lundi 28 décembre 2015

Postes Canada tenue en respect par le nouveau gouvernement fédéral

Cadeau de Noël pour les particuliers canadiens, menace de charbon pour les dirigeants de Postes Canada : avec la victoire du Parti libéral du Canada aux élections législatives du lundi dix-neuf octobre 2015, l'opérateur public suspend deux de ses décisions acceptées par la précédente mandature.

Le cadeau : une partie des augmentations de tarifs du onze janvier 2016 ne seront pas appliqués, le temps que soit audité l'entreprise. Sont concernées les lettres de première classe quelque soit leur destination. Cependant, tous les services concurrentiels, comme les colis, verront leur prix croître.

La perte va être vive pour un opérateur qui avait osé, de début décembre 2013 au trente-et-un mars 2014, suspendre toute vente de timbres à validité permanente lorsqu'il annonça une augmentation de douze cents de la lettre intérieure si le timbre était acheté en carnet, vingt-sept cents à l'unité !

C'est dire la tension qui doit se sentir au siège de Postes Canada depuis les élections... car que faire des timbres imprimés aux nouveaux tarifs vers les États-Unis et le reste du monde ? 
Tiens, il n'y a pas que mes voisins de mon immeuble qui trie mal leur courrier publicitaire devant le mur de boîtes dans le hall d'entrée (Toronto Star de décembre 2013, repris par La Presse, janvier 2014).
Rien d'étonnant puisque l'actuel Premier Ministre Justin Trudeau avait dans ses promesses de campagne la suspension d'une autre des cinq solutions (fichier pdf) trouvées par Postes Canada pour se sauver de la chute du courrier : elle a suspendu la conversion des livraisons à domicile vers des « boîtes postales communautaires » (community mailboxes), organisation qui visait à diminuer les distances motorisées à sa charge.

Le débat sur l'avenir de Postes Canada est donc relancé, ce qui contente deux groupes de pression. Les municipalités d'une part, tel le maire de Montréal, Denis Coderre, qui attaqua au marteau-piqueur la dalle de béton d'une boîte communautaire en août, et tous les exemples de boîtes jugées mal situées ou aux serrures gelées au petit matin.

Les syndicats de postiers d'autre part, qui estiment leur entreprise suffisamment rentable alors que leur nombre et l'organisation de leurs tâches étaient deux des solutions de leur direction. Ils pointent vers les opérateurs publics postaux qui ont développé des services bancaires et diversifié leurs manières de distribuer les colis - cough... cough...

Quant aux boîtes communautaires, trois quarts des foyers canadiens y étaient soumis avant le plan de 2013, elles resteront donc dans le paysage, même si certaines municipalités vont réussir à virer quelques-unes, et seront toujours une idée d'étude postale, sociale et - puisqu'il y a conflit - géopolitique dans la vision d'Yves Lacoste.

Pour mémoire, voici les trois tarifs dont l'augmentation suspendue des tarifs postaux pour la lettre jusqu'à trente grammes :
- pour le Canada : 0,85 dollar canadien -> 0,90 (0,59 euro selon xe.com du jour)
- pour les États-Unis : 1,20 -> 1,25 (0,82 euro)
- pour le reste du monde : 2,50 -> 2,60 (1,70 euro)

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