprime sa déception que le timbre à l'effigie de Margaret Thatcher, au sein d'une série sur les Premiers Ministres, n'a provoqué aucun débat ; pourtant Google témoigne des articles qui ont été consacrés à cette émission.


Ensuite, Thomas se félicite d'une activité inouïe dans les centres de tri pour que les slogans des flammes d'oblitération (oui... la technique moderne le permet, n'est-ce pas La Poste !), autant pour des messages d'importance régionale que nationale. Néanmoins, les imprimantes jet d'encre britannique porte bien leur nom : elles jettent de l'encre sans trop se soucier de la lisibilité :(


Finalement, les quatre années des timbres de distributeurs avec leurs versions d'usage courant (effigie Machin et Union Jack) et temporaire (faune et flore variées) semblent montrer l'avenir de la philatélie... Cependant, les philatélistes spécialisés dans cette nouvelle espèce courent les bureaux pour comprendre les variations de police causées par les changements de machine et les mises à jour de logiciel, leur apparition sur des illustrations non prévues par Royal Mail elle-même.

Pour Thomas, ces variétés ont été créées inutilement... mais n'est-ce pas le cas de bon nombre de surcharges des colonies : en rouge ou en noir, bien droite se-tenant à de travers. Il y en a dans l'empire français comme britannique : voir l'article du même numéro sur les tourments du nouveau postier britannique du protectorat d'Oil Rivers (devenu ensuite le protectorat de la Côte du Niger).

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Tout ceci  fait écho aux aléas des bonnes intentions du nouveau directeur de φ-φ, Gilles Livchitz, qui s'est montré, en juin 2014, très attentif aux demandes et plaintes des représentants régionaux de la φFAP... qui lui firent remarquer que ses prédécesseurs avaient montré le même empressement à leur plaire LOL

Donc, des émissions suscitant le désir des collectionneurs : Trésors de la (vieille) philatélie, gavage des oies à coups de reprise d'usage courant anciens à tout va... Bilan : destruction d'invendus et surchargement à la logique évanescente. N'est pas Françoise Eslinger qui veut ! Nah !


Au bilan fin 2014, quant Royal Mail fait imprimer les code-barres des feuillets dans une marge découpée si vendus par son service par correspondance / conservée si vendus en bureau, φ-φ annonce que ces barres qui chagrinent certains seront aisément effaçables à la gomme, voire à l'eau, selon le procédé d'impression du bloc. Comme si le marché des variétés falsifiées ne causait pas tant de victimes.

Cela me rappelle un mail de Julia Lee de Stamp Magazine me demandant, en 2007, de vérifier une rumeur parvenue jusqu'à Londres : l'encre d'un des timbres de France pouvait aisément s'effacer avec une gomme. Hop, achat de deux exemplaires de la galerie des Glaces et, en effet, l'encre s'efface... tout comme celle d'autres timbres commémoratifs d'aspect très lisse, pour ne pas dire copier-coller d'une banque d'images. Merci de proposer quelque chose qui peut déjà se faire, ça vous place au niveau de l'Omni-Président chartiste qui promettait un tiers du programme en taille-douce alors que c'était déjà le cas...


Évidemment que les houleuses relations que des associations philatéliques ont - ou, en l'occurence, n'ont pas - avec plusieurs directions de bureaux et de centres de tri pour obtenir des premiers un bureau à oblitération spéciale et d'éviter une oblitération inesthétique des seconds, ce sera pour quand il y aura un capitaine sur le navire postal pour rappeler que le mousse φ-φ a sa place dans l'équipage.

Sur ce point, Royal Mail a une solution protectrice quoique peu environnementale et qu'elle retire l'effet « je suis passée par un centre de tri » à l'enveloppe - mais à un exemple de courrier massacré au stylo ou au feutre par numéro, les centres de tri british valent les nôtres.

On peut imaginer offrir un des nombreux invendus des trésors de la philatélie aux collectionneurs premierjouristes qui rapporteraient dix enveloppes en plastique.

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2015, ici comme au-delà de la Manche, sera encore une année difficile pour les relations tripartites entre les collectionneurs conservateurs, les services philatéliques et les centres de tri.

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Ah, au fait, je la ramène encore, mais... deux directeurs depuis la retraite de madame Eslinger et QU'EST-CE QUE CE <époque de Noël, de paix et de compréhension> DE φ fait encore sur les timbres de France (sans demander pourquoi ceux-ci sont encore à valeur faciale numérique) !!!


dimanche 7 décembre 2014

Des territoires impénétrables ou presque sur France Culture

Quand il n'y a pas assez de temps pour philatélier autrement qu'en lisant les abonnements mensuels britanniques, on se cultive les oreilles pendant les divers trajets qui parsèment la vie de homo urbanicus : en allant travailler, faire les courses, etc.
Image-totem de l'émission CulturesMonde (site de France Culture).

Magie de la modernité : nul besoin d'être disponible pour écouter une émission de radio lors de sa première diffusion. Podcast propriétaire ou capture à travers de multiples logiciels externes ou internes au navigateur internet.

Ainsi, cette semaine de trajets professionnels nocturnes (vivement que le solstice soit dépassé), écoute des quatre émissions sur les « territoire impénétrable » de CulturesMonde, diffusé à onze heures du dix au treize novembre 2014 par France Culture.

Et les philatélistes apprécieront certains thèmes et témoins.

Le lundi : les « royaumes ermites » avec les exemples des dictatures fermées de Corée du Nord et de l'Érythrée. Et dont pourtant, au moins pour la première, les timbres-poste se diffusent en masse.

Mardi : « Quand les frontières s'entrouvent » en Birmanie et en Iran, l'une en cours de démocratisation, l'autre une démocratie qui dépayse l'occidental sécularisé. Du courrier en perspective ou les nouvelles technologies sont-elles déjà trop présentes ?

Mercredi : « Terres saintes, entrée interdite » avec la gestion des flux humains à La Mecque et Jérusalem, mais aussi le territoire religieux, machiste et émetteurs de timbre-poste qu'est le mont Athos en (dehors de la) Grèce.

Enfin jeudi, deux témoins de territoires très difficiles d'accès, autant par les moyens et distances que par les autorisations nécessaires : l'océanographe Paul Tréguer évoque la conquête de l'Antarctique depuis la course au pôle Sud jusqu'à l'invasion des touristes... Mise en perspective des articles du reporter Pierre Jullien sur sa croisière des Terres australes françaises en seize épisodes répartis entre novembre et décembre 2014... et du débat d'il y a un an sur le tourisme antarctique quand un navire russe en perdition avait retardé plusieurs missions scientifiques.

Doublement mise en perspective par le témoignage de Clarence Boulay qui a passé une année entière à Tristan da Cunha, territoire d'un outre-mer très isolé du Royaume-Uni. Aventure scientifique et sociale, où la vente de timbres-poste n'a pas encore détroné la pêche et est concurrencée par les escales de paquebots pendant l'été austral.

L'émission se termine à la base Concordia où la glaciologue Albane Barbero a passé l'année 2013 et dont elle a nourri un blog.