samedi 30 décembre 2017

La famille Trump face au courrier : "requiem pour une boîte aux lettres" ?

Le lundi onze décembre dernier, Leonard Greene du New York Daily News a publié des informations sur le vote par correspondance aux élections municipales de New York des membres de la famille du président des États-Unis Donald Trump. Informations publiques équivalentes aux listes électorales françaises après signature de l'électeur ayant voté en son nom propre et, par procuration, au nom d'un autre électeur.

Et, si les conclusions de cette enquête ne sont pas dans les pires actions, propos ou tweets de cette présidence - eux-mêmes bien en-deçà des lois fiscales et budgétaires votées par la majorité républicaine du Congrès, elles permettent de constater l'évolution de la relation aux formulaires imprimés et au courrier-escargot (snail mail) au fil des générations.
La demande de voter par correspondance de Donald Trump signé le dix-neuf octobre 2017, et sur laquelle le mois de naissance est erroné (Board of Elections de l'État de New York via The Daily News).

Au sommet, le patriarche, Golden Boy Baby Boomer de soixante-et-onze ans - ou un de ses secrétariats - a réussi à passer tous les obstacles : remplir informatiquement le formulaire d'absence, mettre le bulletin dans une enveloppe blanche, signer l'enveloppe, mettre le tout dans une grande enveloppe et la poster en temps suffisant...

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Enfin presque : le journaliste a demandé à la commission électorale si se tromper dans sa date de naissance pouvait invalider le vote : l'électeur est né en juin et non juillet comme inscrit sur la demande de vote par absence.

Un manque de relecture parallèle à son manque de concentration ? Un effet du tout-écran des deux dernières décennies ?


Son épouse Melania, naturalisée en 2006 et âgée de quarante-sept ans, a eu le temps de connaître la paperasse d'un régime communiste en Slovénie yougoslave.

Hélas, piège du vote par correspondance, elle a oublié de signer l'enveloppe contenant son vote. Remarque éculée des soirs de dépouillement d'élections professionnelles en France : ces votes contenus dans des doubles enveloppes identifiées sont-ils anonymes ? Heureusement que le dépouillement est attentivement suivi par toutes les parties prenantes pour éviter les abus.


Et nous atteignons la génération Y, de la forme des câbles d'écouteurs reliés en permanence aux écouteurs accrochés successivement au balladeur numérique ou au smartphone. Ô mon Dieu !

La fille du président, Ivanka, trente-six ans, s'est souvenu du courrier et des timbres de sa jeunesse... mais a oublié que l'expression snail mail avait du sens face à l'e mail : elle a posté son vote le jour-même de l'élection alors que ledit vote doit parvenir avant pour être valide.

Son mari, même âge, n'a pas posté son vote... Oubli de l'existence du système postal, simple abstention face au résultat final estimé (victoire du candidat démocrate) ou préoccupations professionnelles et judiciaires diverses et variées ?


L'Unites States Postal Service a du pain sur la planche : Always Post Early.


Pour les anti-Trump, cet épisode du quarante-cinquième président est bien entendu traité avec plus d'ironie et d'acidité par l'humoriste Stephen Colbert (à partir de deux minutes cinquante de son monologue quotidien).

Sur ce thème de l'oubli postal, Le Figaro a publié une tribune, le mardi vingt-six décembre, de Sébastien Lapaque : « Requiem pour une boîte aux lettres », disponible aux abonnés du quotidien sur son site web.

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