dimanche 28 août 2016

Pendant ce temps aux États-Unis (3) : Amazon.com, poste et même philatélie

Dernier article d'une série inspirée des petites nouvelles partagées entre les participants du Stamp Collecting Forum en ce mois d'août, consacré à l'hypermarché en ligne Amazon.

Bonjour, je m'appelle Tomate.
C'est ce que vous dit le bloc de boîtes à colis jaune, posé au coin de la station de distribution automatisée d'essence située entre la sortie des parkings du centre commercial Polygone et le quartier d'Antigone, dans le centre de Montpellier, au sud de la France.
Ce n'est pas moi qui le dit... (licence creative commons nc-by-sa 3.0 fr).
 J'ai découvert le bloc au coin de ma vision périphérique lors d'une course au centre-ville. Donc allons sur amazon.fr/locker pour comprendre puisqu'en ce mois d'août, deux petits colis d'Amazon me sont parvenus par les chemins habituels : La Poste et ColisPrivé.
Le bloc, son écran tactile sur le mur de côté de la station-service (licence creative commons nc-by-sa 3.0 fr).
Apparemment, c'est dans son profil que l'acheteur se dirige et ajoute une nouvelle adresse de livraison en plus de son domicile : il cherche et sélectionne Tomate. À la prochaine commande pour laquelle il est souhaité une plage horaire étendue ou une localisation particulière (du travail mais sans être accusé de se faire livrer chez le patron ?), cliquer sur l'adresse de Tomate.
Où est Tomate ? (Google Maps).
Google et Google Actualités ne me permettent pas de dire quand Tomate a été posé là...

Amazon sauve l'USPS. UPS aussi !
Souvenez-vous qu'Amazon souhaitait, en octobre 2015, s'emparer entièrement du distributeur français de colis Colisprivé. La compagnie s'est contenté d'en être un actionnaire tout en continuant à optimiser ses coûts de livraison.

Un forumeur états-unien témoigne que son facteur délivre les colis Amazon depuis avril dernier. L'United States Postal Service, opérateur public réputé voué à la ruine, a donc réussi à reprendre son rôle dans une bonne part des colis Amazon, mais à quel prix ?

En attendant, l'enquête du forumeur raconte que, chaque jour samedi et dimanche compris, son bureau de poste local reçoit d'un transporteur privé d'une à quatre palettes de colis Amazon, déjà marqués et arrangés par tournée. En visitant ledit bureau, il a découvert les véhicules des postiers ruraux chargés à bloc, effectuant même deux tournées parfois grâce à ces colis.

Il a surtout découvert, d'après le postier, que les contenus les plus communs de ces colis sont la nourriture pour animaux et des couches pour bébés.

Amazon a démarré comme le libraire-disquaire en ligne, puis il est devenu un petit bazar en ajoutant vêtements, engins de bricolage et le marketplace à la fois vitrine et entrepôt d'autres commerces... Depuis quelques années, il est devenu l'hypermarché du quotidien pour certains États-Uniens, y compris pour les rayons alimentaires et bébés.

Et qui peut délivrer efficacement autant de colis, évitant la tournée des supermarchés et permettant le meilleur prix, à part l'opérateur historique obligé d'être partout six jours par semaine, même pour distribuer de la nourriture en Alaska.

Un autre participant confirme la redécouverte des atouts de l'United States Postal Service par les marchands et postes expresses. Vous attendez un colis essentiel, livré le lendemain par UPS ? Contre trois dollars et demi ou un abonnement annuel de vingt dollars, UPS vous propose de le garder une journée pour vous le remettre. Sinon, après la première et seule présentation, UPS le remet à l'USPS pour distribution comme colis standard le jour d'après...

UPS embauche USPS comme un vulgaire sous-traitant !?!

Oui, car qui a des bureaux de distribution partout et repassera à coup sûr là où vos véhicules ne devraient avoir à passer qu'une seule fois ? L'opérateur historique.

Amazon, même la fédération philatélique lui dit merci.
Dernière surprise en provenance d'Amazon : Amazon Smile. Sans surcoût pour l'acheteur d'Amazon.com, la version états-unienne du magasin, il peut s'inscrire sur ce programme Smile et sélectionner ou proposer une association charitable qui recevra un demi pour cent de la valeur des commandes réalisées dès lors.

Au sens fiscal états-unien, l'American Philatelic Society et l'American Philatelic Research Library, évoquée hier sur ce blog, sont des associations charitables.

Certes, pour l'année fiscale correspondant à 2015, ce ne représente que quelques centaines de dollars, environ une dizaine de cotisations de membres et il y a sûrement des organismes davantage dans le besoin, mais cela fait réfléchir pour les sources annexes de financement de la philatélie organisée.

En vocabulaire fiscal français, dans quelle mesure les associations, sociétés, fédérations, leurs actions et celles de leurs partenaires lucratifs rentreraient dans l'expression « d'intérêt général » ?

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