lundi 18 septembre 2017

Du timbre ou du récit : premières liaisons aériennes régulières britanniques et australiennes

À partir des archives de la poste britannique, Richard West a proposé aux lecteurs du numéro daté août 2017 de Stamp Magazine de découvrir à quoi auraient pu ressemblé les timbres de poste aérienne du Royaume-Uni.

En novembre 1921, le magazine du Royal Aero Club regrettant le manque de promotion affirmée du service aérien postal suggérait l'idée d'un timbre spécifique.
Les projets britanniques de 1922 (via Stamp Magazine).
Finalement, l'imprimerie Bradbury, Wilkinson and Co. proposa sept maquettes légendés "British Air Mail" : certaines cadrant un pilote dans le cockpit grand ouvert des premiers avions, d'autres un avion au-dessus des falaises de la Manche ou de paysages survolés. Les visiteurs de l'Exposition philatélique britannique de 1984 purent voir les deux illustrés ci-dessus sur un souvenir.

Néanmoins, les premiers arguments du Greater Post Office perdurèrent, principalement : le coût de fournir tous les bureaux de ces timbres, l'impossibilité d'empêcher leur usage sur courrier terrestre et l'usage des autres timbres sur courrier aérien.

Dans les années 1930, les ministres des postes et de l'air allèrent jusqu'à accuser les postes étrangères émettant des timbres de poste aérienne d'avoir trouvé une nouvelle occasion d'émettre quelque chose pour le vendre aux collectionneurs...

Resteront quelques timbres de transporteurs aériens privés.

Il faut donc se rendre dans les colonies et dominions pour retrouver des timbres de service aérien, comme l'illustrent deux enveloppes d'un long article-récit de Raymond Todd et Brian Pope sur l'établissement de la route aérienne entre Perth et Adelaide, publié dans le numéro d'octobre 2016 du London Philatelist.

Un récit prenant et détaillé , inspiré d'une recherche dans les archives du gouvernement australien et de la presse de l'époque, raconte comment les obstacles administratifs (besoin d'accord entre ministères différents) et techniques furent surmontés en 1927 et 1928, mais comment les météorologiques ont gêné lors du premier aller-retour début juin 1929.

L'idée rappelle la course du courrier britannique à travers l'Europe en diligence, puis en train de Londres pour rattraper les navires pour les Indes et gagner quelques jours de décision, rédaction et expédition.

Ici, le but était que le courrier européen parvienne aux métropoles australiennes de la côté orientale bien avant le paquebot faisant escale à Perth en Australie-Occidentale. Ou l'y rejoigne lors de cette dernière escale avant la grande traversée.

Pour les collectionneurs et les historiens postaux, savant calculateur de tarifs postaux, l'étape aérienne australienne optionnelle s'ajoute au tarif pour l'Australie, avant qu'un tarif simplifié soit établi en 1935.

Le trois septembre 2016, Jérome Castanet a présenté à l'Académie de philatélie une carte postale française pour Sydney demandant un passage par les Indes néerlandaises et la voie Perth-Adelaide. Une collection illustre cette étape du développement du transport aérien du courrier du point de vue néo-zélandais sur le site New Zealand Stamp Images.

Complément du lundi vingt-six mars 2017 :
Les étapes pionnières de l'aviation ne sont visiblement pas terminées : le week-end dernier, la compagnie australienne Quantas a rallié Perth, en Australie-Occidentale, à Londres, au Royaume-Uni, sans escale en dix-sept heures et quelques minutes pour presque quinze mille kilomètres. Le vol QF9 a rejoint l'Europe dimanche matin et l'avion est reparti, vol QF10, vers l'Océanie.

Il dépasse ainsi le record précédent de Qatar Airways pour un Doha-Auckland en février 2017.

L'aérophilatélie (ou simplement les opérateurs postaux et leurs services philatéliques) a-t-elle, ou va-t-elle, profité de ces avancées ?

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