lundi 12 juin 2017

Mais quel est le message de ce timbre ?!!

Depuis vingt-deux années, ce timbre français de 1995 m'intrigue et les élections législatives en cours vont prolonger mes réflexions pour longtemps encore.

Certes, l'aspect graphique est important. Le plus évident étant les couleurs chaudes de La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix dans le cadre bleu et nuit du fronton du Palais Bourbon. Au toucher, les collectionneurs se souviendront d'un papier très solide en raison de son épaisseur et de l'encre.

Mais quel est son sens ?

Le timbre sur l'Assemblée nationale de Louis Briat, émis le quinze mai 1995 (via Phil-Ouest.com).
Le sens commémoratif est simple : le bicentenaire du décret de septembre 1795 installant le Conseil des Cinq-Cents, la chambre basse du Directoire, au Palais Bourbon. En 1998, un nouveau timbre marquera le bicentenaire de cet emménagement effectif.

Mais, pour l'interprétation des symboles,...

Le peuple guidé par la Liberté exprime sa souveraineté, difficilement acquise, au sein de l'Assemblée nationale. Sûrement le sens recherché par l'artiste, ses commanditaires et attendu par le public, moi y compris dans ma jeunesse citoyenne.

Cependant, quand le jeune adulte a dû constater les limites des modes de scrutin (une solution ?), les défauts des élus carriéristes et de leurs électeurs (refus de s'éduquer politiquement, demandes contradictoires, abstention le jour du vote, mais aussi tout au long des mandats,...), la Liberté paraît alors prisonnière derrière les piliers-barreaux d'un palais-prison.

Et là, surprise des années 2010 (conséquence du système des primaires à peine employé en France, grave impopularité et accusation d'impuissance de deux chefs d'État consécutifs), un président et un mouvement en dehors des partis habituels sont en train de balayer le paysage politique pour quelques mois, années (?) selon comment sera gérée la nouvelle majorité parlementaire et la politique de la Nation.
« Les partis sont tombés par terre, c'est la faute à Voltaire.
Le nez dans le ruisseau, c'est la faute à... Macron ? »
(d'après Victor Hugo ; illustration de Jonone via Phil-Ouest.com).
Et plus de deux décennies plus tard, le timbre de 1995 revient me hanter : est-ce la Liberté et le peuple en colère qui viennent brutalement d'entrer dans le palais pour en expulser les membres jugés indignes ? Ravager l'institution parlementaire ? Établir un régime médiatico-présidentiel avec tous les défauts qui iront avec ?

Ou, espoir, pour la rendre plus vivante, participative et démocratique ? Forcer les nombreux élus du nouveau groupe majoritaire à dialoguer entre eux, avec les autres partis et avec le peuple pour progresser ensemble ?

Je sais : plus dur sera le réveil.

Fallait-il voir un signe précurseur dans la mise en valeur de la Liberté et du Gavroche en armes par Jonone sur le timbre de 2005 ?

Ainsi se clôt le cinq centième billet de ce blog sur la France.

Aucun commentaire: