mardi 20 octobre 2015

Privatisée, Royal Mail au Côté obscur de la production de timbres

Aujourd'hui, mardi vingt octobre 2015, Royal Mail lance sa série de dix-huit timbres, cinq feuilles à vignettes personnalisées et un carnet de prestige sur l'univers de science-fiction Star Wars à l'approche de la sortie du septième opus de la série principale de film.

[absence d'illustration :
le blog ne rapporte pas assez
- voire rien -
pour permettre de signer
un contrat avec Disney,
même avec une 
très-longue cuillère]

On peut débattre de l'intérêt d'une telle émission philatélique : magnifique beauté graphique par Malcolm Tween, acteurs, ouvriers et capitalistes du cinéma britanniques ayant participé, le profil d'Elizabeth II sur timbre d'un empereur non british, police d'écriture spéciale pour le 1stmoyen d'attirer des masses vers le timbre et la philatélie, etc.


Je me contenterai de remettre dans une perspective chronologique.

Cette émission est la première émission de Royal Mail en tant qu'opérateur totalement privé puisque le lundi douze octobre dernier, le gouvernement britannique a vendu les dernières actions en sa possession et offert le dernier pour cent à une partie du personnel.

Comme le signalait l'auteur du Commonwealth Stamp Opinion, le quatre juin, alors que le nouveau gouvernement conservateur lançait la première cession d'actions restantes, il faut cesser de considérer les émissions de Royal Mail comme le programme philatélique britannique, voire repenser les limites de la collection des timbres du Royaume-Uni pour ceux qui vont jusqu'au temps présent.

Ainsi, les deux dernières émissions du Royaume-Uni auront été pour la coupe du monde de rugby - sport de brutes continentales jouées par des gentlemen britanniques - et l'hommage au long règne de la Reine Elizabeth.

Et encore... l'embargo sur les illustrations des timbres royaux a tenu jusqu'au jour prévu, le mercredi neuf septembre, mais le temps d'éblouir le grand public a tenu trois jours et la monstrueuse émission Star Wars divulguée par voix de presse et de télévision tous azimuts, supernova explosant tout sur son passage médiatique.

Sûrement que la Reine se verra présenter encore les nouvelles émissions pour avis, mais qu'en sera-t-il de ses successeurs ?


Du côté méridional du Channel, faut-il donc se réjouir du statut totalement public de La Poste qui se retrouve forcée d'émettre en novembre ses goodies Guerre des étoiles en timbres personnalisés, cartes origamiques et colis illustrés à primes (même les geeks ont compris comment marche la survaleur des Montimbramoi, pas vraiment ce qui fait la valeur d'un timbre contemporain : neuf, oblitéré, le second si premier jour...) ?

On imagine aisément le ministre en charge du programme philatélique charmé d'une Fête du timbre sur Harry Potter pour les dix ans du premier roman en 2007 : incitation à la lecture et au latin - oh la, le latin en 2015, bénéfices grâce au succès des films, évocables à la radio neuf ans après comme modernisation des illustrations des timbres de France.

Apparemment moins d'une émission programmée Star Wars qu'il faudrait justifier à la vicieuse question d'un député d'opposition : films non francophones issus de l'uniformisatrice pieuvre états-unienne mondialisée à base de science-fiction space opera limite fantasy (tous mauvais genres dans l'esprit d'un député trop conservateur) et vendus à prix coûtant de centre de tri si émis dans le programme de la nÂÂÂtion, tel que défini par la Charte. De la pub pour Saint-Gobain, c'est politiquement plus correct.


Enfin, l'effigie Machin dénote moins que le phi à côté de Darth Vader puisque Royal Mail est si proche de passer du Côté obscur du capitalisme... [fondu au noir sur fond d'air martial célèbre]

Note du soir :
Finalement, cotisons-nous pour offrir une tenue intégrale noire avec masque de respiration à chaque membre de la direction de Royal Mail, ils sont passés du Côté obscur : une version du carnet de prestige sera vendu cent vingt livres sterling en décembre...

Suite de la métaphore par ici.

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