samedi 5 novembre 2016

De l'avion à la fibre optique, Fidji au centre du Pacifique

Un petit tour vers l'océan Pacifique et les îles Fidji pour lutter contre l'arrivée d'un Automne frisquet et de la lugubre heure d'hiver. Avec une lettre trouvée auprès d'un des marchands montpelliérains présents à la Fête du timbre du mois dernier :
Un affranchissement aérien et floral de 1976.
Pourquoi choisir cette petite enveloppe ? Le timbre des vingt-cinq de service aérien à Fidji représentant un appareil de Fiji Airways (Un peu dangereux la porte avant ouverte sans escalier, non ?) et qui permet de découvrir la place de cet archipel en Océanie.

En septembre 1951, la compagnie fidjienne est ainsi renommée et effectue son premier vol intérieur. Elle est alors la propriété de Harold Gatty (1903-1957), Australien et un des aviateurs pionniers, qui s'était installé à Fidji en 1947. Sa compagnie porta pendant quatre ans le nom de l'île et plantation de cocotier qu'il possédait dans l'est de l'archipel, Katafanga.

Après sa mort et pendant l'actionnariat complexe entre les principales compagnies australienne, néo-zélandaise et britannique d'outre-mer et jusqu'à sept États ou colonies britanniques, elle devint Air Pacific en 1970 dans le projet d'en fait une importante compagnie pour l'ensemble régional.

Cependant, les petits États préférèrent disposer de leurs compagnies nationales et, en 1974, les parts de l'État fidjien lui permettent de contrôler le devenir de la compagnie, même si elle ne redevint Fiji Airways qu'en 2012.

L'actionnariat actuel reflète encore cette histoire : selon l'article de la Wikipedia en anglais, majorité absolue des actions pour le gouvernement fidjien, un peu moins pour l'australien Qantas et le reste entre quelques gouvernements du Pacifique.

L'aéroport esquissé sur le timbre est probablement celui de Nadi ou Nandi, selon l'orthographe ou la prononciation, construit et exploité par la Nouvelle-Zélande de 1939 à 1941 et de 1946 à 1979 - les Forces aériennes de l'Armée des États-Unis (USAAF) l'ayant utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cet aéroport aujourd'hui est le reflet de la puissance régionale de Fidji puisqu'il est le second aéroport international que la France souhaite voir les habitants de Wallis et Futuna utiliser, avec celui de Nouméa en Nouvelle-Calédonie, afin d'atteindre des destinations lointaines ou des services essentiels au développement (universités, hôpitaux, fournisseurs et clients, etc.).

Ce fut une des actions politiques évoquées lors de la visite du Président de la République en février 2016 : alors qu'Aircalin relie déjà Wallis à ces deux aéroports, le gouvernement français devrait encourager une seconde compagnie à relier Wallis et les îles Horn (Futuna-Alofi) directement à Nandi.
L'émission conjointe entre Fidji et Vanuatu sur le câble sous-marin en fibre optique, émise le quinze janvier 2014 (site de la Joint Stamps Issues Society tenu par Richard Zimmerman).
L'autre action nécessite un saut technologique depuis l'avion ci-dessus : cette décennie, les États du Pacifique s'équipe lentement en internet à haut débit. En 2014, Fidji et Vanuatu ont célébré par six timbres joints par une vignette-titre leur liaison à la fibre optique qui remplace avantageusement (en débit et en coût) les liaisons satellites.

Le prochain maillon, début du chantier cette année finissante, est un câble sous-marin de mille trois cents kilomètres entre Fidji et Samoa, sur lequel sera aménagé un accès pour la Collectivité d'outre-mer française, financée avec l'aide de l'Union européenne. Une émission conjointe à trois archipels en vue ?

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