dimanche 25 janvier 2015

Tous en colère contre La Poste et son actionnaire

Des collectionneurs d'oblitérations commémoratives subissant la réoblitération des centres de tri déshumanisés aux complétistes dépassés par le nombre d'émissions de France, la colère est une tradition à l'égard de La Poste et de son actionnaire, l'État français.

En janvier, ajoutons des acteurs encore.


Les facteurs, devenus agents de cohesio sociale avec plaisir ou doute, râlent sur la réorganisation répétée de leur secteur du nord de Montpellier, comme le rapporte Midi Libre, le mercredi vingt-et-un janvier 2015.

Ainsi, d'après eux, le mardi vingt, ils n'ont pas pu distribuer plus de deux cents recommandés et trente mille plis (un sixième du total quotidien) alors que ceux-ci étaient parvenus à leur centre de distribution. Si on cherchait pourquoi la lettre verte a été pensée par le sommet...

Depuis l'été 2014, les tournées ont été réformées et allongées laissant le choix aux facteurs : travailler plus chaque jour pour gagner plus ou laisser au lendemain... Pour les syndicats, ce sont des postes entiers qui pourraient travailler avec les heures supplémentaires ainsi payées aux volontaires.

Pour la direction locale, rien de dramatique quant elle rappelle la baisse des flux de courrier : il y a un facteur par tournée, un peu plus de travail selon les moments (Noël et les colis) et une grippe qui ne permet pas de prévenir les absences à l'avance...

Je vous laisse feuilleter les quelques billets dans les libellés Montpellier et Languedoc de ce blog pour constater que la situation des facteurs - et l'impression qu'ils en ont eux-mêmes - ne s'arrangent guère sur une décennie.

Qu'en sera-t-il quand les facteurs de Montpellier devront faire du porte à porte aux personnes isolées ?


Moins courant, certaines publications mensuelles se plaignent également face aux nouveaux tarifs subventionnés de janvier 2015. Et cela part du Monde diplomatique dans son éditorial du premier numéro de l'année, ironiquement titré « L'État souhaite une bonne année au "Monde diplomatique"  ».

Déjà que le journal a découvert qu'il n'aurait pas droit à l'aide du fonds stratégique pour le développement de la presse française à l'étranger... Un comble pour une revue de réflexion de haute tenue, même si on n'est pas tenu à accepter tous les points de vue qu'elle publie, au moins elle publie loin, en grande qualité et pour vingt pour cent de son tirage. Mais le ministère de la Culture et de la Communication a préféré en soutenir bien d'autres ; vous lirez des exemples dont le choix ne tient qu'à l'éditorialiste, mais qui interroge tout de même sur les critères de sélection.

Voilà que la forte hausse des tarifs postaux, du premier janvier dernier, aggrave la situation des mensuels d'information politique et générale : les quotidiens et les hebdomadaires bénéficient de toute la générosité publique, même quand ils expédient à leurs abonnés les hors-séries de produits de luxe au moment des fêtes de fin d'année. Les mensuels eux...

Ainsi, en comparaison, la hausse subie par Le Monde diplomatique (8,8%) face à celle des quotidiens et mensuels (4,9%) est similaire à celle subie par les particuliers (11 à 20%) face à celle des gros expéditeurs de publicités et de factures. En moyenne, tout se limite à +7%, mais quand on discrimine les situations...


En ces temps troublés depuis le mercredi sept janvier, où la liberté d'un hebdomadaire satirique suscite justement la générosité du public, rappelons que nombre de publications mérite notre vigilante attention également, par ce qu'elles apportent au débat public, même si elle demande plus d'efforts de lecture.

Le Monde diplomatique est de celles-ci.

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