mercredi 30 novembre 2016

Des origines du scoutisme aux îles éparses de l'Atlantique

Deux expositions temporaires au siège de la Royal Philatelic Society London pour explorer un thème et une région.

Le jeudi vingt-sept octobre, Hallvard Slettebö a proposé six expositions en une sur le scoutisme, thématique qu'il développe abondamment sur son site web.

Sa collection grand or sur le succès du scoutisme depuis le siège de Mafeking au cours duquel les éclaireurs de Robert Baden-Powell s'illustrèrent comme facteurs, jusqu'à la diffusion du mouvement dans le monde avant la Seconde Guerre mondiale. Elle se conclut sur une carte postale oblitéré - grâce à une pomme de terre gravée - le premier jour du service postal organisé par les scouts polonais, cinq jours après le début de l'insurrection de Varsovie, en août 1944.

La deuxième partie poursuit sur ce rôle postal des scouts dans les camps de personnes déplacées au sortir de la Seconde Guerre mondiale en Europe, avant d'explorer l'histoire postale du scoutisme au Royaume-Uni, en Norvège et dans les autres pays d'Europe et du monde jusqu'en 1957, centenaire de la naissance de Baden-Powell et le cinquantenaire de la fondation du scoutisme.

Qu'il est agréable de lire une collection thématique sans « papier-peint » d'agence.

Le jeudi dix novembre, ce sont les spécialistes des îles britanniques de l'Atlantique au sein du West Africa Study Circle qui ont proposé de découvrir la philatélie et l'histoire postale de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha.

Courrier précurseur (1677 pour Sainte-Hélène), études classiques des timbres, histoire postale. Qu'est-ce qui m'a marqué ?

Après la découverte de ceux des guerres anglo-françaises de 1744 à 1815 avec Jacques Renollaud, l'étude du courrier des prisonniers de guerre fait halte à Sainte-Hélène - île-prison - pendant la deuxième guerre Anglo-Boer (1899-1902). Barry Burns et Kevin Darcy précisent que des camps de prisonniers boers furent également ouverts à Bermudes, Ceylan et en Inde, en plus de ceux en Afrique du Sud.

Les collectionneurs des colonies et protectorats français iront voir dans le pot-pourri où Burns présente des fiches cartonnées sur lesquels sont collés des timbres de Sainte-Hélène surchargés par les postes de Madagascar, de Mauritanie et de Tunisie, des spécimens envoyés conformément aux règlements de l'Union postale universelle. Une pratique que Burns et Bernard Mabbett ont pu confirmer jusqu'aux années 2000 lorsqu'ils ont catalogué et rangé les archives de la poste de Saint-Hélène en 2013 : deux cartons contenant des émissions neuves de nombreux pays du monde des années 1990 et 2000 ont été retrouvées.

Graham Mytton présente des enveloppes fort intéressantes : envoyées depuis Ascension de 1991 à nos jours, elles l'ont toutes été pour des motifs nécessaires. Courrier des auditeurs insulaires au BBC World Service, puis courrier entre le siège social et les employés sur place de l'entreprise entretenant les équipements de la BBC sur Ascension.

Le fascicule-résumé se conclut par une bibliographie. Celui-ci avec celui de Hallvard Slettebö sont consultables au format pdf sur le site de la RPSL par ici.

lundi 28 novembre 2016

Démonétisation en Inde : "et ça continue encore et encore"

Quatrième semaine de l'opération main propre du Premier Ministre Modi à l'échelle des échanges monétaires d'un État-continent entier.

Quelques rappels : brutalement, depuis le mercredi huit novembre dernier, minuit, les billets de cinq cents et mille roupies n'ont plus de valeur marchande, sauf pour quelques exceptions de service public, d'intérêt social ou pour faciliter la vie économique d'un pays privé de numéraires d'un coup.

La Reserve Bank of India peine à diffuser les nouveaux billets de cinq cents et ceux de deux mille posent des problèmes de rendu de monnaie. Les Indiens devront faire avec quelques semaines encore, surtout avec le durcissement des conditions de l'échange anciens/nouveaux billets, ou passer à la dématérialisation des paiements pour peu que certains gros acteurs économiques jouent le jeu.

Ce lundi vingt-huit, l'opposition furibarde sur la manière de faire et alarmée des problèmes des plus modestes et des agriculteurs appelait à une mobilisation nationale pour faire barrage à cette politique.

Toujours avec le suivi en direct de The Times of India (semaines 2 et 3 par les liens).

Lundi vingt-huit novembre: jour de colère.
Les compte-rendus de manifestations permettent aux journaux de reprendre les principaux arguments d'incompréhension des partis d'opposition : l'impréparation des autorités, la surprise subie par le peuple, la lutte contre l'argent sale et la corruption en introduisant une nouvelle coupure de valeur supérieure, pourquoi le Premier Ministre n'a-t-il pas présenté cette politique lors de l'ouverture de la session de l'Assemblée nationale quelques jours après...

Cependant, ces partis sont divisés : de ceux qui appellent à un Bharat bandh, une forme de grève générale, à ceux qui acceptent le moyen et le but de la démonétisation, mais pas la méthode : ainsi, des quartiers de commerces fermés alternent avec de grandes marches ou une vie urbaine toujours active. Les transports ferroviaires et aériens fonctionnent sans souci.

Néanmoins, cette journée permet à de nombreux chefs des gouvernements fédérés et des dirigeants politiques locaux de s'exprimer sur le sujet et de rappeler les groupes sociaux qui souffrent le plus depuis le début du mois. Certains ministres en chef mènent même des manifestations.

Les réponses des membres du Parti du peuple indien, au pouvoir, sont identiques depuis trois semaines : ceux qui s'opposent à la démonétisation sont ceux qui ont de l'argent sale à cacher.

En attendant, The Times of India a fait le tour des files devant les distributeurs automatiques de Delhi, de la banlieue vers le centre : l'approvisionnement laisse à désirer. Il vaut mieux attendre devant les appareils installés aux stations de métro.

Mardi vingt-neuf novembre : la fin du mois arrive... avec les fiches de paye.
Les protestations publiques ont continué dans une certaine mesure aujourd'hui. Les commerçants d'un village manquant de liquidités sont restés fermés. Et Mamata Banerjee tenait meeting à Lucknow, en Uttar Pradesh.

Le Premier Ministre a répondu tactiquement : ils demandent aux députés fédéraux et fédérés du Parti du peuple indien (BJP) de remettre les relevés de transactions de leurs comptes bancaires entre le huit novembre et le trente-et-un décembre au président du parti.

Plus pratique, le gouvernement a abaissé deux taxes sur les banques pour qu'elles installent un million de terminaux de paiement par carte dans les trois prochains mois. Et une coopérative agricole, l'Indian Farmers Fertiliser Cooperative, va former les agriculteurs à la banque dématérialisée.

D'après la Reserve Bank of India, soixante pour cent de la valeur des billets démonétisés ont été récupérés, l'essentiel par versement sur les comptes bancaires et trois pour cent par échange.

Dans les étranges effets de la démonétisation : de la nuit du mardi huit aux trois jours suivants, cent mille téléphones Apple ont été vendus en Inde, certains magasins les vendant même au-dessus du prix habituel. Plus sérieux, l'année 2016 est celle où le plus de combattants maoïstes se sont rendus aux autorités dans l'Est du pays : près de mille quatre cents dont plus de cinq cents en novembre.

Victimes de la démonétisation sont les touristes qui se sont retrouvés en cours de voyage avec l'essentiel de leur budget en billets sans valeur, atteignant le plafond de leurs cartes bancaires, subissant des frais prohibitifs des commerçants et restaurants pour faire accepter ces billets.

Enfin, mardi marque, jusqu'au dix décembre, de la période de paiement des salaires en Inde, avec les retraits de numéraires par les employeurs ou les salariés... Les banques ont de grandes craintes car, si les livraisons de billets de cinq cents roupies augmentent chaque jour, le nombre fourni ne suffira pas. Pour la logistique, les groupes bancaires mettront à disposition plus d'employés et de comptoirs, et continueront à proposer des comptes en banque et des solutions dématérialisées aux travailleurs des secteurs informels.

Mercredi trente novembre : journée légère, rien ne change.
L'article de mercredi matin de Times of India confirme le problème de la paye mensuelle : des agences bancaires dans des quartiers centraux des métropoles indiennes ont dû fermer plus tôt que prévu, faute de billets en quantités suffisantes.

La Reserve Bank of India confirme avoir doublé sa capacité d'impression de nouveaux billets de cinq cents roupies, ainsi qu'augmenter celle des billets de cent roupies. Cependant, les billets de deux mille restent ceux les plus disponibles dans les banques et les automates de retrait... et comme l'ensemble des acteurs économiques a tendance à thésauriser les billets de cent...

Se multiplient les faits divers qui atteignent les journaux : hier, à Ghaziabad, le directeur d'une banque et un de ses clients ont prété sur leurs fonds propres l'argent nécessaire pour une crémation. L'agence n'a reçu que deux jours de billets la semaine dernière et aucun billet cette semaine.

Problème de riche : la banque centrale devrait mettre un an pour vérifier et détruire quinze milliards de billets démonétisés, escomptant récupérer soixante-dix pour cent d'entre eux.

Jeudi premier décembre :
Les chefs des partis de l'opposition ont rencontré le président de la république pendant que la session d'hiver des deux chambres du Parlement continuent à être bloquées par la démonétisation. L'opposition accepte d'entendre le Premier Ministre s'il y a un vote, mais étant minoritaires pour une censure, ils multiplient les ajournements.

Le président a reçu un mémorandum en opposition à la nouvelle loi fiscale votée punissant les revenus non déclarés d'une amende de soixante pour cent du montant découvert.

Le gouvernement a continué à communiquer sur la dématérialisation des paiements - à marche forcée - en indiquant qu'une hypothèse de travail était l'emploi du numéro personnel de recensement de chaque Indien (l'Aadhaar) couplé à l'iris ou une empreinte digitale pour valider une transaction à travers une application téléphonique.

Et il a annoncé que les anciens billets de cinq cents roupies ne seront plus valables pour le paiement aux stations d'essence et pour l'achat de billets d'avion après demain vendredi, au lieu du quinze décembre initialement.

Tout ça pour faire oublier l'aggravation du problème de liquidités ? Au troisième jour de la période du versement des payes et des pensions, les agences bancaires de tout le pays ne parviennent pas à disposer de suffisamment de billets pour faire face aux demandes de retraits. Entre distributeurs automatiques vides et refus de servir les non-clients de l'agence, le rationnement est de mise.

Cependant, des scènes de colère sont rapportées dans la presse un peu partout, notamment quand les agences ne peuvent délivrer que des billets de deux mille roupies alors que les commerces ne parviennent plus à rendre la monnaie...

Vendredi deux décembre : India Ratings et les pieds dans le plat.
Les ministres des finances et de l'intérieur tentent d'appeler à la patience face au manque de billets : d'ici le trente décembre, la situation sera revenue à la normale. Pendant que les services fiscaux garantissent suivre toutes les pistes de dépôts et d'échanges suspects pour retrouver les fraudeurs à la déclaration des revenus.

L'agence India Ratings & Research estime que seulement douze pour cent de l'argent sale va être supprimé par la démonétisation, celui sous forme d'activités illégales payées en liquide et le trafic de fausse monnaie. Elle estime également que les conséquences positives seront limitées : elle évalue à une diminution d'un point de la croissance du produit intérieur brut pour l'année fiscale 2016-2017, avec une baisse des rentrées fiscales ensuite à cause du ralentissement de l'activité économique.

Côté rural, la Cour suprême a interrogé le représentant du gouvernement sur la raison d'avoir exclu les banques coopératives rurales de la démonétisation, entraînant des difficultés monétaires dans les campagnes. Réponse : leur inexpertise à détecter les faux billets.

Suspendu depuis le onze novembre face au manque d'agent liquide - notamment pour les conducteurs de camions, les péages sont rétablis sur les autoroutes et routes fédérales. Les anciens billets de cinq cents roupies peuvent y être utilisés jusqu'au jeudi quinze.

Bonne nouvelle pour le gouvernement dans la dématérialisation de l'économie : dans la ville de Gurugram, en Haryana, la police routière sera équipée, la semaine prochaine, de lecteurs de cartes pour le paiement électronique des amendes et comprenant un lecteur de puces des cartes sans contact.

Mauvaises nouvelles : les chauffeurs de taxi (pour l'achat d'essence, affirment-ils) et le personnel de maison veulent se faire payer en billets de banque... Pour les seconds aux patrons de faire la queue devant les banques ou d'économiser leurs rares billets.

Samedi trois décembre : étrangement calme, les journalistes font la queue pour trouver des billets ?
Tiens ! Aucune information sur le suivi en direct des effets de la démonétisation sur le site du Times of India. Les événements et les aléas pour la population seraient-ils devenus si répétitifs ?

Non, la ministre-en-chef du Bengale-Occidental et anti-démonétisation Mamata Banerjee et le gouverneur de l'État Keshari Nath Tripathi, membre du parti du Premier Ministre Modi, et leurs soutiens ont échangé par médias interposés sur pourquoi l'armée surveillait les péages routiers - redevenus payants. L'une, dirigeante élue, s'inquiétant d'une tentative de coup d'État, l'autre, incarnation de l'État, refusant de laisser quiconque s'en prendre à l'armée... Entre rôle de l'armée dans la démonétisation et respect du gouvernement élu par le préfet nommé.

Le ministre fédéral du travail a annoncé que les travailleurs devront recevoir leurs salaires par virement bancaire ou par chèque. Il devrait signer une ordonnance prochainement avant de demander au Parlement d'amender la loi sur le paiement des salaires.

Lentement, le Premier Ministre va-t-il réussir ce pari insensé de mettre fin à toutes les files d'attente et à l'impunité de l'argent sale, pour reprendre les deux thèmes de son discours du jour à Moradabad.

Dimanche quatre décembre : aussi calme médiatiquement que le samedi ?
C'est bientôt Noël. Un cabinet de réflexion gouvernemental, l'Institut national pour transformer l'Inde, offre une prime de dix roupies aux hauts-fonctionnaires de districts par citoyen qui effectuera deux transactions dématérialisées. Ils sont encouragés à user des fonctionnaires déjà formés aux nouvelles technologies pour remporter un prix du district le plus transformé.

Efficacité de la police : à Sambalpur, en Odisha, un vendeur d'alcool et racketteur a été arrêté avec ses fils et des complices, dont un employé de banque, en possession d'une grosse somme en anciens billets démonétisés, mais surtout avec une somme encore plus importante en nouveaux billets de deux mille.

Inefficacité des banques ? La principale agence de cybersécurité du pays avertit que l'encryptage des données bancaire par les systèmes bricolés de retrait d'espèces doit être garantis. Les systèmes sont le micro-ATM et le POS. Le premier est un employé mobile de banque faisant office de distributeur de billets en extérieur et dont l'équipement communique à distance avec les serveurs de l'institution. Le second est simplement l'utilisation des terminaux de paiement pour faire office de vérification de l'identité du client. L'agence rappelle que les informations du client doivent être chiffrées dès que possible et toujours l'être pour la communication entre l'appareil et les serveurs de la banque.

Bande-annonce : la banque centrale a annoncé l'arrivée prochaine des nouveaux billets de vingt et cinquante roupies sans démonétisation des anciens billets.

Clap de fin ? Cible des partis d'opposition, Urjit Patel, le gouverneur de la banque centrale indienne depuis septembre, sera peut-être laissé tranquille sur son train de vie. Son établissement a divulgué ses salaires et avantages, ainsi que ceux de son prédécesseur. Monsieur Patel consomme moins de voitures avec chauffeur (deux) et, s'il loge dans la résidence officielle de Mumbai, la banque ne lui paye pas d'employés.

À suivre dans un nouvel article.

samedi 26 novembre 2016

Retour vers l'été par tous les moyens possibles

Après une dizaine de jours de temps britannico-méditerranéen (températures tropicales, averses fréquentes), il était temps d'une journée presqu'ensoleillée sans pluie sur Montpellier. Plusieurs signes ont accompagné ce retour.
Timbres estivaux de Russie via Postcrossing (merci Olya).
En scannant quelques cartes postales reçues, deux timbres de Russie renvoient vers une saison meilleure : mongolfières au-dessus de la ville de Vilikié Louki (huit cent cinquante ans cette année) et le pont au-dessus de la rivière Irtych, près de Khanty-Mansïisk.

Certes, ce n'est pas la première fois que les Postcrosseurs russes me rappellent qu'il fait beau l'été en climat continental, mais j'ai toujours une vision rose/rougeoyant des timbres russes avec l'actuelle série des châteaux ou celle des armes de la victoire de 1945.
La chaleureuse couverture de Timbres magazine de décembre 2016 (via trouverlapresse.com).
Et ça continue chez le marchand de journaux avec l'intense soleil rayonnant orange d'une regrettée canicule aride qui est proposé en arrière-plan de la couverture du numéro de décembre 2016 de Timbres magazine.

Qui met particulièrement en valeur un article que j'aurais survolé sinon sur la thématique Strelitzia, fleurs connues sous le nom d'oiseaux de paradis de son Afrique du sud d'origine aux jardins d'ornement du monde entier, proposé par Jean-Noel Nivoit.
Le troisième hors-série Le dessous des timbres, sortie le mardi treize décembre (trouverlapresse.com).
Impression de réchauffement confortée par le soleil couchant languedocien... Non, les nuages reviennent. C'est en fait la couverture rouge du troisième hors-série géopolitique du Dessous des timbres consacré aux frontières à commander ou trouver le mardi treize décembre prochain.

Sommaire partiellement proposé par Socrate en fin de mensuel.

Et les oreilles chauffent aussi au rythme endiablé des animateurs de l'émission C'est tendance de Sud Radio (siège social en Haute-Garonne) qui recevaient, signale Timbres magazine, son rédacteur en chef Gauthier Toulemonde le vingt-huit octobre dernier, pour définir le collectionneur de timbres : fichier audio mp3 téléchargeable sur la page de l'émission ou à visionner avec youTube sur TV Timbres.

Attention, ce n'est pas le rythme posé de la germanique Europe 1 le premier février 2016.

vendredi 25 novembre 2016

Pour quelques millions d'euros cet automne chez David Feldman

La semaine prochaine, du lundi vingt-huit novembre au samedi trois décembre 2016, ce sont les ventes d'automne chez la maison d'enchères suisse David Feldman.

Neuf catalogues au format pdf permettent un véritable tour du monde complet, au gré des goûts, des collections et des passions enflammées...
La plaque d'impression des Post Office de 1847 de Maurice, estimée entre deux et trois millions d'euros (David Feldman).
... et incendiaires pour les comptes en banque avec les « Raretés de l'île Maurice » jeudi premier à partir de dix-huit heures.

Après une tournée de stars aux expositions de Londres, Singapour et Monaco en 2015, et New York en 2016, la plaque d'impression des deux premiers timbres de Maurice est mise en vente par la famille du philatéliste français Maurice Burrus, après une éclipse de plusieurs décennies dans les affaires de sa nièce.

Certes, les grandes ventes aux enchères philatéliques et l'appât à médias du « timbre le plus cher du monde » me laissent dubitatifs, entretenant l'idée simpliste que collectionner c'est s'enrichir (pas faux, selon si). Mais ici, la vente s'accompagne d'un rappl et de diffusion de connaissances sur comment ces timbres furent créés : et magnifique est le catalogue Feldman sur cette seule plaque et quelques essais anciens réalisés à partir de la plaque.
La lettre Bombay et ses deux One Penny Post Office (David Feldman).
Autre star de ces ventes et liée aux Post Office, la lettre Bombay est évaluée entre trois et cinq millions d'euro... Deux feuilles datées du premier janvier 1850 par un pasteur au secrétaire d'une société pour faire savoir qu'il avait bien reçu des exemplaires de Bibles.

Et dont l'histoire de la découverte dans un bazar, puis des ventes mirifiques, est présentée dans un autre catalogue spécial.


Blue Mauritius (amazon.co.uk).
Catalogues auxquels a participé l'auteur de Blue Mauritius, Helen Morgan, consacré à ces deux timbres et qui liste l'état des exemplaires connus en 2006 (voir aussi le site compagnon du livre).

mercredi 23 novembre 2016

Phil@poste embauche Insign pour se développer en France et au-delà

Cet après-midi, mercredi vingt-trois novembre 2016, le site d'information spécialisée CB News signale les deux nouveaux clients de l'agence Insign qui annonce sur son site des « solutions de communication alternatives ».

Un indication géographique protégée fromagère d'une part, le service national philatélique française d'autre part. Pour Phil@poste, comment se faire connaître et être vendeur partout dans le monde.

Continuation d'un ancien contrat avec une nouvelle agence ? Nouveau remue-méninges ? Vers de nouveaux abonnés-WOPA ? Une présence dans les salons professionnels ou les expositions internationales philatéliques pour séduire davantage de postes étrangères ? Ou des applis - gadgets ou indispensables ?

Trouvé le jeudi seize février 2017 :
L'agence Ensign a annoncé, le dix-neuf janvier dernier, son contrat avec Colissimo pour réaliser le Guide Export 2017 d'une des multiples filiales colis du Groupe La Poste.

Sinon, suivre les contrats et campagnes de communication de La Poste avec CB News montre des mouvements permanents... confirmés par l'ouverture régulière de magazines de thèmes divers et variés.

mardi 22 novembre 2016

Société londonienne recherche nouvelle porte emblématique cause déménégament

Il y a deux semaines, le conseil de la Royal Philatelic Society London a pris une décision concernant le devenir de son siège au 41 Devonshire Place, à Londres.
Andrew Martin arrivant devant un cetain perron pour présenter le roi et philatéliste George V dans le documentaire philatélique de la série Timeshift (BBC Four, première diffusion le lundi quatorze novembre 2016).
Le communiqué du président Frank Walton rappelle que le débat depuis deux décennies, avec une accélération nécessaire depuis six ans, est la mise aux normes du bâtiment ouvert aux membres et au public toute l'année. Ont été envisagées des travaux plutôt coûteux, de l'accessibilité de tous les niveaux au respect du classement patrimonial au sein du quartier de Marylebone, plus les réseaux vieillissant à remplacer.

Ce qui obligerait de non seulement de vider le bâtiment pendant quinze mois, mais également de revenir dans un lieu où la problématique de la place de stockage de la bibliothèque et du musée, ainsi que de l'accueil des visiteurs, resterait posée.
Une des images d'annonce de Stockholmia 2019, l'exposition des cent cinquante ans de la RPSL, avec la fameuse porte revisitée par Maria Gadh (site de l'exposition).
Finalement, la valeur marchande du bâtiment correspondant au montant estimé des travaux, le conseil a décidé de vendre le 41 Devonshire Place et de trouver un nouveau nid rénové et suffisamment grand pour l'ensemble des visiteurs, conférences, livres, revues, archives, musée, personnels de la Société... si possible à un carrefour des transports publics de Londres.

Le 41 Devonshire Place est le siège de la société londonienne depuis 1925.

lundi 21 novembre 2016

Troisième semaine des conséquences de la démonétisation en Inde

Depuis l'annonce de la démonétisation des billets de cinq cents et mille roupies, mercredi huit novembre à minuit, le gouvernement de Narendra Modi continue à gérer la récupération des anciennes coupures de cinq cents et mille roupies et l'arrivée des nouvelles de cinq cents et deux mille par les banques, tout en encourageant l'usage des moyens numériques de paiement.

Avec une dose d'improvisation, les files se sont un peu réduites devant les banques et les distributeurs de billets (dont le radicale marquage de l'index à l'encre indélébile pour limiter à un seul échange d'ici le trente décembre). Avec l'aide des compagnies pétrolières et des banques, quelques milliers de stations-service vont permettre de retirer de l'argent.

Cependant, la Banque centrale a du mal à imprimer ces masses incroyables de nouveaux billets. Les agriculteurs sont déboussolés alors qu'il faut acheter les semences. Les dirigeants des États fédérés ruraux se sentent ignorés par l'État central. Les partis d'opposition et, désormais, les juges de la Cour suprême critiquent la manière brutale à leurs yeux de faire du gouvernement.

Enfin, pour terminer cette introduction, cette semaine devrait prendre fin, jeudi, la possibilité d'utiliser les billets démonétisés pour payer les factures d'énergie, recharger les cartes de transports en commun et régler les soins hospitaliers.

Une seule source faute de temps : le suivi en direct par The Times of India, de Delhi.

Lundi vingt-et-un novembre : on adapte, on s'adapte.
Ce matin, The Times of India a pu interroger des sources gouvernementales : tous les moyens de transport sont employés, y compris les avions et hélicoptères militaires, pour amener les nouveaux billets à peine imprimés dans tout le pays. Cette semaine, la distribution ciblera davantage les régions rurales. En termes macroéconomiques, deux espoirs : que le retour des billets soient conséquents pour améliorer la comptabilité de la Banque centrale et que l'approvisionnement inédit des comptes bancaires des particuliers et des entreprises permettra aux banques de prêter plus facilement.

Sinon, pendant que Rahul Gandhi du Congrès et Mamata Banerjee du Bengale-Occidental restent sur le pied de guerre jour après jour - en une tournée du pays pour la seconde et insistant sur l'improvisation quotidienne du gouvernement -, le gouvernement et la Banque centrale continuent à adapter la démonétisation le temps que se diffuse les nouveaux billets et l'usage des autres moyens de paiement.

Enfin !, souffleront les gouvernements fédérés : des commissions de hauts fonctionnaires vont accomplir un tour des États et Territoires, à raison de deux jours chacun, pour vérifier le déroulement des opérations. Justement, les agriculteurs pourront acheter des semences avec d'anciens billets de cinq cents roupies à des points de vente du gouvernement central ou de l'État fédéré.

La Banque centrale a - enfin - donné les règles de retrait de deux cents cinquante mille roupies pour l'organisation d'un mariage et elles sont strictes : mariage avant le trente décembre et selon ce qui était sur le compte bancaire au huit novembre...

Pour faire souffler les emprunteurs manquant de liquidités ayant cours légal, le remboursement des emprunts dus entre le premier novembre et le trente-et-un décembre est possible jusqu'à soixante jours de retard sans pénalité. Les emprunts doivent concerner des achats de moyens de production, d'un logement ou d'une voiture.
Les chiffres en devenagari se trouvent à gauche de l'effigie de Gandhi, et en haut à droite de la sonde d'exploration spatiale sur l'autre face (Reserve Bank of India via la Wikipedia en anglais).
Côté justice (ou farce), à Madurai au Madras, la Haute Cour locale demande son argumentation au ministre fédéral des Finances dans une plainte qui accuse le nouveau billet de deux mille roupies d'être anticonstitutionnel ! En effet, le nombre est inscrit en devanagari, format que la Constitution actuelle interdit.

Mardi vingt-deux novembre : « le nouveau normal » en place ?
Les partis d'opposition dans les deux chambres du Parlement indien réclament que le Premier Ministre viennent répondre à leurs questions sur la démonétisation - Rahul Gandhi remarquant qu'il parle bien pendant un concert pop -, tandis que la Cour suprême a suspendu ses audiences sur le sujet jusqu'au jeudi huit décembre.

Ambiance politicienne tendue donc. Le Ministre-en-chef Adjoint du Territoire-Capitale Manish Sisodia a été interpellé par la police lors d'une manifestation dans le quartier du parlement.

L'intéressé, Narendra Modi, lance une application qui permet aux Indiens de lui donner directement leur opinion sur la démonétisation et le sujet lié de la lutte contre « l'argent noir ». Un sondage professionnel de C-Voter signale un large soutien de l'ensemble de la population (autour de quatre-vingts pour cent) à la démonétisation, même si les ruraux sont les moins convaincus par la manière de procéder depuis deux semaines.

Quarante pour cents des distributeurs automatiques de billets ont été recalibrés pour les deux nouvelles coupures, avec la Banque centrale insistant que l'opération est réalisée de manière équitable entre les États, et sans négliger les campagnes, régions désormais l'objet de toute l'attention gouvernementale.

Dans les facilités temporaires face au manque de liquide des particuliers, la gratuité des parkings d'aéroport est relancé jusqu'au vingt-huit. De demain mercredi jusqu'au trente-et-un décembre, le gouvernement suspend une taxe sur les billets de train réservés en ligne et payés par carte.

Mercredi vingt-trois novembre : de nouveaux projets, même si...
Le gouvernement a fait plusieurs annonces sur l'après-démonétisation : la numérisation de la banque et des paiements en Inde. Ainsi, le ministère des transports demande aux constructeurs d'implanter une puce d'identification sur les nouveaux véhicules pour permettre le paiement à distance des péages autoroutiers. Les transactions financières effectuées depuis un téléphone (par sms ?) et l'usage d'une carte de débit sont rendus gratuites jusqu'au trente-et-un décembre.

Sur un plan macro-économique, l'une des principales banques du pays, la State Bank of India, a annoncé une baisse des taux de rémunération des grands comptes à partir de jeudi : l'objectif est que les masses monétaires désormais déposées dans les banques soient prétées pour animer l'activité, avait annoncé le Premier Ministre dans un discours dimanche.

Côté micro-économique et bricolages, le ministère des finances rappelle que les billets démonétisés ne peuvent être déposés sur les comptes de petite épargne, sauf le compte d'épargne postal. En-fin, les banques coopératives des États vont disposer de nouveaux billets en quantités pour fournir les populations rurales.

Dernière bonne nouvelle : quarante-sept municipalités ont engrangé des revenus fiscaux incroyables en ce mois de novembre, de presque quatre fois les revenus de novembre 2015 pour Mumbai à vingt-six fois pour Hyderabad !!! Apparemment, les contribuables se sont pressés d'acquitter l'ensemble de leurs dûs avec les billets démonétisés.

Cependant, malgré un plébiscite d'un demi-million de participants sur son application-sondage, quelques nuages perdurent sur l'action du Premier Ministre, outre les files d'attente moins longues, il est vrai, et l'agitation régionale des partis d'opposition. En Uttar Pradesh, des ouvriers payés à la journée perdent leur travail dans les secteurs manufacturiers (chaussures, verre, etc.), leurs employeurs ne disposant pas d'accès de liquidités pour les payer. Ceci se doublant d'une baisse de la demande nationale depuis la démonétisation.

Côté légalité, Manish Tiwari du Parti du Congrès affirme que l'émission du billet de deux mille roupies aurait dû être précédée d'une modification de la loi sur la Banque centrale. Et la Cour suprême a réitéré sa décision du dix-huit de laisser les Hautes Cours régionales recevoir les plaintes contre les conséquences de la démonétisation bien que le gouvernement a signalé une amélioration de la situation.

Les partis d'opposition appelle à une mobilisation nationale contre la démonétisation à partir du lundi vingt-huit novembre.

Jeudi vingt-quatre novembre : La deuxième démonétisation de la démonétisation ?
Le gouvernement indien a annoncé des mesures renforçant l'obsolescence des billets de cinq cents et mille roupies et donnant mission aux banques d'encourager le passage aux moyens de paiement dématérialisés.

La principale mesure débute cette nuit à minuit : les anciens billets ne pourront plus être échangés aux comptoirs des banques, mais uniquement déposés sur des comptes en banque. Deux motivations : la fin constatée des files d'attente (droit à un seul échange d'ici le trente décembre aussi...) et encourager les Indiens à utiliser leurs comptes ou à en ouvrir s'ils n'en ont pas. Par contre, les guichets de la banque centrale continueront à échanger les anciens billets.

Les possibilités d'utiliser les anciens billets sont étendues jusqu'au quinze décembre (elles se terminaient aujourd'hui), mais drastiquement limitées : les factures domestiques d'eau et d'électricité, une partie des frais des écoles et universités publiques, recharges de téléphone mobile, achats dans une coopérative de consommation et péages routiers peuvent désormais être payées avec les seuls billets de cinq cents.

Enfin, les citoyens étrangers obtiennent le droit de changer leurs devises jusqu'à cinq mille roupies par semaine - avec une mention de l'échange dans leur passeport.

Les grandes banques commerciales sont inventives : après les stations-service samedi dernier, State Bank of India a implémenté la possibilité de retirer des espèces depuis les terminaux de paiement des hypermarchés Big Bazaar.

Les célébrités avaient tendance à soutenir la manœuvre dans la ligne de la lutte contre l'argent sale. Mais, aujourd'hui, Ratan Tata, directeur du groupe Tata, a publié un communiqué appelant le gouvernement à mettre en place des mesures d'urgence pour s'assurer que les plus modestes puissent continuer à accéder aux soins et aux moyens de subsistance tant que les billets manqueront.

Le Parti du Congrès va faire campagne contre la démonétisation pour les élections législatives de l'Uttar Pradesh qui devraient avoir lieu début 2017.

Du côté des voisins, la Nepal Rastra Bank, la banque centrale népalaise, a interdit l'usage des nouveaux billets des cinq cents et deux mille roupies car l'Inde n'a pas communiqué leur émission selon la loi indienne de 1999 sur les changes avec l'étranger. Néanmoins, les banques centrales des deux États et celle du Bhoutan sont en contact sur comment récupérer les billets démonétisés en possession des habitants deux pays himalayens.

Vendredi vingt-cinq novembre : les fins de mois approchent, les problèmes futurs aussi.
Les points où retirer des billets en Inde se multiplient avec désormais les magasins V-Mart Retail qui permet à ses clients de retirer deux mille roupies par carte bancaire. Le ministre des Finances a garanti que chaque village bénéficie du système de retrait mobile : un personnel bancaire et un terminal de paiement bancaire permet de retirer des billets.

Néanmoins, les urbains regrettent le plafond hebdomadaire de retrait et le manque de billets de cinq cents (qui arrivent très lentement). En fin de mois, de nombreuses familles payent leur personnel et règlent leurs achats alimentaires mensuels...

Sans parler des travailleurs payés chaque jour et plus payés ou plus employés, faute de numéraires et de billets suffisants dans les mains de leurs employeurs. La dématérialisation des salaires et des paiements n'est pas pour demain samedi malgré l'envie du ministre des Finances.

Et encore moins des campagnes : au Madhya Pradesh, de nombreuses banques et coopératives bancaires en zone rurale manquent de billets depuis deux jours ! Les journalistes de The Times of India ont enfin fini de couvrir la démonétisation en ville et se tournent vers les campagnes. À se demander si les agriculteurs ont pu acheter leurs semences et payer l'assurance publique sur les récoltes... Réponse dans un an ?

Bref, les banques admettent qu'elles ne délivrent chaque jour aux particuliers et aux entreprises que moins d'un quart de leurs besoins quotidiens dans les métropoles, et bien moins en dehors.
Comparaison entre la version normale (en haut) et le tirage défectueux (en bas) par la chaîne d'information continue Times Now.
Un problème billetophile : il y a deux versions du nouveau billet de cinq cents roupies, toutes deux légales si le billet comprend tous les signes de sécurité, annonce la banque centrale. Que vont en penser collectionneurs et spéculateurs ? Le tirage erroné montre un décalage vers la gauche d'une partie de l'impression. Et cela risque de faire réussir de prochains faux billets ou de faire échec à l'usage du nouveau billet, car le public aura toujours un doute sur les versions possibles du billet.

Dans le débat politique, des questions sans réponse avant quelques mois : la croissance du produit intérieur brut va-t-il souffrir de la démonétisation ? Oui d'après la Deutsche Bank. Le Premier Ministre et son parti vont-ils perdre en popularité à cause des difficultés créées au quotidien, notamment lors des élections législatives fédérées et de la présidentielle fédérale prévues en 2017 ?

Plus concrètement, le gouvernement propose une taxation de soixante pour cent pour ceux qui déclareront volontairement leurs fonds non déclarés constitués de billets démonétisés (33.9% est le taux de taxation des revenus les plus élevés), dont une partie pour un fond du Premier Ministre de lutte contre la pauvreté.

Quant à la mobilisation du lundi vingt-huit novembre : dix-huit partis de gauche et alliés appellent à une grève de douze heures.

Samedi vingt-six novembre : 
Cirque politique autour de la Reserve Bank of India. D'un côté, le ministre de la justice et des technologies de l'information rappelle que c'est la RBI qui a conseillé la démonétisation des deux coupures, après une année de préparation : fin de la double exemption fiscale avec Chypre et Maurice, puis encouragement à dénoncer l'argent illégal. De l'autre, le porte-parole du Parti du Congrès qui accuse le gouverneur de la banque soit d'avoir menti en disant être prêt pour la démonétisation, soit d'avoir abandonné son autonomie au gouvernement.

Deux articles du Times of India sur l'État du Meghalaya, dans l'Est et au nord-est de la frontière avec le Bangladesh. Les forces de l'ordre constate un grand calme chez les groupes criminels ou paramilitaires depuis le début du mois : plus d'enlèvements ou de racket des commerçants ou des agriculteurs. Les criminels sont trop préoccupés par tenter de blanchir leur stock de vieux billets et les prisons se remplissent de « mules » et de sympathisants. Et aucune saisie de faux billets n'a été réalisée depuis le neuf novembre, en provenance du Bangladesh.

Question personnelle : si le parti au pouvoir affirme que ce programme d'action (démonétiser, surveiller les dépôts, etc) est un nettoyage inédit de l'économie indienne en soixante-dix ans, combien de temps un pays, ses fonctionnaires et son économie tiendront-ils ce flicage et cette modernisation à marche forcée vers la situation actuelle des clients des banques occidentales ? Ou le pli sera-t-il durablement pris ?

Dimanche vingt-sept novembre : discours et contre-discours.
Une journée politicienne en Inde où les réponses ont succédé aux discours à la veille d'actions des partis d'opposition demain lundi. Et le gouverneur de la Reserve Bank of India, en charge d'appliquer le retrait et l'émission des billets de banque, s'est enfin exprimé à la presse.

Le Premier Ministre Modi appelle à une société sans cash, à paiements dématérialisés, tandis qu'un des chefs de son parti a clamé que la démonétisation donne des « nuits sans sommeil » aux chefs de l'opposition, formule pleine de sous-entendus. Et fréquente depuis le huit novembre.

Et Goa sera l'exemple du souhait de Modi à partir du trente-et-un décembre : le gouvernement fédéré va s'entendre avec les principales banques du petit État pour permettre les petits paiements par sms.

dimanche 20 novembre 2016

Amusons-nous du Kalevala avec Joan Fontcuberta

Retour à ma classe ouverte Canard et Kalevala, inspiré par le dessinateur-scénariste Don Rosa, avec une carte postale trouvée au magasin de souvenirs du Centre Pompidou, à Paris l'été dernier.

Éditée par VP - Pourvoyeur d'images, elle reproduit une des photographies de la série Miracles et Cie du photographe catalan Joan Fontcuberta, qui imagine des situations saugrenues ou étranges. Ici, une supposée communauté monastique orthodoxe de Carélie organiserait des stages de formation en miracles.
« Munkki Juhani fait lire un chapitre du Kalevala à des suricates lapones », série Miracles et Cie, 2002 (éditions VP - Pourvoyeur d'images).
La carte m'a stoppé net et remplit mon stock Postrossing : le moine Juhani tient un exemplaire du Kalevala, l'épopée nationale établie par Elias Lönnrot au dix-neuvième siècle, que lit avec grand intérêt un « suricate lapone »...
En jaune foncé, la Laponie australe des suricates, communément appelée Namib, Kalahari, Afrique australe (carte de David1010 sous licence Creative Commons by-sa 3.0).

Lapone ?

Quant l'anthropomorphisme du suricate debout rejoint l'absurde de l'artiste ou de la foi, selon le point de vue du spectateur.

samedi 19 novembre 2016

2016 aux Pays-Bas

Le jury du Grand Prix de l'Art philatélique français a exprimé une passion pour les ronds bleus de taille variable sur feuillet de leçon nationale de photographie en noir et blanc (d'après la description de la boutique philatélique de PostNL) pour honorer le pays invité du Salon philatélique d'automne de Paris, début novembre.

Qu'y a-t-il d'autre dans le programme φl@télique néerlandais ?
Prix personnel pour les Pays-Bas 2016 : le feuillet sur la littérature néerlandaise (Collect Club, PostNL).
Une leçon de photographie de livres : fermé, ouvert, sur chaque tranche, bien fermée ou en éventail, la page de titre pour Le Journal d'Anne Frank, d'autres présentations de pages, illustrées, enluminées, pur texte, ancien, modernes. Sont présents Spinoza, Jan Wolkers et Max Euwe (thématique des échecs). Une émission réalisée avec la Bibliothèque nationale.
Plutôt amateur de peinture ? Les cinq cents ans de Jheronimus Bosh (CollectClub, PostNL). Sur le thème de l'histoire, ne pas oublier les deux feuillets (exploration, immigration) sur les Pays-Bas en Australie, même s'il faut aimer le style graphique.
Petit souci avec PostNL (l'article de la Wikipédia en français propose une frise résumant l'histoire des entreprises postales et communicantes des Pays-Bas), l'entreprise est privée, séparée de la branche colis de TNT depuis 2011 : la φl@télie, c'est donc du fric facile pourvu que ça se vende vite, sans coût de main d'œuvre et dans tout magasin indépendant de PostNL.
Plutôt dessert : pommes et poires ? (CollectClub, PostNL).
Plutôt viand... protection de la nature ? Les oiseaux de l'île de Griend (CollectClub, PostNL).
Certes, les émissions ne sont pas toutes tape à l'œil commercialement ou visuellement (mannequin, Pride ou Postcrossing hyperfluorescent à brûlement oculaire intégré). Après la culture littéraire et artistique, la nature est bellement présente.
Prix des émissions touristiques, une fois exclues les fluorescences : les villages de pêcheurs (CollectClub, PostNL).
Mais, tout est donc vendu par feuillet illustré de cinq ou dix timbres identiques, par paire ou tous différents, sans qu'un employé ait besoin de les émietter selon les désirs d'un collectionneur. À soixante-treize centimes le timbre de première classe, chaque émission de dix pèse son poids dans le budget.
L'émission pour les enfants (CollectClub, PostNL).
Côté fin d'année et enfants, PostNL propose depuis le sept novembre un bus rouge à étapes animé par les personnages de l'illustratrice Fiep Westendorp (1916-2004), très agréable pour la fin de l'année ou les invitations festives.
Heureuse surprise avec l'émission des fêtes de fin d'année : tous les acheteurs économisent un peu (CollectClub, PostNL).
Poste privée et profitable, mais il y a encore un peu de service public dedans : le quatorze novembre a été émis un carnet de vingt-et-un timbres à tarif réduit (soixante-cinq centimes) valides jusqu'au six janvier prochain. Encourageant pour l'envoi de vœu et d'étrennes.

Le φφ-business n'est pas loin hélas : la feuille existe sous trois formes, normal ou avec le logotype des magasins Kruidvat ou Trekpleister.

Pour le deux janvier 2017, si les repas festifs ne vous ont pas rassasié, PostNL vous propose dix espèces de poulets à découvrir par leurs plumes, avant de les déguster pour Pâques ?

jeudi 17 novembre 2016

Affranchissement vidéo-lud... héraldique de Lituanie

Un joli coin de carte postale venu de Lituanie.
Merci Igor via Postcrossing.
Non, ce n'est pas Link sur Epona, malgré une certaines ressemblance (voir le timbre français de 2005) : c'est une version de 1863 des armoiries du pays, partie de la série d'usage courant de l'année 2016 sur ce thème du Vytis.

mercredi 16 novembre 2016

Introduction à la philatélie et son histoire sur la BBC

Lundi soir, le quatorze novembre 2016, la quatrième chaîne télévisée de la BBC a diffusé, en début de soirée, un documentaire sur les timbres-poste : How Britain Got Stuck on Stamps dans le cadre de la série Timeshift d'histoire sociale et culturelle du Royaume-Uni et des Britanniques.
Capture d'écran de l'émission sur le site de BBC Four.
L'émission n'est pas visible à la demande sur le site de BBC Four si on n'est pas résident du Royaume-Uni, Britannique expatrié ayant acquitté sa redevance audiovisuelle ou faute d'un bricolage web adéquat.

Les commentateurs philatélistes l'ayant vu sont satisfaits de ce documentaire qui permet d'introduire le spectateur moldu au sujet depuis son introduction en 1840 aux grands collectionneurs ayant marqué la collection, et aux simples volontaires se rendant dans les écoles avec pochettes de timbres, en passant par le magasin Stanley Gibbons du Strand avec son inusable rédacteur en chef honoraire Hugh Jefferies,...

Deux extraits sont néanmoins visibles hors du pays :
- par ici, le récit par David Gentleman et Tony Benn de leur tentative de coup d'État philatélique,
- par là, la courte biographie du Roi-Philatéliste George V comme introduction à la genèse des premiers timbres commémoratifs britanniques.

Une critique est parue le lendemain dans un quotidien national : The Daily Telegraph qui n'a retenu que les multiples zéros des timbres quasi-uniques...

Dans une annonce de l'arrivée de ce documentaire, le journaliste Richard West donnait son avis sur comment la télévision pouvait se réemparer de la philatélie (citant deux moments britanniques anciens) dans une chronique du numéro daté novembre de Stamp Magazine. Que si la ferrovipathie engendre des heures hebdomadaires de documentaires, la philatélie peut disposer de sa niche si les réalisateurs trouvent un moyen d'exploiter « le manque d'action ». Bien qu'ayant participé au tournage, il ne connaissait pas le montage final, ni l'angle adopté par l'équipe de réalisation, mais qu'il faudrait accepter leur travail et à partir de là...

mardi 15 novembre 2016

La démonétisation surprise indienne continue...

Parce que j'ai atteint depuis très longtemps la satiété avec les élections présidentielles états-uniennes, pour ne pas parler des primaires des différents partis français, je continue à l'intéresser aux conséquences immédiates de la démonétisation des billets de cinq cents et mille roupies, déclenchée par surprise par le Premier Ministre Modi, mercredi dernier à minuit.

Le but est la lutte contre la corruption, l'argent criminel et les faux qui seraient diffusés par les ennemis de l'Inde. Depuis bientôt une semaine, les files d'attente devant les banques sont le lot quotidien ; et, parmi les secteurs économiques touchées, les paysans s'inquiètent fortement dans un pays peu bancaire où les transactions en espèces constituent 90% des transactions.

Une seule source faute de temps : le suivi en direct par The Times of India, de Delhi.

Mardi quinze novembre :
Les jours se suivent et se ressemblent : le gouvernement indien dicte/conseille aux banques ce qu'elles doivent faire pour gérer les échanges de billets. Aujourd'hui : embaucher leurs employés retraités ! Voire marquer le doigt des clients à l'encre électorale.

Ou embaucher les bijoutiers par exemple : depuis la descente du fisc, les bijouteries de Delhi restent fermées pour le cinquième jour consécutif.

Quant à encrer les doigts... ce fut la phrase du secrétaire du Ministère des Finances dont s'est saisie aujourd'hui l'opposition, après avoir épuisé celle du Premier Ministre (en gros : pendant la démonétisation, les pauvres dorment du sommeil du juste, pendant que les riches achètent des somnifères).

Le secrétaire du Ministère des Finances affirme que les stocks de nouveaux billets sont suffisants et que les files sont dues aux mêmes personnes qui reviennent plusieurs fois, probablement pour blanchir ainsi de l'argent frauduleux petit à petit. Rassurant a-t-il été sur le rappel que les stocks de sel sont suffisants, nulle inflation ne serait justifiée. Et, dans les lieux devant accepter les anciens billets, il enquêtera sur toute pharmacie ou hôpital publics qui refuseraient ces paiements.

À l'Assemblée nationale, session spéciale : des partis de l'opposition veulent rencontrer demain le Président de la République Pranab Mukherjee, voire faire appel à la Cour suprême sur la manière de procéder. Celle-ci a demandé au gouvernement quelles actions il allait prendre pour résoudre le problème de la longue attente aux banques.

Dans les faits divers affectant l'Indien honnête qui dort tranquille, paraît-il, une famille a été escroquée alors qu'elle cherchait à changer une masse de billets démonétisés pour procéder aux achats nécessaires à un mariage. Une église d'une modeste paroisse du Kerala laisse son tronc ouvert pour que ceux en mal d'espèces empruntent les petites coupures pour leurs dépenses immédiates.

Dans les bonnes nouvelles, les marchands de machines de paiement par carte bancaire ne chôment pas : le paiement par carte est à la mode dans les grandes villes - ce qu'encourage le gouvernement depuis mercredi. À l'opposé, combien de camions à l'arrêt faute d'argent et combien de journaliers non payés immédiatement car leurs patrons veulent conserver le peu de billets en caisse ?
Le billet de cinq mille roupies du Pakistan (via Daily Pakistan).
Pendant ce temps, ça bouge chez les voisins. Le Premier Ministre du Népal, son ministre des Finances et la banque centrale ont contacté leurs homologues indiens pour mettre en place un système d'échange au Népal : de nombreux travailleurs frontaliers et ouvriers agricoles népalais possèdent des billets démonétisés. Au Pakistan, alors qu'un sénateur a proposé la démonétisation des billets de mille et cinq mille roupies dans les mêmes buts, le ministre des Finances assure qu'il ne prévoit pas de démonétiser les billets de cinq mille roupies.

Mercredi seize novembre :
Jouez en bourse avec la démonétisation surprise : après les groupes de gestion des automates bancaires et des appareils de paiements par carte, voici les fournisseurs d'encre : les banques vont marquer le doigt des clients déposant ou échangeant les billets démonétisés (certains ont commencé dès aujourd'hui). Le fournisseur électoral Mysore Paints est aux anges. Moins heureux est le secteur du cinéma en télougou : les salles sont vides et des sorties sont reportées.

Les services de renseignements pensent que la pénurie de billets va durer encore une semaine car les habitants thésaurisent les billets de cent roupies ; les nouveaux billets de cinq cents roupies n'arrivent pas assez vite, ni en quantités suffisantes dans les banques du pays. Concernant la sécurité du pays, les transferts par hawala vers les groupes terroristes ou séparatistes au Cachemire ont cessé brutalement, tandis que les maoïstes de l'Est ont du mal à échanger leurs ressources.

Dans les propositions d'urgence des États fédérés. Après le Kerala lundi, c'est le gouvernement du Tripura de demander à ce que les banques coopératives rurales puissent participer au processus d'échange. Le gouvernement du Karnataka suspend pour les banques le jour férié de demain jeudi afin qu'elles poursuivent l'effort. Plusieurs institutions fédérées ont commencé des actions pour vérifier les effets de la démonétisation sur leurs revenus fiscaux ou si la Banque centrale dessert bien leur État en nouveaux billets.

Côté politiciens, les soutiens et les opposants au Premier Ministre sont placés devant les caméras. Du côté des premiers, acteurs, Premier Ministre mauritien en visite à Gao. Les chefs de l'opposition ont mené une manifestation contre la démonétisation en se rendant à la résidence du Président de la République pour qu'il intervienne auprès du Premier Ministre afin de rétablir la normalité.

Concernant l'étranger, le Times of India explique aux citoyens indiens résidant à l'étranger (NRIs) leurs règles du jeu : ils vont devoir venir en Inde ou donner procuration en Inde pour pouvoir échanger ou déposer sur leurs comptes d'expatriés (NROs) leurs billets démonétisés d'ici fin décembre, ou les échanger à la Banque centrale en Inde d'ici le trente et un mars 2017.

Jeudi dix-sept novembre : c'est la crise...
Décidé aujourd'hui : à partir de demain, chaque Indien ne pourra changer que deux mille roupies en billets démonétisés et une seule fois jusqu'au trente décembre ! La population est donc vivement encouragée à déposer ces billets sur leur compte et à utiliser des moyens de paiement bancaires. La même somme pourra être retirée chaque jour dans vingt mille stations d'essence par paiement par carte.

La baisse de ce maximum d'échange en liquide a aggravé la colère des partis d'opposition, même si le bilan de la séance parlementaire du jour est confuse : le Premier Ministre refuse-t-il de répondre ou les opposants à la démonétisation ont-ils réalisé la fragilité de leur position ? En effet, ils acceptent les buts mais pas la manière dont elle a été réalisée si brutalement. Des questions sur la capacité d'impression de la Banque centrale surgissent : un opposant l'estime à sept mois pour remplacer la somme totale démonétisée.

Pendant que la Ministre-en-chef du Bengale-Occidental, Mamata Banerjee, n'a cessé, dans un discours à Delhi, de rappeler que les ruraux et les pauvres subissent de plein fouet cette démonétisation, éloignés qu'ils sont de « l'économie-plastique » de la carte bancaire.

Des facilités vont être accordés à certains pourvu que le client soit identifié par la banque. Aux agriculteurs pour les semences et les marchés, et un délai de quinze jours pour le paiement des assurances sur les récoltes. Pour les mariages à raison d'un seul retrait par famille de chacun des conjoints. Enfin, une partie des fonctionnaires fédéraux peuvent demander une avance sur salaire en espèces pour diminuer la pression sur les banques.

Cependant, des petites usines se plaignent du manque de liquidités qu'elles obtiennent quotidiennement, ne leur permettant plus de payer les travailleurs journaliers et leurs fournisseurs. Les touristes peuvent profiter de vols en promotion : que ce soit en intérieurs ou à l'international, les compagnies aériennes connaissent une baisse du nombre de passagers.

Dans les États fédérés, les transports collectifs du Gujarat accorde une ristourne de cinq pour cents aux achats en ligne. La gratuité des péages autoroutiers est prolongé jusqu'au vingt-quatre novembre.

Vendredi dix-huit novembre : ...ou juste quelques contre-temps.
La mise en place du marquage à l'encre d'un doigt des clients échangeant leurs billets démonétisés a réduit les files d'attente de quarante pour cent d'après le directeur l'Indian Bank Association. Il a précisé que les banques seront ouvertes demain samedi uniquement pour les autres opérations de leurs propres clients et pour échanger les billets des seuls clients âgés.

Et pour alléger le fardeau des banques, le gouvernement a menacé ceux qui utilisent des comptes d'autrui pour déposer leurs billets, et aussi ceux dont le compte sert ainsi. Moins menaçant, début des retraits de billets dans des stations-services par carte bancaire : deux mille cinq cents aujourd'hui, vingt mille d'ici lundi, une proposition des principaux groupes pétroliers indiens.

Les paiements par carte bancaire ont doublé depuis le huit et Bill Gates soutient le processus, notamment car il va accélérer la numérisation de l'économie indienne. Des faits auxquels s'opposent les opposants rappelant les problèmes des agriculteurs et le ministre-en-chef du Kerala, Pinarayi Vijayan, et ses ministres ont mené une grève de la faim d'une journée devant le bureau régional de la Banque centrale pour protester contre la démonétisation.

Cependant, les opportunistes sont alertes : en Uttar Pradesh, des agents immobiliers proposent des logements dont une partie du prix peut être payé en billets démonétisés. Certains réseaux de promoteurs disposeraient de nombreux petits comptes en banque pour déposer ces billets ensuite en banque.

Sur le front étranger, le ministre de l'Intérieur affirme que les entrées de fausse monnaie ont cessé aux frontières avec le Bangladesh, le Népal et le Pakistan, ainsi que par l'intermédiaire des hawalas.

L'opposition exagère-t-elle ? Une impression d'improvisation gouvernementale perdure : un comité inter-ministériel est formé pour explorer les réponses à apporter aux consulats en Inde (percevoir les frais consulaires en billets démonétisés), aux touristes devant arriver, aux Indiens expatriés et aux bureaux de change étrangers.

Confirmé par le résumé de l'échange entre l'Avocat Senior et l'Avocat général du Gouvernement devant la Cour suprême. Les juges s'interrogent sur les risques d'émeutes avec ces longues files, sur l'impact économique dans les campagnes, la pénurie de billets qu'indiqueraient la baisse du plafond d'échange. Ils ont aussi confirmé le droit des cours du pays de recevoir les pétitions citoyennes concernant la démonétisation, quant l'Avocat général souhaitait une procédure unique auprès de la Cour suprême.

Enfin, pour revenir à l'encre indélébile du début, la Commission électorale s'inquiète pour les élections fédérées de novembre... Comment distinguer citoyens clients de banque de ceux ayant voté, demande-t-elle au ministère des Finances ?

Samedi dix-neuf novembre : dans le plus grand secret.
Ce matin, The Times of India publie le témoignage du patron de la State Bank of India. Ses concurrents et lui ont appris la démonétisation, dont ils sont un acteur essentiel, en même temps que la population. Le mardi huit, la Banque centrale les a convoqués à son siège de Mumbai pour une réunion sans ordre du jour à dix-neuf heures.

À Surate, au Gujarat, les fermiers producteurs de lait ont manifesté pour se plaindre de l'impossibilité de déposer ou d'échanger leurs billets démonétisés dans leurs banques coopératives rurales. Ils menacent de cesser de livrer leur coopérative laitière.

Le département fiscal en charge de l'impôt sur le revenu a lancé des centaines de demandes d'information auprès de contribuables, entreprises et associations qui ont déposé plus de deux cents cinquante mille roupies sur leurs comptes bancaires depuis la démonétisation. Les deux premiers groupes doivent prouver l'origine des fonds, les dernières présenter leurs comptes au trente-et-un mars 2016.

Une pause le soir pour le Premier Ministre qui a ouvert le concert du groupe britannique Coldplay à Mumbai. Avec humour, il a promis de rembourser les jeunes spectateurs en billets de cent roupies s'il se mettait à chanter. Plus sérieux, il a demandé à la jeunesse d'être l'avenir, de montrer la nouvelle voie aux anciens.

Dimanche vingt novembre : enfin du calme (au moins dans les villes) ?
Peut-être pas du côté des politiciens : des militants ouvriers du Parti du Congrès ont été repoussé au canon à eau par la police à Chandihargh alors qu'ils manifestaient à proximité d'un meeting du président du Parti du peuple indien au pouvoir.

Voire des solutions annoncées cette semaine passée (soupirs) : un article du Times of India explique pourquoi les banques ne suivent pas. Pour l'avance de liquidités pour les mariages, elles attendent le décret du ministère des finances pour avoir des règles précises... Quant au retrait en station-service par l'intermédiaire du paiement par carte des pompes à essence, seules trois mille stations liées à la State Bank of India le permettent (logiciel, sécurisation et identification de la transaction) depuis hier, mais les trois autres grands groupes doivent mettre à jour le logiciel utilisé... Cela rappelle la reconfiguration des compartiments des distributeurs automatiques de billets, toujours en cours.

Certains ont compris la leçon tout de même : le marché de pêcheurs de Kolkata passe au porte-monnaie électronique - vingt pour cent des revenus de la semaine. Cependant, les grossistes veulent toujours du cash... et les marchands doivent faire la queue devant les banques.

La démonétisation rappellent également des réalités domestiques : l'épargne des femmes mariées est bousculée par le Premier Ministre. Ayant peu d'autonomie financière face à leurs époux, les femmes au foyer gèrent au mieux leur maison afin de mettre de côté des milliers de roupies en cas de divorce, au cas où il faudrait aider et soigner leurs propres parents ou faciliter les études de leurs filles. La démonétisation les force à révéler tout cela, le déposer sur le compte-joint du couple...


Lundi, ouverture d'un nouvel article pour suivre les conséquences de la démonétisation des billets de cinq cents et mille roupies en Inde.