mercredi 25 mai 2016

Paris Philex (1) : j'ai tort...

... et les lecteurs habitués se demandent d'où vont partir les coups d'ironie et vers qui ? :)

Aux lecteurs furieux de l'énième rupture de stock de φl@poste pour la saison 2015-2016, dite « campagne du Désir livchitzien » - une version moins chère mais très répétitive du Désir fondateur : bienvenue et je suis désolé que vous partiez en claquant la porte d'ici quelques paragraphes :)
Le bloc Courrèges tel qu'il aurait dû être émis : en couleurs ! Mais, l'illustration est juste là pour attirer des lecteurs (boutique web de φl@poste : remarquez ma gentille publicité gratuite).
Vendredi vingt mai dernier, j'arrivai à la gare de Lyon par le premier train à grande vitesse et arpentai Paris vers une boulangerie-pâtisserie de renom qui me servit de cantine pendant ce week-end philatélico-muséo-touristique.

Puis, de dix heures et demi passées à treize heures, j'effectuai mon premier des trois séjours dans la halle 2.2 du Parc des expositions de Paris, à la porte de Versailles. Le second fut le samedi de treize à dix-sept heures et le dernier, le dimanche de l'ouverture à treize heures.

Quel premier bilan tiré ?

À mes yeux, ce qui a marqué les commentateurs à ce jour sont à l'inverse de ce qui m'a occupé pendant ces trois moments philatéliques.
L'enclos φl@poste : remarquez le volailler veillant à ce que les gallinacées ne souffrent point pendant que les vendeurs les plument - note : je n'avais pas remarqué sa présence lors de la prise de vue (licence Creative Commons nc-by-sa 3.0 fr).
J'ai rapidement passé le stand du créateur de vignettes et grand financier du salon, stand qui a sur le champ pris la forme dans mon esprit d'un enclos à volailles devant l'abattoir : barrières isolant les chaises (faudrait pas que des non-clients puissent s'asseoir tout de même !), sonnerie incessante de l'appel vers le boucher (le couinage égrénant les numéros appelés), plumage en règle par chèque, carte bancaire ou en liquide, puis tamponnage des achats pour être sûr qu'ils ne pourront jamais servir sur du courrier...

...
BLAM!!!
...

J'avais prévenu que les nouveaux lecteurs allaient claquer la porte :)

Oui, je sais, j'ai tort : collectionner les nouveautés est un choix honorable, même quand votre fournisseur émet son cinquième bloc hors-programme de l'année, dont le troisième complètement vendu dès le premier jour... et tout aussi rapidement épuisé sur sa boutique web.

Ce qui me dégoûte dans la politique actuelle est que le cher bloc Courrèges épuisé et désormais spéculé a toute l'apparence qu'aurait dû avoir LE bloc Saint-Valentin 2016 : en couleurs !

Quant à imaginer le marchand en face de l'enclos vendant le bloc Libération à cinquante euros et les trois timbres différents qu'il contient vingt-cinq... Oui, je sais, j'ai tort : pas d'émissions du Désir, pas de négoce, pas de collection, plus de salon...

Ce qui m'intrigue est que le bloc Paris doré et la deuxième version Euro (en 3D) ont survécu à l'afflux... Bientôt la philatélie spéculative française dans les pages économie du Monde - entre les fluctuations des cotations du blé chinois et du poulet brésilien - pour m'expliquer ce genre de choses ?

Restons-en là : la question du système économique de la φl@télie φr@nçaise demanderait des pages entières et des relations sociales en coulisses. J'ai donc tort : pas de Phil@poste, pas de salon...
Au premier plan, ce que personne ne commente longuement alors que c'est le but du salon : l'exposition-championnat national (licence Creative Commons nc-by-sa 3.0 fr).
À l'heure crépusculaire où j'écris ce mercredi soir, j'ai vu deux sources sur Paris Philex. Une seule évoque le point essentiel, à mon sens, de ce salon : les collections exposées et encore uniquement pour une pièce, et quelle pièce !

Le journaliste-blogueur Pierre Jullien a publié six articles tout au long des quatre jours sur ses domaines habituels de reportage : les artistes et c'est très bien, l'équipe de Timbres magazine et c'est très bien aussi (vu l'excellence du numéro de mai et la rigueur de celui de juin), les officiels (c'est nécessaire) et les émissions de φl@poste (pourquoi pas).

Mais rien de rien sur l'exposition philatélique... Pardon, à part l'immense collection de marque de retour à l'envoyeur d'Henri Aurousseau, invitée hors-concours et un peu isolée dans un coin où elle bénéficiait néanmoins d'une bien meilleure lumière naturelle qu'une partie de la compétition.

Et là, je m'interroge, non sur les choix de Pierre Jullien : il écrit sur ce qu'il lui plaît ou qui intéresse ses lecteurs, c'est son blog et c'est le seul à informer en direct. Mais sur l'immense vide commentatif, bien au-delà, concernant la cause même de l'existence de ce salon national annuel : le championnat de France de philatélie pourtant immanquablement placé entre les stands marchands et le pôle toilettes/café/restauration.

Oui, le nom des philatélistes et le titre des meilleures collections seront imprimés, avec peut-être une ou deux pièces décrites, dans les trois mensuels philatéliques datés juillet/août et la revue de la φφ@π... et le palmarès complet sur son site.

Mais, où seront les descriptions en direct des collections dans l'odeur de gazon du stade ? L'avis du consultant, médaillé d'or en retraite (M. Tillard : une idée de reconversion ?), ou d'un juré sur pourquoi ce minuscule point de différence au terme de ce contre-la-montre entre le grand prix et la collection suivante ? Pourquoi la collection préférée de tel ou tel n'a obtenu que le vermeil et pas l'or ? L'arbitre est-il vendu d'avoir rétrogradé d'une couleur de médaille cette collection longuement retravaillée ? À quand l'arbitrage vidéo en philatélie ! Platini président fédéral vite - il est disponible en plus :p

Bien sûr, les juges ont motivé, dimanche matin, leurs notes auprès des exposants ou des représentants de leurs associations, mais pour le public, les philatélistes, les gallinacées parquées chez φl@poste, ceux ne faisant jamais le voyage annuel : qui leur expliquera largement ce qu'il s'est passé, les incitera à ne pas manquer la prochaine saison dès les compétitions locales, voire les inspirera à se lancer dans cette activité philatélique ?

Bref, qui sera le BeInSport ou le Canal+ de la philatélie ? Qui créera la Légende de la Compétition philatélique ? Ou alors, j'ai tort : pas d'expositions, pas de légende, toujours autant de ventes...

Modestement, avec toutes les erreurs et mauvais jugements que j'écrirai, quelques articles aborderont mon vécu de cet aspect finalement fort occulté (et un peu mes achats britanniques).

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