mardi 28 juin 2016

Enquêtes, surprise et boîtes aux lettres dans le London Philatelist de juin

Les articles, proposés dans le numéro de juin 2016 du London Philatelist, pourraient constituer une excellente soirée canapé/télévision pour oublier les affres européens du Royaume-Uni ou l'ennui profond que m'inspire une compétition de football.

En avant-soirée : documentaire touristique à Gibraltar...
... comme sur arte à vingt heures en attendant le film.
Le Gibraltarien Richard Garcia, après un article conjoint sur la première série d'usage courant du Rocher du règne d'Elizabeth II en novembre 2015, propose une ballade le long de Main Street le long de laquelle le Royal Gibraltar Post Office a placé des boîtes aux lettres monogrammées, une par souverain depuis la Reine Victoria.
Bricolage sebphilatélien à partir des informations fournies par Richard Garcia (fond de carte et itinéraire Google Maps, ajout avec Paint.NET - un logiciel libre).
La principale avenue marchande de Gibraltar compte désormais six boîtes pour un gros kilomètre. La dernière de la série porte le monogramme d'Edward VIII et a été installée en octobre 2015.

Le parcours est assez touristique aller comme retour : d'Edward VII près d'un centre commercial / parking jusqu'à George VI devant le centre culturel du territoire, en passant par les commerces locaux, le bureau de poste principal, les batiments officiels, la cathédrale.

Vivement un voyage à Gibraltar...

D'autres publications de Garcia sont listées sur sa page LinkedIn.

Une bande-annonce
Au milieu de la revue de la Royal Philatelic Society London, quatre pages annonçant l'exposition internationale Stockholmia 2019 organisée pour célébrer les cent cinquante ans de la Société.

Le grand film de la soirée : le postier, le bush et les truands...
... souvenir de La Dernière Séance.
Quinze pages sur un sujet d'histoire postale, sociale et criminelle : les attaques de malles postales dans le bush australien au dix-neuvième siècle. Un véritable western à la John Wayne.

Auteur d'ouvrages récents sur les accidents subis par le courrier australien, Brian Peace raconte puis illustre de toutes les manières possibles la vague délinquante qu'a connu l'intérieur des colonies occidentales d'Australie des années 1840 à 1870 jusqu'à leur terme définitif au tout début des années 1900 - l'auteur déduisant que la sévérité accrue de la justice contre les criminels a mis fin à l'incroyable nombre d'affaires dans les années 1860 : plus de deux cents ! Plus de la moitié de toutes les attaques recensées.

L'article reproduit les trois seules lettres conservées portant une mention manuscrite expliquant leurs involontaires aventures, ainsi qu'une liste des lettres recommandées transportée avec le sac de courrier, qui, elle aussi, accompagna des bandits avant d'être retrouvée.

Les collectionneurs d'archives se tourneront vers les journaux officiels des colonies (Government Gazette), les quelques lettres témoignant de l'événement. Par exemple, cette lettre de 1864 entre deux maîtres des postes pour confirmer que la moitié de chèque amené par un destinataire est bien à payer ; le dit chèque avait disparu lors d'un vol, puis déchiré lors du tri des valeurs par les malfaiteurs.

Chacune des affaires concernées est racontée à partir des articles de presse et des récits dans les archives judiciaires. Prenant, surtout avec la figure de Paddy Tom, qui apparaît dans plusieurs coups réalisés par des bandes différentes dans des colonies différentes, et qui finit condamné à la pendaison pour meurtre le vingt mai 1865.

L'entracte.
Le temps d'une pause eskimo (chouchous, beignets ! sur les plages de France) résumé des conférences d'avril, annonce du nouvel ouvrage Guide to the Postal Stationery of Iraq par Clayton Rubec et Akhtem Al-Manaseer.

En amusement avant le deuxième film, Richard Wheatley se contente d'une seule enveloppe recommandée de 1970, de Leeds (Angleterre) pour les passagers d'un navire faisant escale à Punta Arenas, au sud du Chili : quatre Wildings et le timbre commémoratif Gandhi...

Les cinq comportent une variété présente au catalogue Stanley Gibbons !

Soir de vacances, encore envie d'un vieux film dans l'immensité classique...
... Le Cinéma de minuit ?
Restons dans les immensités à explorer et les enquêtes policières : la présence militaire britannique avec la révolte arabe dans l'Empire ottoman pendant la Grande Guerre à l'établissement du mandat britannique dans ce qui devient le Royaume d'Irak.

Barry Scott fait face à un mystère... Trente-trois en fait. Trente-trois enveloppes originaires de Mésopotamie du vingt-cinq mai 1920 au vingt-neuf novembre 1921 portent une marque rouge : un M et un numéro dans un cercle.

Trace de censure ? Tampon indiquant la franchise militaire pour les troupes britanniques ? Scott propose cette seconde solution par les archives pour la date de fin de censure d'une part, et en comparant des courriers civils et militaires par voie aérienne, d'autre part : un timbre-poste (ottoman surchargé) de moins et un coup de tampon de plus pour les seconds.


Il est minuit passé dans le sud de la France, le soleil est enfin couché et le courant d'air frais permet enfin d'aller dormir.


Complément du dimanche seize octobre 2016 :
Le dix octobre 2016, la poste de Gibraltar a émis cinq timbres sur les boîtes aux lettres, une par règne dont le souverain est apparu sur les timbres du territoire britannique. Néanmoins, l'auteur du blog Commonwealth Stamp Opinion avait du mal à voir qu'est-ce qui pouvait motiver le Bureau philatélique de Gibraltar.
L'émission des pillar boxes de Gibraltar du dix octobre 2016 (Bureau philatélique de Gibraltar).
À part les cinq cents (autoproclamés) du service postal britannique célébré par Royal Mail cette année, je lui ai signalé l'article de Richard Garcia évoqué ici sur l'installation par le Royal Gibraltar Post Office des six boîtes-piliers historiques sur Main Street.

Pour être sûr du lien entre cette installation et l'émission de timbres, j'ai pu obtenir une réponse de M. Garcia qui a contacté Aaron Enriles, un responsable du Bureau philatélique de Gibraltar, qui lie les deux. Sauf qu'en 2015 lors de la préparation du programme philatélique, le RGPO ne possédait pas de boîtes au monogramme d'Edward VIII et n'a envisagé que cinq timbres.

Faute de temps, il est envisagé pour 2019 une émission complémentaire pour représenter cette boîte installée près du Parlement du Territoire.

Merci à Robert Garcia et à Aaron Enriles pour leurs réponses.

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